TON EVASION.

Il est huit heures du soir. Nous sommes un Samedi. 

A des centaines de kilomètres tu es, tu vis. Et moi je suis restée ici, laissée pour abandon cataloguée de promesses, de projets, qui ne sont de toute évidence qu'illusions.

Histoire sans parole. Un silence. Alors c'est ça... Tu es juste un vide que je devrais combler ? Un trou que je devrais reboucher ?

Il m'arrive, alors que je me regarde dans le miroir, de t'apercevoir dans le reflet. Je maudis ma vue de me lancer cet espoir. Il m'arrive aussi d'avoir les mauvais réflexes. Ceux où je m'apprête à t'appeler, chaque fois que quelque chose me tombe dessus. Chaque chose qu'auparavant, je t'aurais dites. Tout ne devient que désespérance et déception.

Je le vois bien qu'il n'est d'aucune utilité de penser à ton retour, car tu ne reviendras pas. Tu me l'as clairement fait comprendre. Mais c'est plus fort que moi. Je me dis, que c'est toutes ces cellules qui lancent un appel, qui se manifestent contre le mutisme qui nous lie de si peu. Mais je ne peux rien taire. J'ai essayé. Mais mon corps, cette envie de te revoir, sont désormais inéluctables et indéniables.

J'étais loin de m'imaginer ce que nous serions aujourd'hui . Loin d'imaginer que nos vies se seraient faites sans celle de l'autre. Le pire est que j'ai l'impression que cela est irréversible. Qu'aucun retournement de situation ne pourrait nous faire sortir de là.

Je tiens un statut qui n'a plus d'importance, qui serai amovible contre rien, révoqué.

Mes entrailles se serrent pour laisser de la place à un néant qui empiète à l'intérieur. Un néant qui se résulte à un souvenir de toi, à un avenir sans toi. C'est le vide que tu laisses naître entre nous, la distance que tu m'imposes sans que je ne puisse raccourcir les chaînes qui nous maintiennent loin.

Et plus les heures défilent, plus les jours passent, plus cette chaîne me tire au cou comme un chien enragé qui veut s'en débattre, pour m'éloigner de ma source. Un chien malmené par sa laisse contre son gré, l'entraînant dans la mauvaise direction.

A l'opposée de sa gamelle.