Touchée

lune-noire

"Try to forget me, but i"m everywhere" - Shawn Mendes - Aftertaste : https://www.youtube.com/watch?v=cNvrW9a_aLs

    Je crois que j'ai rechuté. J'ai balancé tous mes efforts. J'ai fait valser toutes mes promesses. Je suis faible. Encore. Je suis remplie d'une sensation de manège. La tête à l'envers, le cœur de travers.  Puis tout passe et repasse.  Je vais bien. Je vais mieux.

    Et ça revient le jour d'après. Comme l'habitué réclamant sa drogue, j'ai besoin de toi. J'ai besoin de toi tout le temps, partout, toujours et n'importe où. C'est comme si j'avais mis une chanson en boucle dans ma tête. Et que je ne savais plus l'arrêter. Ça tourne, je connais toutes les paroles, je connais le rythme, la durée, la fin. Et puis ça s'arrête quelques secondes à peine. Et ça repart de plus bel, ça m'achève un peu plus, ça m'empoisonne encore.

    J'ai pas envie de penser à toi,  comme ça. Pour tout et rien à la fois. Je voudrais d'abord que tu me dises que je suis folle. Et que j'ai pas le droit de rechuter. Je me suis promis, je me suis trahie. Et non, ce n'était pas prévu. Parce que TU n'étais pas prévu au tableau.

    On dit que l'amour, s'il est vrai, frappe immédiatement. Un regard, une parole, et bam, la flèche est tirée. Je dois sûrement pas ressentir ça pour toi, alors. Mais comment le décrire?

    J'ai l'impression d'être dépendante. De qui, de toi? Je ne sais même pas, en fin de compte. Ça pourrait être de tout, et n'importe quel point particulier de toi. Mais d'une certaine manière, oui, je dépends de toi. J'ai tellement la sensation d'avoir besoin que tu me parles, que même mon sang commence à montrer ses signes. Comme les veines appellent les seringues en cas de manque.

    Je ne sais plus, du coup, si je me trahis réellement, ou si c'est passager. Je ne sais pas si j'ai le vertige de l'amour ou si c'est l'amour qui a peur de moi. Je ne sais plus. Je sais juste que je me sens bien, quand t'es là. Quand je sais que t'es quelque part, mais jamais très loin. Je sais que j'ai besoin de toi, pour tous les sourires que j'esquisse alors que je sors d'une journée merdique où j'ai tiré la tronche à tout le monde. Je sais que j'ai besoin de toi dans les nuits sombres, où le démon pointe ses cornes à coups de cauchemars.

    Et puis peut-être que demain, en sortant de ce foutu manège, j'irais mieux. La tête à l'endroit, le cœur encore très froid. Et peut-être que je n'aurais plus envie de  t'avoir rien que pour moi. Et peut-être que finalement, j'aurais respecté mon pacte.

    Et je dirais à ces foutues montagnes russes, que non, je suis pas malade d'amour. Je suis juste lassée de me battre contre ce truc qui peut nous tomber dessus, du jour au lendemain.

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