Torment : Chapitre un

syon-raydam

            « Les corps étaient entassés les uns par-dessus les autres, le barbare, assis sur l’un d’eux, souriait. Victorieux, il posa sa hache et me fixa d’un air provocateur. Il attendait que je lui offre gracieusement cet objet qu’il convoitait tant. Seul, devant un homme qui a tué toute ma garde, je ne pouvais que me plier à sa volonté. Alors que je m’approchais de lui, la peur au ventre, il se releva, saisit sa hache et me dissuada de sortir le couteau dissimulé sous ma manche, à l’aide d’un regard qui en disait long sur ses pensées. Et lorsqu’enfin je lui tendis la pierre, un étrange chevalier cacher par une longue cape noire s’en empara et la posa au loin, hors de la portée du barbare. Sortant de nulle part, telle une apparition fantomatique, il fonça sur le guerrier à une vitesse déconcertante, empoigna son épée et descendit du cheval, prêt à se battre. »

            Profitant d’une pause pour me resservir en café, je passais mes mains sur mon visage marqué par la fatigue. Le récit écrit sous forme de nouvelle allait m’aider à déterminer la ligne directrice de mon prochain tome de bande dessinée. Reprenant l’écriture, je devais faire le tri dans les idées qui ne cessait d’émerger dans mon esprit. Ne pouvant toutes les renier, j’en incorporais certaines dans mon ouvrage qui, à chaque instant, prenait plus d’ampleur. J’adorais cette sensation de pouvoir écrire à l’infini sans jamais être à court d’inspiration. Combler de bonheur lorsqu’un mot venait remplir le document, je me disais fier de moi, arrivant à me demander d’où mon cerveau tirait toutes ces idées.


            « Gisant à même le sol, sur le ventre, le barbare respirait avec difficulté. Il tenait fermement sa hache. Avec vigueur, il rampait jusqu’au mystérieux chevalier qui prenait le temps de me relever avant d’abattre son pied sur le crâne du pauvre homme. Celui-ci ne put que hurler de douleur. Il tentait vainement de se redresser et une fois fait, il me fixa avec désappointement, puis me lança avec haine :

            « Bravo ! Tu vas nous condamner ! Je ne te voulais nullement du mal, mais tu ne m’as même pas laissé parler, comme tous les rois de cette fichue planète.

            - Tu as tué tous mes hommes !

            - Parce qu’ils ne m’ont pas laissé… commença-t-il avant de libérer une toux grasse qui laissa s’échapper un long filet de sang. Ils ne m’ont pas laissé te parler ! La pierre ! Elle n’est pas bénéfique à cette terre ! Il faut les détruire au plus vite où tu condamneras cette planète ! Elle la détruit petit à petit, mais le pire va arriver lorsqu’elles seront toutes à l’air libre !  Ce qui se fera en moins de temps que tu ne peux le penser ! 

            Souhaites-tu libérer le mal Kahang ? Est-ce ton souhait de combattre des légions de monstres qui ne veulent sans nul doute que détruire le peu de vie résidant ici-bas ? »

            Le barbare me regardait avec difficulté, le pauvre venait de s’écrouler, il sentait peu à peu la vie lui échapper et c’est pourquoi, usant de ses dernières forces, il me hurla :

            « RÉPONDS ! »

            Mais avant même que je ne puisse rétorquer, il laissa son dernier souffle dans un mot incompréhensible. Le chevalier me rejoignit plus tard pour me remettre entre les mains la fameuse pierre.  J’en profitais pour demander le nom de mon bienfaiteur. »

            Fier de mon avancé, je me décidais de prendre une heure afin de m’organiser convenablement pour la surprise que je préparais à Claire. Naturellement, je filais dans le salon récupérer la petite boite en velours noir déposée dans la veste de mon blouson. J’ouvris par la suite le réceptacle pour en sortir une bague ornée d’un diamant, qui avait été acheté la veille dans une grande boutique à quelques kilomètres de chez nous. De retour dans la chambre à coucher, servant également de cabinet de travail, j’extirpais une feuille d’un des tiroirs du bureau situé à la droite du lit, collé contre un mur donnant sur un tableau de mon couple. Repartant au salon afin de réciter mon texte, et après quelques dizaines de tentatives ratées, je trouvais enfin la position et la situation idéale pour lui dire ces quelques mots :

            « Il y a par moment des choses que l’on ne peut expliquer, tel celui de ton amour, ou de l’immensité du mien. Et de ce fait, il y a des occasions qu’il ne faut rater, car elle pourrait ne pas se présenter avant beaucoup de temps ! C’est pourquoi je profite de celle-ci pour te demander quelque chose.

            Mon amour, veux-tu m’épouser ? »

            Un genou à terre, j’ouvris la boite, lui montrant délicatement le bijou entreposé à l’intérieur. Ainsi était-ce à cela que devait ressembler ma future demande. En réalité, je savais que je manquais d’originalité, mais après tout, l’important était le fond de ma requête !

            Après plus d’une heure passée à retoucher le discours, je décidais que ce dernier était suffisamment touchant pour qu’elle accepte sans sourciller ces mots sortant du cœur. Je me levais donc, déposa la boite dans le tiroir du bureau et me remis à l’écriture. Lorsque Claire rentrerait du travail, une belle surprise l’attendrait, bien que j’angoissais secrètement à l’idée d’un refus.

            « Aux confins des plaines, derrière le fidèle destrier du chevalier sans nom, j’observais les alentours, en quête d’une des douze pierres du mal. Le barbare avait raison, elles étaient la cause de l’arrivée des ténèbres et les monstres commençaient déjà à prendre du terrain.

            L’homme indiqua au loin une hutte en bois dépourvu de toit qui semblait prête à s’effondrer. Étrangement attiré par cette dernière, l’étranger me prévint d’un arrêt à cet endroit. Il semblait vouloir quelque chose.

            Il ouvrit la porte sans aucune hésitation, sortit son épée tout en me conseillant de rester à l’entré. Survînt alors des bruits de batailles puis un terrifiant hurlement de créature, et ce, jusqu’à ce qu’un corps heurte le sol de la cabane sous un amas de poussière et réapparaisse l’homme, peu de temps après, pierre en main. Lorsqu’il me la remit, je lui demandais :

            « Qu’est-ce que c’était ? »

            Il sortit de la hutte sans répondre, grimpant, puis m’attendant sur son cheval broutant de l’herbe. Une seule pensée traversa mon esprit : Que me voulait cet étrange personnage ?

            Curieux par nature, j’entrais dans la hutte et marchât jusqu’à la créature, maculé de sang, gisant sur le sol, respirant avec difficulté, ses yeux verts me fixaient et semblaient implorer mon aide. »

            La réécriture de ce passage m’avait pris plus de temps que je ne le pensais, car à peine avais-je finis que déjà retenti le son de la clé déverrouillant la porte de la maison. Il était donc déjà quinze heures ! Je me levais comme à mon habitude et rejoignit ma compagne avec le sourire.

            « Bonjour. Comment ça va ?

            - Coucou, ça va, un peu fatigué, mais ça va, répondit-elle après avoir posées les clés sur la table d’entrée et retiré son manteau. »

            Je m’avançais par instinct afin de lui déposer un petit baiser sur ses lèvres, puis me rappela de la demande en mariage qui n’attendait que moi. Ôtant la boîte du tiroir que j’accompagnais par une feuille gribouillée, justifiant mon brusque départ vers la chambre, c’est doucement que je la rejoignais sur le canapé.

            « Et toi, tu as bien écrit ? demanda-t-elle avec le sourire.

            - J’ai bien avancé la nouvelle, j’ai le fil directeur pour le tome deux.

            - Ça, c’est super ! S’extasia-t-elle. Je pourrais lire ?

            - Bien sûr, mais avant, je préfère finir, d’accord ?

            - C’est toi le maitre de ton texte mon chéri.

            - Au fait, regarde cette esquisse, c’est une créature qui va apparaître. Elle te plaît ? La questionnais-je avec le sourire. »

            Elle prit la feuille et la scruta de fond en comble sans rechigner, heureuse de pouvoir dire son mot quant à mes œuvres. Elle ne put s’empêcher par la suite de me demander avec un ton de voix qui inspirait un profond respect :

            « Je me demanderai toujours comment tu fais pour nous sortir des créatures comme ça ! C’est quoi ton secret ? »

            Riant doucement devant son admiration plus que touchante, je lui répondis :

            « Mon secret ? C’est l’imagination. »

            Elle ria doucement et survînt alors un grand blanc entre nous. Lorsque mon regard se braqua dans le sien et que je m’extasiais de l’impact qu’avait la lumière sur ses profonds yeux bleus, la tentation devenue trop forte pour que je puisse résister. Ainsi ma main se retrouva dans la poche renfermement le bijou.

            « Ma chérie, j’ai quelque chose à te dire… »

            Je poursuivais avec légèreté la demande en mariage alors que Claire se levait. Tandis qu’elle restait attentive à mes mots, elle crut bon tout de même de me couper en disant :

            « Attends, j’arrive, je vais me préparer un petit truc à grignoter, je n’ai pas mangé ce midi, tu veux quelque chose au passage ?

            - Non non, répondis-je, vas-y je t’attends. »

            Je la regardais s’en aller vers la cuisine, me remémorant le discours que je m’apprêtais à lui faire. Lorsque sa silhouette réapparue, mon téléphone sonna et bien que je me préparais à l’éteindre, le nom afficher ne put être ignoré, c’est pourquoi je décrochais.

            « Monsieur Flayman ?

            - Oui ? Répondis-je à l’homme à la voix grave, tremblante.

            - Je vous téléphone au sujet de votre projet que vous nous avez envoyé il y a deux jours.

            - Je vous écoute, lui dis-je avec peu d’assurance, angoissant à l’idée que cela ne lui plaise pas.

            - Nous voudrions vous en parler en face à face. Reprit-il, toujours avec cette même voix tremblotante, telle celle d’un timide. Étant donné que nous sommes vendredi et que nous avons du temps, nous sommes prêts à vous recevoir d’ici une heure. Si vous voulez bien vous donner la peine de venir. »

            Balbutiant mon arrivé dans les plus brefs délais, je repensais après avoir raccroché à la demande en mariage qui était prévue, me résignant à la poursuivre. La raison de mon départ compris par Claire, je m’habillais pour m’en aller vers mon destin pendant qu’elle tentait de me rassurer en affirmant qu’une telle œuvre ne pouvait être refusée. Avant de partir s’ensuivit un long baiser qui me fit chaud au cœur, rehaussant mon moral, me laissant même à rêver d’une probable édition. Tout en respectant les limites de vitesse, je roulais le plus rapidement possible vers ledit lieu. Une fois sur place, longeant le couloir menant au bureau du directeur, indiqué par la jolie et très accueillante assistante brune, j’observais avec admiration les premières de couverture de bande dessinée et de roman ayant reçu d’incroyables titres. Lorsque la porte se trouva face à moi, paralysé par l’angoisse, toute sorte de pensées s’entrechoquèrent, du fantasme d’être édité jusqu’à la peur d’être refusé. Croyant plus à la seconde possibilité, c’est d’un pas lourd que je m’approchais pour toquer. Dansant d’un pied à l’autre, j’attendais le « Entrer » qui déclencherait le début de mon sort, un « Entrer » qui survint trop vite. Anxieux, me grattant le dos suite à des démangeaisons engendrées par le stress, ma main poisseuse entra en contact avec la poignée, qui me permit d’admirer un immense cabinet gouverné par un bureau dissimulant une baie vitrée donnant sur la ville. Deux belles plantes vertes étaient disposées sur les extrémités de la table de travail. De mon point de vue, cet endroit n’avait rien de vraiment original, mais le voir autrement que dans les films m’émerveillait. Je remarquais également un second bureau, cette fois-ci plus petit et où n’étaient éparpillées que des feuilles en tout genre ainsi qu’une boite à crayon.

            « Ah. Monsieur Flayman, ravi de vous rencontrer en personne ! Vous avez fait bon voyage ? »

            L’homme était assis sur un fauteuil qui avait l’air à mon gout confortable. Il ne devait excéder la trentaine, était plutôt mince et portait un costume cravate tellement soigné qu’on pourrait le croire acheter depuis peu. Il avait de longs cheveux bruns qui devaient lui arriver jusqu’aux épaules, cependant attachés de façon à ressembler à une queue de cheval. Après m’avoir scruté pendant plusieurs longues secondes et avoir remarqué ma gêne, il se leva pour venir me serrer la main, sourire aux lèvres. Un homme non loin de lui portait entre ses mains le projet, habillé de la même façon que le patron, il avait cependant une différence de carrure qui n’était pas négligeable, assez ventru. Il osait à peine me regarder, les yeux rivés sur son dossier, comme si le gérant de la boîte était strict sur la façon de se comporter.

            « Je m’appelle Thomas. Je suis, comme vous avez dû le comprendre, le gérant de cette maison d’édition. Je vous présente mon assistant, mon homme à tout faire, Marc. Il débute et est encore renfermé sur lui-même. D’ailleurs, Marc, peux-tu venir nous apporter le dossier et dire bonjour à notre ami ? »

            Thomas paraissait tout de suite plus sympathique, je comprenais le comportement du jeune homme qui ne devait avoir guère plus de vingt ans. C’est avec timidité que Marc vînt à nous pour poser le dossier entre les mains du patron. Dans un léger mouvement de tête qu’il accompagna d’un sourire en guise de bonjour, Marc repartit à son bureau après avoir entendu le merci du gérant.

            « Bien. Donc comme vous l’a dit mon assistant au téléphone, nous allons parler de votre dossier, qui, je dois le dire, est superbe. Mais nous y reviendrons plus tard. Avant toute chose, vous avez prévu plusieurs suites ? Parce que nous produisons essentiellement des bandes dessinées de sept tomes minimum. »

            Ne sachant quoi répondre, mais en pleine inspiration depuis l’envoi du dossier, je lui répondis avec une once d’espoir :

            « Il n’y a pas de souci à se faire là-dessus, le tome numéro deux est déjà en préparation.

            - Très bien, reprit-il avec engouement, un grand sourire affiché aux lèvres. Eh bien… »

            Je le regardais, son enthousiasme contagieux, je ne pus retenir un sourire que je tentais de dissimulé dans un mouvement de tête en direction de l’assistant, Marc. Tandis que sa phrase s’éternisait, l’idée que ma vie allait peut-être changer me faisait tout drôle.

            « Nous avons le plaisir de vous informer que votre projet de bande dessinée nous a fortement intéressés et nous sommes prêts à l’éditer ! Revoyez juste un peu le scénario, pour le reste, c’est parfait ! »

            Étreint par l’émotion, aucun mot ne put sortir, mais la lueur de bonheur brillant dans mes yeux en disait long sur les sentiments que j’éprouvais.

            « Je vois que vous ne savez pas quoi dire.

            - Si si, je… je suis très heureux, c’est un véritable honneur pour moi ! Le coupais-je maladroitement. »

            Une heure plus tard, après avoir signé un contrat d’édition et parler de mon projet, le cœur battant la chamade, je rentrais chez moi, avec une seule idée en tête, annoncé cela à ma compagne.

            « Ma chérie ! Je suis rentré ! »

             J’avançais jusqu’au salon, la voyant observer la rue à travers la fenêtre. Elle se retourna, inquiète, puis demanda sans attendre :

            « Alors ? »

            N’y croyant encore pas moi-même, j’avais du mal à articulé mes mots. Lorsqu’elle réitéra sa question avec excitation, je ne pus me retenir plus longtemps et lui annonça la nouvelle, tellement avec neutralité que cela la déconcerta.

            « C’est super ! S’écria-t-elle en me rejoignant pour m’embrasser.

            - Oui… Enfin je me fais une place dans le dessin. »

            Alors que je posais mon blouson pour aller me laver la figure, venant pleinement de réaliser la nouvelle, grande fut ma surprise de découvrir ma compagne tenant la petite boite en velours qui l’ouvrit discrètement. Restant sur le palier, ne sachant vraiment comment réagir, j’attendis qu’elle s’émeut de la bague, et ainsi je me lançais, timidement :

            « Claire… Veux-tu m’épouser ? »

            Maladroitement, elle me regardait, la bouche ouverte, gênée, les membres détendus à tel point que je pensais qu’elle allait s’effondrer. Puis elle balbutia quelques mots tandis que j’avançais vers elle.

            « Je t’aime John. »

            À cet instant, je ne pris pas la peine de lui répondre, me contentant de la serrer dans mes bras, tout en déposant un long et langoureux baiser sur ces lèvres qui savaient à chaque fois me faire frissonner du plus saint des plaisirs.

            Après ce doux et bel instant, je la regardais, attendant sa réponse que je commençais à prendre d’ores et déjà pour un oui. Elle se recula pour je ne sais trop quelle raison et tandis que ses yeux étaient rivés, d’une part sur la bague et d’une autre sur mon corps, elle finit par annoncer :

            « Oui je le veux ! »

            Elle s’apprêtait à courir se réfugier dans mes bras après s’être essuyé les yeux. Il était sans aucun doute clair que cette journée était la plus belle qu’il m’ait était donné de vivre. Editer chez une prestigieuse maison d’édition et maintenant ça. L’émotion m’étreignait tellement que je ne bougeais plus, figé, combler, je souriais sans arrêt, étouffant un rire timide tout en la regardant commencer à me rejoindre. Tout cela se déroulant au ralenti dans ma tête, entreprenant de grands projets en même temps que de savourer son accord pour le mariage.

            « Je suis l’homme le plus heureux de la terre ! »

            Cependant… Un étrange évènement survenu d’un coup. De ces évènements que l’on ne peut imaginer vivre en ces instants merveilleux. Impossible à décrire mon état d’esprit tant cela était inconcevable.

            « Claire ? »

            Alors que je m’apprêtais à la recueillir dans mes bras, je me rendis vite compte que quelque chose n’allait pas lorsqu’elle s’arrêta soudainement. Pris d’angoisse sous ce soudain et lugubre silence, je me ruais vers ma compagne, ne comprenant pas le moins du monde son comportement. La secouant avec de plus en plus de force, je remarquais que les aiguilles accrochées à la pendule étaient immobiles. Mes doigts se posèrent sur son avant-bras, tentant de sentir un pouls qui ne se présenta pas. Inquiet et tandis que je m’agitais sans pouvoir me contrôler, m’alarmant de la situation, je faisais les cent pas en tentant de trouver une solution à son soudain arrêt. Tout en lui parlant, je me repris à la bousculer, lui hurlant presque de répondre. Gloussant à force de ne constater aucune réaction, la joie laissa place à un supplice qui ne fit que s’accroitre.

            Je compris très vite en rôdant dehors que ce phénomène s’étendait au-delà de ma demeure. Le monde semblait s’être arrêté. Tandis que je marchais le long des ruelles, oppressé par ce vide ambiant, j’observais les passants, immobiles. Le vent avait cessé de souffler, les gouttes d’eau de tomber, c’est dans cette atmosphère déstabilisante que je déambulais, inquiet, sans réel but ou destination définie. Ne sachant quoi penser de tout cela.

            J’osais par moment me risquer à toucher des gouttes d’eau restant en altitude, et la surprise ne se faisais à chaque fois pas attendre, je la traversais de part en part, comme si j’étais devenue en quelques secondes un fantôme. Les passants perdaient peu à peu de leurs matérialités, si leurs corps demeuraient visibles, je commençais à ne plus pouvoir les palper, comme s’il ne restait plus qu’une image d’eux. La solitude me gagnait alors que je parlais à des individus que je pensais avoir vus bouger. Perdue entre angoisse et surprise, je déambulais dans les rues, seul, sans aucune autre forme de vie. Après avoir admis le fait que personne ne pourrait me renseigner, je regagnais la maison léguer par mes défunts parents pour y retrouver ma compagne, au cas où elle se serait remit à « vivre ». La pendule affichait l’heure à laquelle le temps s’était arrêtait : Dix-huit heures vingt-six.  Aucun objet électronique n’était en état de marche, aucune recherche par le biais d’internet n’était donc envisageable, les journaux n’avaient jamais parlé de tel évènement à venir. Je me retrouvais donc seul, à admirer un monde plat, sans vie. Débuta la peur d’avoir à vivre cela jusqu’à la fin, ou à ne plus pouvoir entendre de nouveau la voix de ma compagne. Le pire étant qu’il était même possible que je ne vieillisse jamais et doivent vive cela pour toujours… Je ne voulais rester seul ! Quelle étrange sensation de souffrir de solitude lorsque l’on est pourtant entouré…

            Le sommeil finit par m’emporter, et la seule chose à laquelle je pensais à mon réveil était que tout cela n’était pas un mauvais rêve. Lorsque je m’habillais pour aller me dégourdir les jambes dans un monde où le jour lui-même ne tombait pas, je découvris que ma femme disparaissait peu à peu. Ainsi son corps devenait transparent pour mon plus grand malheur. Gesticulant sans cesse en croyant pouvoir faire quelque chose contre ça. La malchance semblait être prête à me suivre lorsqu’une fois dehors, les couleurs rosées du ciel commençaient à se ternir. De plus en plus, le gris prenait possession du monde, un gris qui devenait à chaque instant plus sombre, jusqu'à ce qu’il dérive à une forme de sépia. Alors que les corps disparaissaient suivit de près par tout ce qui composait cette planète, j’assistais à sa transformation, impuissant. Vierge, la planète était revenue à son état primaire, il n’y avait plus que la terre, le ciel et un étrange courant d’air naissant. Je tournais sur moi-même, encore et encore pour n’apercevoir qu’un vide se prolongeant au-delà de ma vision. Effrayé par tous ces évènements, je ne pus que me poser des questions dont les réponses n’étaient pas prêtes d’arriver.

            Je ne pouvais imaginer ce qu’il allait se passer lorsque la couleur reviendrait à son état d’origine, mais je me doutais que ce n’était que le début d’une longue aventure…

            « Enfin… nous allons renaître… »

            Un sourire sadique naissait sur les lèvres de l’être voilé par une capuche. Autour de lui, une assemblée commença à applaudir. Et le chant retentit à travers la foule.

  • Merci !!!! :')

    Ah,oui, c'était pour casser le rythme de l'aventure :)

    · Il y a presque 12 ans ·
    The dark colors by dholl 465

    syon-raydam

  • De même, j'aime beaucoup. Et j'attendrais la suite avec impatience :p

    Si je peux me permettre juste un commentaire : la transition en fin de chapitre, avec l'encapuchonné ricanant, n'est pas très naturelle. Mais bon : l'effet de cassure est peut être voulu :)

    · Il y a presque 12 ans ·
    Avatar1

    aziraphale

  • Merci :D
    Pour la suite je verrais, mais j'espère ne pas trop faire attendre, cest pourquoi je l'écrit en ce moment ^^
    Oui j'ai remarquer ce bug :/

    · Il y a presque 12 ans ·
    The dark colors by dholl 465

    syon-raydam

  • l'histoire me plait beaucoup, il faudra la suite et j'espere dans pas trop longtemps, il faut lire en mode lire sinon on pas tout le texte.

    · Il y a presque 12 ans ·
    521754 611151695579056 1514444333 n

    christinej

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