Titre en devenir...

Ron Wyon

Je vous présente aujourd'hui mon premier scénario, pour un court-métrage que j'espère réaliser d'ici 2021. Polar familial, attentat politique, notre jeune héroïne aura-t-elle les épaules solides ?

SÉQUENCE 1 – INT JOUR

Un pistolet est posé sur un meuble de cuisine. Une jeune fille le fixe d'au dessus, les mains à plat sur le meuble. Elle fronce les sourcils. Un téléphone portable présent juste à côté sonne. La fille le prend et décroche tout en s'appuyant contre le plan de travail.

ROBIN, voix tremblante

… Allô ?

VOIX D'HOMME

Tu sais ce que tu as à faire. C'est exactement la même chose que ce que tu as fait durant deux mois. La seule différence : cette fois-ci, tu es au courant de quoi il retourne vraiment. Mais attention, notre patience a des limites.

La jeune fille se laisse glisser contre le meuble et s'assoit sur le sol. Son souffle s'accélère et se fait entendre crescendo ; elle colle sa main libre sur son visage tout en gardant le téléphone à l'oreille.


FLASHBACK - EXT JOUR

La jeune fille se tient debout et cible le mur d'une maison avec un pistolet. Sur le mur, des silhouettes sont peintes en blanc. Elle tire plusieurs fois puis s'arrête. Elle se retourne afin de poser l'arme sur une table, entourée de deux chaises, derrière elle.

Du sang s'écoule de la maison.

FIN – INT JOUR


La jeune fille tremble, la main sur le front. Ses yeux sont clos et ses sourcils toujours plus froncés.

VOIX D'HOMME

Hé.

ROBIN

Combien ?

VOIX D'HOMME

Quoi ?

ROBIN

Combien… est-ce que j'en ai tué ?

BIP -

La jeune fille laisse tomber ses bras et le téléphone au sol. Elle se relève brusquement et attrape l'arme. Elle marche ensuite d'un pas décidé à travers un couloir jusqu'à une salle de bain. Elle jette l'objet dans la cuvette des toilettes puis met sa main sur la chasse d'eau dans le même élan. Après deux expirations, elle reprend le pistolet. Tête baissée, elle cherche, s'arrête, fais un demi tour sur elle-même. Puis, elle relève les yeux vers le miroir et se redresse face à ce dernier. Sa main reprend l'arme correctement et la jeune brune tend ses bras et pointe son reflet, sourcils froncés. Elle tient son corps raide avant de tout lâcher d'un coup ; bras, tête, sourcils…

(cut)

La jeune fille fume à la fenêtre la tête tournée vers l'horizon. Les bruits de la ville se font entendre et les lumières de la nuit éclairent le ciel. Le regard et la tête de la jeune fille baissent et ses sourcils se froncent avant qu'elle ne plonge la tête dans ses bras, suivi de quelques reniflements.

SÉQUENCE 2 – INT JOUR

La lumière qui passe à travers des rideaux éclaire le visage de Robin, éveillée. Ses yeux fixent droit devant elle, les deux bras étendus par-dessus la couverture le long de son corps. Puis elle se tourne dos au mur et regarde, en fronçant quelque peu les sourcils, le flingue posé sur la table de chevet. À côté, le réveil affiche 7:30. Elle prend l'arme et l'inspecte sous tous les angles quand un coup de feu part par inadvertance. Robin réagit aussitôt par un petit cri aiguë :

ROBIN

Ah !

En face, elle relève la tête et voit un trou dans le diplôme du Baccalauréat affiché au mur. Elle soupire, repose sa tête et l'arme, puis elle se cache dans son oreiller.

SÉQUENCE 3 – EXT JOUR

Robin marche sur une petite route de campagne déserte, une clope au bec. Elle arrive au niveau d'une vielle grange et entend couiner de l'intérieur. Elle regarde la façade et cherche, puis elle ouvre et un jeune berger allemand pointe son nez.

ROBIN

Hé, salut toi. C'est quoi ton p'tit nom ?

VIEUX FERMIER

Max. Tu l'veux ? Prends le !

ROBIN

Il est à vous ?

VIEUX FERMIER

Plus maintenant !

Le vieil homme tourne les talons et agite sa main en l'air, Robin lui fait de gros yeux. Elle regarde son nouveau chien, puis relève la tête.

Elle ramène donc ce dernier à une vielle mais grande maison. Elle le fait monter un escalier extérieur en pierre et l'emmène dans sa chambre.

ROBIN

Chuut ! Bon écoute, c'est pas ça entre mes parents et les chiens. T'es comme un clandestin ici… On va éviter de rester trop souvent chez eux.

Robin prend son sac et le rempli de choses en tout genre, notamment du ravitaillement. Elle le met sur ses épaules et se tourne vers Max avant de repartir avec lui.

SÉQUENCE 4 – INT NUIT

De retour chez elle, Robin étudie le dossier de sa cible et fait des recherches sur l'ordinateur.

SÉQUENCE 5 – EXT NUIT

Robin marche dans la rue, une clope à la main et la laisse de son chien dans l'autre. Elle s'éloigne de la ville et enjambe une barrière de maison. Max saute aisément par dessus. Ils avancent tout deux sur une terrasse et approchent doucement de la porte. Robin teste délicatement la poignée, qui ne s'abaisse pas ; elle se tourne et fait signe à son chien. Ils s'en vont derrière un buisson et entendent un moteur s'éteindre. Des talons raisonnent sur la terrasse et Robin aperçoit une femme aux long cheveux bruns. Elle va à la porte et, alors qu'elle tourne la clé, Robin s'approche doucement un mouchoir à la main et le plaque sur la bouche de sa victime en la prenant dans ses bras. Endormie, Robin la traîne à l'intérieur et referme la porte.

La femme se réveille, elle est attachée. Elle inspecte tous les coins de la pièce en fronçant les sourcils. Soudain, elle voit le berger allemand, qui la fixe. elle ne bouge plus et ne le quitte pas des yeux. On entend des bruits de pas alors elle pose vite la tête et ferme les yeux. Robin arrive face à elle en se frottant les mains. Elle regarde son chien puis son otage. Elle touche sous son pull le revolver. Elle s'approche de la comédienne, la regarde puis sa montre. Robin la regarde encore et lui met une claque. Instinctivement, la femme ouvre de gros yeux et Robin fait un pas en arrière. En fixant dans les yeux sa cible, elle lance devant elle des photos de bébé et petite fille.

ROBIN

Où avez-vous eu ces photos ?

La femme répond d'un regard insistant et sévère car sourcils froncés. Robin relève la tête et prend une inspiration. Elle se retourne et prend la veste de sa victime. De la poche, elle sort un étui noir.

ROBIN, en ouvrant la pochette

Flic, hein ? Intéressant... ça m'fixe sur le côté que je représente. Et, en ce moment, c'est quoi votre préoccupation première ?

SHULTZ

Ah, alors c'est ça... Tu fais partie de leur groupe.

ROBIN

Vous pourriez expliciter ? Qui sont-ils ? Qu'ont-ils fait ?

La femme répond encore d'un regard assassin, les sourcils d'autant plus froncés.

SHULTZ

Tu es visiblement très jeune, tu n'es que de la chair à canon pour eux. Je crois comprendre qui plus est que tu ne sais rien d'eux. Alors, quoi qu'il te demande, tu n'es pas obligé de le faire. Que je sois de la police doit te rassurer, tu peux me faire confiance.

ROBIN

Parce que vous croyez franchement qu'un diplôme ou un grade font la valeur des gens, et suffise à accorder quelque chose d'aussi fragile que la confiance ? Vous devriez être bien placée pour savoir tout ce qu'il y a comme salauds par chez vous.

La policière baisse la tête et rit doucement. Robin la regarde avec de gros yeux, elle fronce les sourcils. Puis, elle baisse les yeux et revoit les photos par terre. Shultz relève les yeux vers Robin qui ne la voit pas alors elle redescend le regard. Au niveau des mains de la jeune fille, elle s'arrête et ouvre grand les yeux.

SHULTZ

Cette bague...

ROBIN

Mmh ? Oh, oui, c'est une bague que j'ai eu de mes parents à ma naissance.

SHULTZ

Tes parents ?! Heu, tu... tu vis toujours avec eux ?

ROBIN

… Oui. Pourquoi cette question ?

SHULTZ

C'est un peu délicat à demander... Est-ce que, par hasard... tu serais adoptée ?

ROBIN

QUOI ? P...pourquoi cette question ?

SHULTZ

… Il s'agit d'une affaire de police. On a retrouvé un bébé sur une scène de crime, il y a dix-sept ans maintenant. Un couple de politiciens assassinés, l'orpheline est recueillie par une famille alors qu'elle n'a pas un an. Elle avait une bague semblable à la tienne, et d'après ce que je sais c'est un modèle unique que Monsieur et Madame Fairling avaient fait faire pour... leur fille.

ROBIN

… Alors... mes parents ont été assassinés ? Mais pourquoi ?

SHULTZ

C'était un acte rebelle pour faire passer un message politique. Si tu pouvais me détacher maintenant parce que je commence à avoir les poignets en feu. Tu ne comptes pas me tuer de toutes façons, si ?

Robin ne répond pas mais la regarde fixement dans les yeux. Elle la regarde de haut en bas puis tourne la tête de l'autre côté.

ROBIN

Mais alors, qui sont ceux qui m'envoient ? Ce n'sont tout de même pas les mêmes ?!

SHULTZ

Je crains que si. Ils sont toujours actifs, ils se sont mêmes très bien développés. Beaucoup de gens du cartels et d'autres inimaginables font appel à eux pour se débarrasser de gens gênants, ou endettés. Je suis à leur poursuite depuis le début, hm...

ROBIN

Vous êtes gênante pour eux... Mais en dix-sept ans, ils ont eu tout le temps. Alors, soit ils n'en avaient pas le pouvoir avant, soit vous êtes vraiment gênante depuis peu.

SHULTZ

Troisième option : ils ont montés tout un plan pour éliminer magistralement les derniers rattachés à cette histoire. Si nous pouvons nous entretuer, ce sera une aubaine pour eux. Ils savent que tu n'as aucune expérience, et que l'hésitation pourrait te prendre au dernier moment. Ils s'attendent sûrement à ce que je réussisse à te faire taire en retour.

ROBIN

Bien. C'est déjà bien. Cette discussion n'a jamais eu lieu, d'accord ? Je vous dis à demain.

Robin siffle Max et ils s'en vont. Shultz lâche un long soupir, avant de sentir ses poignées toujours attachés. Elle laisse tomber sa tête en arrière.

SÉQUENCE 6 – INT JOUR

Robin étudie les faits divers datant de dix-sept ans, aux archives de presse de la bibliothèque. Elle lit : « Monsieur et Madame Fairling ont été retrouvés nus dans leur lit conjugal, leurs corps couverts d'entailles, cachés par des articles de journaux relatant des scandales politiques en tout genre. Dans le salon, l'inspectrice Shultz retrouva l'une des jumelles du couple, âgée de dix mois. Malgré les recherches des policiers, la deuxième fille Fairling demeure disparue. »

Robin tique à la dernière ligne.

SÉQUENCE 7 – EXT JOUR

Robin allume une clope, et avec Max marche rapidement sur le trottoir. Ils arrivent devant le commissariat, où la brune jette son mégot. Hésitante, elle tourne sur elle-même plusieurs fois. Un policier s'approche, et l'interpelle :

POLICIER

Mademoiselle !

Elle se retourne souriante, et sans le laisser continuer lui donner la laisse.

ROBIN

Ah, merci !

Elle entre ensuite dans l'enceinte. Elle tourne en regardant les portes. Elle passe devant l'accueil, puis y revient. Elle regarde l'hôtesse, repart, puis finalement s'approche.

ROBIN

Où est le bureau de Madame Shultz, s'il-vous-plaît ?

Shultz apparaît au bout du couloir, et son regard croise celui de Robin. Cette dernière ne prête pas attention aux réponses de l'hôtesse d'accueil, et accoure vers la policière.

ROBIN

Je veux vous parler.

Shultz la fait entrer dans son bureau et ferme la porte à clé.

SHULTZ

Tu me demandes la discrétion, pour te pointer ici ?

ROBIN

Où est l'autre ?

SHULTZ

L' « autre » ?

ROBIN

Ma sœur ! Les Fairling avaient des jumelles, vous aviez oublié ? Y a que moi qui ai été retrouvé, alors où est la deuxième ?

SHULTZ, soupire et s'assoit derrière son bureau

Tu te trompes. C'est toi qui était porté disparue, et on a vite conclu à un meurtre ou un embrigadement, ce qui revenait un peu au même pour nous. Je crois que nous avons notre réponse.

ROBIN

Alors, celle qui est en photo dans le journal, c'est elle ? Comment s'appelle-t-elle ?

SHULTZ

Et toi, alors ? Tu viens chez moi me questionner, sur une affaire qui me pose encore problème dix-sept ans après . Une grande part de mystère s'est créé avec ta disparition, alors la moindre dans choses serait de me donner quelques informations.

ROBIN

… Mes parents adoptifs m'ont appelé Robin. J'habite chez eux, à la sortie de la ville. J'ai appris que je n'étais pas leur enfant biologique il y a plusieurs mois, ce qui ne m'a jamais vraiment affecté. C'est quelque chose qui date de ma naissance, ou presque, et qui a toujours été comme ça. Je ne vois pas ce qui peut changer juste parce que je le sais ! Mais pour eux… C'est différent depuis qu'ils ont eu Charly. La bague unique dont vous m'avez parlé, il y en a deux alors ?

SHULTZ

Oui. Elles sont gravées à l'intérieur, l'une « Anastasia » et l'autre...

ROBIN, les yeux au sol

Aria... (relève les yeux) J'ai trouvé cette bague dans la boîte à bijou de ma mère. Ils savaient d'où je venais.

SHULTZ

Ils ne l'ont sûrement compris qu'en voyant la gravure, alors ils l'ont caché.

ROBIN

Mais c'est pas une raison pour... Et Anastasia ? Où est-elle ?

SHULTZ

En ce moment, au lycée. Pourquoi tu n'y es pas, toi ?

ROBIN

Oh, heu, j'me suis pas inscrite pour la terminale, c'est tout. Je dois y aller.

Robin récupère son chien à la sortie, et s'en va aussi vite que venue.

SÉQUENCE 8 – EXT JOUR

Robin fume une clope à la sortie du lycée. La cloche sonne, et une vague d'élève quitte l'établissement. Elle voit une fille souriante, avec un groupe d'amis, et se cache instinctivement. Elle soupire et regarde Max. La sonnerie de son téléphone la fait sursauter, puis elle décroche.

VOIX D'HOMME

Alors ?

ROBIN

… C'est fait.

VOIX D'HOMME

C'est faux. Arrête de tourner autour du pot. Demain, il faut que ce soit fait.

ROBIN

Attendez ! Demain, pour quelle heure ?

L'HOMME

Demain, ça commence à minuit et ça dure 24H, pas une de plus.

- BIP -

Robin cogne sa tête contre le mur, la bouche légèrement ouverte. De loin, Anastasia la regarde.

SÉQUENCE 9 – INT NUIT

Anastasia regarde par sa fenêtre. Robin repasse la clôture avec Max, et avance sur la terrasse. Elle voit de la lumière, à l'étage. Elle s'approche de la porte, qui s'ouvre sans problème. Elle pénètre doucement, et balaye la salle du regard.

ROBIN

Shultz, c'est moi ! Descendez, faut qu'on parle !

Elle glisse sa main sous sa veste, et attrape la crosse du revolver. Anastasia descend l'escalier, et sourit.

ANASTASIA

Maman m'avait dit que tu passerais sûrement ce soir. Pourquoi tu n'es pas venue me voir, au lycée ? Tu ne m'avais pas reconnue, c'est ça ? C'est pas grave. Tu sais, ça fait longtemps que je veux te rencontrer. Toute cette histoire, à laquelle on est mêlées... C'est dingue, non ? Difficile à croire. [Elle penche la tête en souriant.] Ma sœur !

Elle ouvre grand ses bras et vient enlacer Robin, qui ne comprend pas. Elle lâche son arme.

ANASTASIA

Viens, allons dans ma chambre. [Elles montent.] Tadaam ~

Robin regarde chaque recoin, en insistant sur le bureau recouvert de documents et d'archives, tous en lien avec l'affaire Fairling.

ROBIN

T'as l'air bien renseigné, dis donc...

ANASTASIA

Bien sûr ! J'espère qu'ils finiront par être arrêtés ! Pas toi ?

ROBIN

Heu, si, bien sûr... Et, qu'est-ce que tu sais sur eux ?

ANASTASIA, souriante

Tu voudrais nous aider, pas vrai ? J'en étais sûre ! Dire que maman doutait de toi. Et « eux » sont un petit groupe, qu'on estime de cinq ou six. Ce sont eux qui ont tués nos parents, ce qui représentait sans aucun doute leur premier acte terroriste. Ensuite, ils en ont fait leur quotidien. Ils aiment le sang et la guerre, pour se mêler d'histoires qui ne les regardent pas. Ils acceptent toutes sortes de jobs qui consistent à descendre quelqu'un. Ils sont aussi très fort pour la manipulation. Les seules preuves vivantes que nous avons eu de leur existence... n'étaient que des gens comme toi.

ROBIN

T'entends quoi, par là ?

ANASTASIA

Eh bien, des jeunes personnes perturbées, qu'ils embobinent. Ils n'en savent jamais plus que ce que tu savais, quand ils t'ont chargé de tuer ma mère. La loi oblige à condamner les acteurs de leurs crimes, faute de preuves qu'ils ne sont que des petites mains ! Ma mère sait bien que la « chair à canon » n'a pas la moindre influence sur les têtes pensantes. Les mettre en taule ne fait qu'amuser les véritables criminels. Et bien sûr, ceux qui n'ont pas la chance de se faire coffrer y laissent la vie... Ha ha ha, eh oui, ce sont de pures ordures. Heureusement que tu as choisi le bon côté. On va leur tendre un piège !

ROBIN

Je suis pas sûre que la taule soit mieux qu'la mort, mais j'suis d'accord sur le reste !

MAX, s'adressant à Anastasia

Grrrrr OUAF ! OUAF !

ROBIN

Qu'est-ce qu'il y a, Max ?

MAX

Grrrrr...

ANASTASIA

J'vais aller nous chercher une collation. Calme-le en attendant. [Elle sort.]

ROBIN

Qu'est-ce que t'as senti, hein ?

Robin regarde par la porte entrouverte, et fouille dans les tiroirs. Elle retrouve le même dossier « cible » sur Shultz qu'elle avait, et un sur elle. Une vibration venant sur fond du tiroir la fait sursauter. Elle trouve un téléphone sous les dossiers, et y répond.

VOIX D'HOMME

Tout est prêt ?

ROBIN

Oui.

VOIX D'HOMME

Ok, bouge pas, on arrive.

- BIP -

On entend les pas d'Anastasia dans l'escalier. Robin range tout en vitesse, et s'accroupit à côté de Max.

ROBIN

C'est bon, il est calmé.

ANASTASIA

Tant mieux ! J'ai entendu le moteur, je crois que ma mère est là ! Tu veux bien descendre d'abord ? Je te rejoins.

ROBIN

Ok. Viens Max.

Anastasia regarde dans son tiroir le téléphone en fronçant les sourcils, puis le met dans sa poche arrière. Elle détend son visage et sort de sa chambre avant d'être assommée par Robin.

SHULTZ

C'est moi ! Tu es là-haut ?

Robin attrape une ceinture de peignoir et attache les mains de sa sœur. Shultz monte les escaliers et découvre Robin. Elle la regarde bouche bée, et la jeune fille relève la tête.

ROBIN

'Faut encore qu'on parle.

- cut -

Les deux femmes et Max sont accroupies, leur flingue respectif à la main. Anastasia est inconsciente, et la bouche scotchée. On entend un petit bruit de moteur, puis de portière ; Robin et Shultz se regardent. On entend la porte s'ouvrir, et des pas sur le parquet. Shultz affiche trois avec sa main. Ils tournent doucement, et on entend l'un monter les escaliers. Quand un arrive au niveau de Shultz, elle lui tire dessus pendant que Robin envoie un fumigène. Shultz tire un deuxième coup. On entend la porte s'ouvrir et le troisième redescendre. Robin détache Anastasia et lui met deux claques. Celle-ci se réveille, et Robin la pousse au front, avant de sortir par la porte de derrière.

Elle voit deux personnes dans la voiture, et les lumières bleu et rouge arriver.

Les deux tireurs s'empressent de tirer, pendant que Shultz rampe dans la fumée. Anastasia tombe. Shultz se cache sous une table et tire dans les genoux des tireurs. Ils tombent.

Robin court vers la voiture en se cachant derrière le muret. Elle les voit regarder les alentours, sans sortir du véhicule. Elle tire dans leurs pneus, ce qui les alertent. Ils se retournent et voient les flics déjà là. Robin court vers la maison.

Le premier voit le corps d'Anastasia, l'autre repère Shultz. Cette dernière rampe pour sortir, et le rebelle la vise. Elle le voit, se relève et court vers l'extérieur mais il la touche à l'aine. Elle tombe, et Robin réapparaît accompagné des forces de l'ordre. Elle s'approche des deux mecs, encore à terre.

ROBIN

Voilà, il est pas encore minuit, et c'est réglé !


SÉQUENCE 10 – INT JOUR

[Dix mois plus tard...]

Un grand rayon de soleil éclaire Shultz, qui cuit des œufs au plat. Elle dresse deux assiettes et les amènent à table, où Robin la rejoint.

SHULTZ

Bonjour ! Bien dormi ?

ROBIN

Très bien ! Ça va être une bonne journée.

SHULTZ

Tu crois que tu vas l'avoir ? Déjà, le tir, c'est dans la poche normalement.

ROBIN

Ouais, mais le reste aussi ! J'vais l'avoir les doigts dans l'nez, tu vas bientôt devoir me supporter au commissariat.

SHULTZ

Essaye déjà de pas être en retard. Je t'y dépose ?

ROBIN

Ouais, j'donne à manger à Max et on est prêt !

FIN

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