Très cher Système

Très cher Système,
Je dois t'avouer que la nuit, je pense à nous.
A ce que nous vivons ensemble. Saint père de tous, souverain de nous. Je tousse....Même que des fois je suis triste de te partager. C'est vrai, si je t'avais pour moi tout seul, sûrement que tu verrais mieux où je peux en venir : aux mains mon lapin.
Si la vie est une compétition, le challenger qui t'as aidé à être ce que tu es maintenant n'a plus envie de jouer contre toi. De toute évidence, toi qui ne voit pas tout mais qui choisit ce qu'il veut voir, cher Saint (Vincent de) Paul tu es plus fort que nous. J'ai même un point de côté et un tas de feuilles à compter que je vais m'en aller gaspiller autrement qu'en t'aidant à fonctionner. 

Ô cher système, comme tu es doux et ta nature bien faite.
Je pense à toi si fort que j'en ai des vertiges. Et tu sais bien qu'un Homme dont la tête tourne finie par se dévisser, la tête sur les épaules n'y pouvant rien changer.
Comment dire, certaine nuit; j'essaie de comprendre quelle forme a ta roue et j'essaie également de m'expliquer comment tu peux bien la faire tourner, ta roue carré.
Tu sais je t'avoue que c'est tout ces papiers difficiles à rassembler qui m'empêche de bien te regarder. Cela dit c'est valable; plus c'est sombre moins on voit les ficelles du pantin. Et moi, marionnette en fourrure d'hiver, je me demande bien quel prix je vais pouvoir tirer de mon poil de mouton au printemps suivant.
Le souci c'est que personne ne veut de ma laine gorgée de sang.
C'est la couleur du dévouement, dévouement auquel tu me force depuis voilà 10 ans.
Une chose que j'ai appris tout petit c'est que tu nous as fait libre mon lapin. Et je suis reconnaissant, doux Système, d'être librement voué à te donner ce que la sueur de mon front t'apporte en offrande; chaque jour qui passe à te nourrir est un jour de moins à m'enrichir. Dommage, j'aime me gâter de mes deniers bien mérités car vois-tu, si s'enrichir n'est pas chrétien, penses bien au fait que moi, pour Dieu, je ne fais rien.