Trois

Budmo


De un, trois. Un triangle, la vie, la mort, l'amour. Le cycle d'un humain. Trois heures que j'pense à ce foutu chiffre. Et dire qu'à la base c'était anodin mais, comme un cheval de Troie, ça c'est ancré dans ma tête. Ça y a foutu un bordel monstrueux. Ça m'obsède, comme si c'en était la réponse. La solution tant cherchée. À quelle question, quel problème? L'inconnue, x. C'est le système. Un homme et une femme font un enfant, ils deviennent une triade. Ainsi les côtés du triangle sont maintenus. L'existence perdure, même si son but reste méconnu. Les questions restent, en entraînent d'autres, créent des paradoxes et des anomalies. Mais jusqu'ici tout va bien. Parce que si on se pose trop de questions, on risque de se perdre dans le gouffre de la Vie, celui de l'Univers, et peut-être même celui du Reste.

Nous revoilà, de deux, toujours avec ce fichu chiffre. Un plus un vaut trois en promotion dans les magasins. L'enfer, le paradis, la vie. On nous dit d'y compter pour enfin trouver le soleil, mais dans le fond, on dirait que seule la lune nous comprend vraiment. Comme si la lumière nous éblouissait de sa vérité, que l'obscurité nous soulageait de son ignorance, et que l'entre-deux, pour nous, c'était déjà trop.

Il fallait bien terminer par un troisième paragraphe, ainsi que par une dernière phrase contenant trois mots. Ce troisième mousquetaire pour compléter la trilogie de la vie. Et la vie, trois mots pour en changer son court. Autant positif que négatif, un "je t'aime" heurtera autant qu'un "il est mort" bien que différents soient ils. C'est ainsi que je tire ma révérence à trois heures du matin, le troisième jour de mars. Il est temps.

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