Tournesols

Lisa Young

Je me suis toujours représenté l'amour comme un tournesol. Il y en avait un gigantesque champ dans notre vieille cambrousse. A eux tous, ils suffisaient à rendre meilleures les longues journées d'été. Leurs pétales jaunes avaient ce quelque chose de chaleureux. Sous les sueurs du soleil, je m'amusait à me dresser devant eux. J'attendais ainsi d'interminables minutes mais il n'ont jamais daigné me regarder. La première fois, je me souviens avoir tapé du pied dans la poussière et être reparti en fulminant dans la maison. Mais ma curiosité n'en été devenue que plus grande. Leur présence me rassurais presque, comme mille flambeaux éclairant la nuit. Pendant la journée, leur tige se courbaient à la simple volonté du soleil. J'ai souvent imaginé des traits sur leur visage ronds. L'un aurait sifflé d'admiration et l'autre aurait cligné des yeux sous le spectacle de cette lumière fascinante. Moi, je l'aurais simplement contemplé.

Comme je le faisait avec cette fille.


J'étais son tournesol.

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