Tranhumanisme

Le sot et le sage.

-         Moi, je suis contre !

-         C'est ton droit ! Mais il faudrait étayer un peu ta position !

-         Bien sûr, si on demande à quiconque, s'il est, pour ne plus vieillir, ne plus mourir, pour voir aussi loin que le faucon, pour courir aussi vite que l'antilope en ayant la force du lion ? Il répondra rapidement : « Oui ! Je prends ! » Mais, s'il réfléchissait davantage, il pourrait entrevoir toutes les dérives de cette nouvelle lubie de vouloir améliorer artificiellement les capacités humaines grâce aux nouvelles technologies.

-         De tout temps l'homme à essayer d'améliorer sa condition, par la médecine, par l'avancée des sciences et des techniques, c'est la propension de l'intellectuel de l'homme pensant, voyons ! Un cœur autonome cent pour cent artificiel vient d'être implanté sur dix patients, ils vivent aussi bien qu'avec un organe greffé, où est le danger ?

-         Quand les prothèses seront plus efficaces que nos membres, les plus fortunés se paieront des jambes et des bras extranaturels. Le danger, il est là. Bientôt la machine aura remplacé petits bouts par petits bouts l'homme naturel en son entier. Nous ne serons que machines. Notre cognition boostée par des implants d'algorithmes décisionnels bouclant à la vitesse de la lumière, où sera passé la pensée imparfaite mais perfectible par l'effort de comprendre. L'homme parfait sera né, mais il ne sera plus qu'un artéfact psychologique.

-         Toujours les mêmes arguments, vous ne vous renouvelez pas beaucoup les passéistes. Avec vous, on en serait encore aux chandelles et aux chariottes tirées par les chevaux.

-         Vous vous tirez le Monde par les cheveux. Vous, les apprentis sorciers, êtes à deux doigts de zigouiller toutes formes de vie sur Terre et vous vous accrochez encore à vos évolutions déprogrammées. Combien d'alarmes vous faudrait-il pour vous réveiller de votre rêve mythique ? Nous nous sommes graduellement dénaturés, couper de toute régulation d'équilibre, les hommes se sont répandus exponentiellement sur la planète jusqu'à la saturer. La Terre ne peut plus produire la nourriture suffisante sans engrais, sans pesticide, sans une assistance qu'il faudra bien payer d'une façon comme d'une autre et le cancer en est une autre.

-          Ceci dit puisqu'on est trop nombreux, est-ce réellement un mal ?

Etc. etc. à vous de trancher qui des deux, est le sot, qui le sage ? A moins qu'il y en ait que des sots !

De toute façon on s'en fout, puisqu'on est foutu !