Tomorrow

eaurelie

Sa voiture est en bas, dans le parking. Je l'ai vue cet après-midi. Viendra, viendra pas? Les verrous hésitent mais tirent la gueule. Clairement.

Les esprits s'échauffent, les émotions se dessinent des fleurs bleues les unes aux autres et le cœur, cet artichaut, s'entiche, s'amourache, s'arrache des larmes de battements. Des rougeurs, des souffles effarés, des gestes impulsifs. Des mensonges, beaucoup de mensonges. Des gens qui ne savent plus qui ils sont. D'autres qui n'ont jamais su. Un chat couleur sable Méditerranée qui fait des câlins tous les matins, surtout ceux du week-end, quand elle prend le temps. Le temps de le regarder. Lui, là.

Les mots ont été durs, les phrases acides. Les humeurs ombrageuses. Et des éclairs. De brusques décharges coléreuses et hystériques. Tout çà pour une faible personne. Une faible personne profondément égoïste. Qui parle d'elle, encore et encore. Et la patience, comme peau de chagrin. Celle séchant au gré du vent et s'enfuivant ainsi.

Les sourires. Raides. Les mots. Avares. La situation est aussi fragile que de la glace. Trop chaud, trop brusque et tout s'effritera. Il s'agit là de diriger un orchestre de harpes. Gérer les sons. Cristal.

Ongles bleu canard. Des fous rires. Des crises de larmes régulières mais saines. Aucune douleur. Une douce béatitude et cette fichue temporalité. Saison. Saison des fleurs, instants Chocolat. Quand le coeur reprend le nord, la mer et les armes. Quand il se lance dans la grande aventure et qu'il trahit fourbe, ce pauvre cerveau, encore si douloureusement étriqué. Serré d'un collet corseté serré. Que des rougeurs montent, que les regards s'attirent. Que la peau se fait aussi douce que les yeux. On ose se croiser jolie. Lève la tête et regarde ces yeux bleus. Vert, bleu. Jolis enfants à venir. Ah, cet homme au pull. Patience brut comme cette table de bois où il pianote. Tic, tac, toc. Suite Française.

Vivre, vivre, vivre et ressentir. Accepter de prendre place. Chercher une robe, des chaussures, une pochette, un cavalier. Lui faire quitter son pull pour un costume? Pas sur que j'y arrive. A le rendre public, j'entends. çà pourrait être dangereux. On va rire. Fort. Puis on dormira.

Les situations peuvent exploser en une seconde. Tu peux croire savoir où tu vas et avec qui et puis tout explose. Tout est réduit à néant. Par l'arrivée d'un tiers, par le départ d'une tierce. On s'appelle, on se crie, on se jette au vent et parfois, sans regrets.

Nous sommes en Avril, il s'agit de lancer les cargaisons, commencer les paquets, s'armer pour la vie à venir. La vraie, la salariée et sans temps libre.

L'homme au Pull revient tellement souvent maintenant. Des habitudes qu'on prend, des fous rires qu'on sait faire venir, des mots qui s'échangent. De longues conversations où je continue à grandir et progresser. Et parfois, parfois, des cris. De longs hurlements pour endiguer la pression. Tromper l'ennui d'un quotidien sans vague.

On ne se souvient pas des jours les plus importants. On se souvient du quotidien. On se souvient et on en sourit. Comme si on lançait un film, tout seul, d'un coup. Ferme les yeux, fais de tes paupieres la toile où projeter le film de tes souvenirs. Installe toi bien et vas y. Lance.

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