Toutes les couleurs du monde (réécriture)

Joyce Attal

Toutes les couleurs du monde, J'aime le rouge vif du sang qui bout dans le corps quand le coeur pleure. J'aime le bleu  sombre des veines qui saignent pour l'honneur,J'aime  l'or pailleté qui s'égare dans le ciel d'été,J'aime le vert émeraude de tes yeux où se  reflète l'horizon quand le jour y pénètre,Je n'aime pas le noir qui fruste l'innocence.Je n'aime pas le jaune des jeunes filles impudiques.Je n'aime pas le bleu violet  des mers  souillées par les voiles.  Je n'aime pas  le gris hypocrite des ailerons de requins.Mais j'aime les couleurs de l'arc en ciel qui s'arc-boutent lorsque je passe.J'aime la  couleur émeraude des océans en colère Qui emportent dans leurs vagues de neige les nageoires  des baleines marines.Lorsque  les aigles bruns  transpercent les nuages ocres des Pyrénées,Lorsque la nuit souris sursaute à chaque bruissement  de branche hantée, Lorsque la plaine se change en montagne et que la montagne devient torrent, Toutes couleurs du monde ruissellent sur ma peau, Alors je reste là. Et quand le Monde s'assoit, là,  face à moi, Je le regarde le Monde et je lui dit des mots d'amour en couleurQui résonnent dans l'azur, accrochés au col d'un  oiseau migrateur, Et s'envolent dans le vent, et voguent sur les océans, Tels de jolis pétales, ils effleurent les joues des enfants.     poème de ATTAL Joyce sur Tableau de ADIV Shaked                


Toutes les couleurs du monde, 

J'aime le rouge vif du sang qui bout dans le corps quand le coeur pleure. 
J'aime le bleu  sombre des veines qui saignent pour l'honneur,
J'aime  l'or pailleté qui s'égare dans le ciel d'été,
J'aime le vert émeraude de tes yeux où se  reflète l'horizon quand le jour y pénètre.


Je n'aime pas le noir qui fruste l'innocence.
Je n'aime pas le jaune des jeunes filles impudiques.
Je n'aime pas le bleu violet  des mers  souillées par les voiles.  
Je n'aime pas  le gris hypocrite des ailerons de requins.


Mais j'aime les couleurs de l'arc en ciel qui s'arc-boutent lorsque je passe.
J'aime la  couleur émeraude des océans en colère 
Qui emportent dans leurs vagues de neige les nageoires  des baleines marines.


Et quand  les aigles bruns  transpercent l'ocre vaporeux des Pyrénées,
Et quand l'aurore distille ses gouttes nacrées de rosée,
Et quand l'orage rugit dans la montagne et se déverse en  torrent,

Toutes couleurs du monde ruissellent sur ma peau.

Alors je reste là.

Et, là,  le Monde s'assoit  face à moi, 

Je le regarde le Monde,

Et je lui dis des mots d'amour en couleur
Qui résonnent dans l'azur, accrochés au col d'un  oiseau migrateur, 
Et s'envolent dans le vent, et voguent sur les océans, 
Pétales soyeux que l'Eole éparpille sur les toits gris des écoles.

    poème de ATTAL Joyce        

Signaler ce texte