Tranche de vie
Maude Martin
Avant de naître, nous n'étions pas vivants, après la mort, nous ne sommes pas vivants. Banale similitude !
Morts depuis 13 milliards d'années, vivants au mieux 80, puis morts à nouveau pour l'éternité…
45 litres d'eau, 3Kg de sucre, 7Kg de graisse, 12Kg de protéines et 3Kg de sels : c'est un humain.
Bonhomme, ce sont des atomes, atomes d'emprunt le temps d'une vie, atomes qui ont l'âge de l'univers, atomes qui se disperseront et construiront d'autres choses, une fois nos vies finie.
Un atome, c'est plein de vide. Nous ne sommes fait que de vide, ou plutôt d'un brouillard de points microscopiques très très éloignés les uns des autres, points qui renvoient la lumière et nous montrent aux autres comme le brouillard qui apparaît la nuit dans les phares ; faits d'atomes qui résistent face à d'autres atomes, comme des aimants qui se repoussent : on touche on se touche et on voit ; début de la cohérence de la vie.
Que serait un humain sans audition, sans parole, sans toucher et sans vue ? … Et si il était né comme ça ? Serait-ce une idée, seulement ? Nous le voyons, lui nous ignore.
Les atomes sont fait de particules et ces particules sont aussi des ondes…
Une onde, c'est... c'est rien finalement et le scientifique dit : l'atome, c'est 100 % de vide !
Nous sommes donc 100 % de vide.
Nous ne sommes qu'un tas d'ondes microscopiques enchevêtrées, dans un bon ordre, un fatras d'ondes et d'harmoniques dont les pics créent peut-être, les particules élémentaires de nos vies.
Nous ne sommes qu'un ordre, un schéma, un programme de construction, mais une idée, un esprit vagabond qui flotte dans un rien sidéral, un hologramme, une lumière qui s'agite sur un écran invisible.
Nous sommes peut-être une idée, poussée par la nécessité impérieuse de matérialité.
Est-ce que nos esprits se doivent de devenir matériels pour accéder à l'autre et se reproduire ? Et la vie : est-ce la chrysalide de nos âmes ?
Nous ne serions donc sur terre que pour nous reproduire ?
Alors baisons, baisons, baisons…
Maude
Un poète du 12ème siècle Omar Kayam a réfléchi comme vous sur le destin humain; voici un de ses poèmes:
· Il y a environ 9 ans ·"Ma naissance n'apporta pas le moindre profit à l'univers. Ma mort ne diminuera ni son immensité, ni sa splendeur. Personne n'a jamais pu m'expliquer pourquoi je suis venu, pourquoi je partirai."
arzel