Tranches de Vies - Ma Toute Première Fois
Ver Du
Soccares était autrefois une ville portuaire, lieu de tous les trafics. De nos jours, c'est station balnéaire avec ses casinos, campings, hôtels, boites de nuit et toujours le siège de trafics plus ou moins honnêtes.
Cette tranche de vie relate un épisode plus ou moins avouable de certains de ces habitants ou habitantes.
Ces textes sont indépendants les uns des autres et peuvent se lire dans n'importe quel ordre.
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Virginie, amour de vacances
Virginie se souvient, bien avant son arrivée à Soccares :
C'est l'été de ses dix-sept ans, Virginie souffle un peu après avoir brillamment décroché son baccalauréat. Elle s'est inscrite à l'université proche du domicile de ses parents, mais pour le moment, elle profite de ses vacances.
Cette année, sa famille campe à la montagne. Ses parents sont adeptes de la randonnée et des vacances découvertes. Ils vont rarement dans des lieux très fréquentés et ils préfèrent les régions plus discrètes.
Elle vient de finir de monter sa petite canadienne. Cette année, elle dormira seule dans sa petite tente. Ses deux petites sœurs ont la leur et ses deux plus jeunes frères dormiront dans la caravane avec les parents.
En attendant que les autres aient fini de s'installer, elle attrape un des livres qu'elle a apportés. Elle ne part jamais sans au moins trois ou quatre bouquins et souvent elle en achète d'autres pendant le séjour. Assise au pied d'un arbre, elle lit un ouvrage de vulgarisation d'astrophysique. Elle ne voit pas le jeune homme qui s'approche d'elle.
— Bonjour, je vois que tu lis le dernier Hubert Reeves. Tu aimes l'astronomie ?
Elle lève les yeux et elle découvre un garçon, peut-être un peu plus âgé qu'elle, mais à peine. Il est grand, mince, il semble ne pas savoir quoi faire de ses mains. Elle lui sourit.
— Oui, j'adore ça et toi ?
— Moi aussi ! Et j'ai même emporté mon télescope. Ici, les nuits sont bien noires et on peut observer dans de bonnes conditions. Si tu veux un soir, on pourra regarder ensemble !
— Oh oui bien sûr, ce serait génial !
— Au fait, moi c'est Romain, et toi ?
— Virginie...
— Je peux m'asseoir à côté de toi ?
— Oui, bien sûr !
C'est ainsi que leur histoire a commencé.
Dans la journée, ils partent chacun de leur côté avec leurs parents respectifs et dès leur retour de randonnée, ils se retrouvent au pied de cet arbre. Ils discutent sciences, études, projets d'avenir, parfois, lors que la soirée est bien avancée, ils refont le monde.
À une heure avancée de la nuit, ils vont se coucher chacun sous leur tente. En pensant à leur prochaine soirée sous les étoiles.
Virginie ne voit pas passer ces trois semaines et elle réalise que c'est leur dernière soirée. Romain comme tous les soirs à installer son télescope un peu à l'écart du camping. Les enfants du camping qui les accompagnent pour observer et profiter de leurs explications sont partis se coucher. Ils sont seuls, assis dans l'herbe à observer les étoiles filantes.
— Là ! Tu l'as vue ! Demande Romain en tendant son doigt dans la direction où il a aperçu l'objet disparaître.
— Non ! Celle-là je l'ai ratée... Pas grave, il y en aura d'autres.
Ils sont serrés l'un contre l'autre, car la nuit est fraîche. Virginie tremble.
— Tu as froid ?
— Un peu, oui...
Romain passe son bras sur les épaules de son amie pour la réchauffer. Virginie tourne la tête vers lui. Leurs visages sont proches. Leurs lèvres se frôlent et pour la première fois depuis qu'ils se sont rencontrés, ils s'embrassent. Romain pose sa main sur la cuisse nue de Virginie. Elle caresse son dos.
Leur baiser se fait plus passionné. Aucun des deux ne dit à l'autre que c'est la première fois qu'il embrasse comme cela. Mais cela ne les dérange pas. Naturellement, ils s'allongent. Romain la domine. Ses mains inexpérimentées glissent sous le tee-shirt de Virginie et remontent vers sa poitrine pour lui caresser les seins à travers le soutien-gorge. Elle se laisse faire. Elle sent un étrange picotement dans son ventre. Elle lui caresse le dos et descend sur ses fesses qu'elle lui masse à travers son bermuda. Il vient sur elle, elle le sent contre son ventre. Même si elle n'a jamais été avec un garçon, elle comprend que Romain bande. Elle le sent contre son pubis.
Il a réussi à lui sortir les seins du soutien-gorge et il commence à les lui embrasser. Il les aspire doucement et pince ses tétons avec ses lèvres. Elle le laisse faire. Elle se sent bien. Quand il se redresse un peu et qu'il la regarde en souriant. Elle comprend ce qu'il veut. Elle le veut aussi. Ils n'ont pas de préservatif, mais elle s'en fiche. Elle prend la pilule depuis plusieurs années. Son médecin la lui avait prescrite en parallèle d'un traitement contre l'acné.
Elle fait oui de la tête et pendant qu'elle se bat avec la braguette de Romain, il lui fait glisser son short et sa culotte de coton blanche sur les cuisses. À la lueur de la lune, il devine sa toison brune. Virginie découvre le sexe de Romain qui déforme son caleçon. Elle le sort et pour la première fois de sa jeune existence, elle découvre un homme en pleine érection. Elle trouve cela beaucoup moins impressionnant qu'elle ne l'avait imaginé.
Il se couche sur elle. Elle écarte les cuisses et elle sent le gland à l'entrée de sa grotte encore inviolée. Elle déglutit.
— Oui... vas-y ! lui chuchote-t-elle.
Romain, lentement, avance son bassin. Elle sent le sexe la pénétrer. Elle gémit un peu. C'est bon, c'est agréable. Ce n'est pas douloureux. Le garçon est au fond de son ventre. Elle le sent bien en elle, contre elle. Il commence à remuer, pour lui aussi c'est une première. Comme tous les garçons, il appréhendait ce moment. Mais avec Virginie, son amie, c'est si bon.
Il sent le plaisir monter en lui. C'est soudain et si intense, qu'il n'a pas le temps de la prévenir. Il jouit au fond de la chatte de son amie. Elle le sent, elle sait qu'il a fini. Elle n'a pas vraiment joui, mais cela, elle ne le saura que bien plus tard quand elle connaîtra son premier vrai orgasme de femme. Mais, cette sensation est si bonne, elle recommencera, elle en est sûre. Elle est devenue une femme, elle n'est plus une petite fille.
Romain reste allongé sur elle quelques minutes. Elle sent le sexe se rétracter et sortir de son vagin. Il se redresse et il réalise qu'ils n'ont pas mis de préservatif, il est un peu affolé.
— Ne t'inquiète pas ! Je prends la pilule...
Soulagé, Romain l'embrasse.
— Merci ! Tu sais... il faut que je te dise quelque chose...
— Dis-moi !
— C'est la première fois que je fais cela !
Virginie lui sourit et lui dit que pour elle aussi c'est sa première fois.
Quand ils se rhabillent, elle sent un liquide poisseux lui couler entre les cuisses. C'est beaucoup moins glamour que les scènes d'amour au cinéma, pense-t-elle. Ils restent encore enlacés de longues heures. Ils ne se séparent que lorsque les premières lueurs de l'aube apparaissent derrière les sommets.
Le lendemain, avant de monter chacun dans leur voiture, ils se promettent de rester en contact et de se revoir. Cependant, avant internet et que chacun ait son téléphone dans sa poche, leur seul moyen de contact est le courrier. Si les premiers temps, ils s'écrivent régulièrement. Peu à peu, leur correspondance se tarit. Chacun à un bout du pays. Ils se perdent de vue.
Virginie aura quelques autres petits amis avant de rencontrer celui qu'elle épousera et qui sera le père de ses enfants, mais qui la quittera pour une autre.
Elle rencontrera alors l'amour de sa vie, mais dans un coin de son esprit, Romain est toujours présent, le reconnaîtrait-elle si elle le recroise un jour ?