Trésor urbain

ambroise

Si tu pouvais savoir tout ce que je vois. Je marchais sur le bitume cramé, le regard en l'air, sous les pas battant en mesure avec ma respiration. Tout ce que je vois, les mots enroulés dans mon âme comme un drap froissé, ta peau tremblante comme une onde, l'horizon gris dans la havane embrasée. Tu t'arrêteras, femme, en puisant tes dernières ressources dans l'œil mort de la terre, et tu me violeras d'un regard de tempête et s'écroule, poreuse à toutes les fleurs du monde. Je te regardais, femme, ô ne bouge pas ! Comme un cadre, car mes pensées ardentes se dissolvent dans ta chair ! Pourtant les mots s'élèvent comme la mer qui palpite, comme les chaudes planètes, comme les bras de la Mort, prismes de la nuit. Elle était dans mon sang, cette Lune noire. Je retrouve les langueurs de ta chevelure. J'étais triste ce soir-là, et je mordillais le froid semblable à tous les maux cachés de la ville. 


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