Trois couleurs : bleu

Nathan Noirh

C'est bleu.
Une couleur, une vague qui s'écoule,
une douleur incessante comme la houle,
Celle qui reste gravée dans la cornée,
un bleu dur, nostalgique, un bleu d'amertume,
Le resplendissant mouvement de ton écume,
la bave de ta douleur, morose et palsambleu !
Elle claque, la lance du boutefeu
Et le souvenir ? Pas encore né.

Tu presses le cri et le glaçon sans délai.
C'était bleu. Ta souffrance avant, c'était bleu violet.

C'était ça ton bleu.

C'est bleu. C'est bleu. C'est bleu. Tu ne le sais pas, mais je le murmure. Tu ne l'entendrais pas de toute façon, tout ce que tu vois devant toi s'est voilé d'un bleu mort, un bleu qui n'existe plus mais qui continue de faire peser son fardeau. Un bleu qui n'existe plus. 

Tu m'agresse l'esprit, tu dresses mon éthique,
L'eau est entrée. Cette mathématique bleue.
L'eau est entrée.
Ma terre édentée. Ma thématique bleue.

Tu m'aveugles maintenant. Tu es bleu électrique.
C'est ça ton bleu maintenant. Tu ne le sais pas parce que je ne le dit pas. Tu te regardes pas, tu te découvres pas. Tu te croit décoloré. Mais ton bleu, il t'a toujours décoré. 

Le grand bleu, la grande histoire. 

Dégoulinante et tête en l'air.
Dans le ciel ou dans la mer ?

L'eau est entrée. Le moqueur du ciel se laisse engloutir par le bleu rampant. Ton bleu.

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