Trois mois

mamzaile-no

Ecrit le 28.05.2008

Elle avait la tête dans ses mains et ne voulait pas me regarder. Pourtant il le faudrait. Je suis son unique partenaire. Son âme sœur en d'autres mots. Elle était désespérée et je voyais malgré tout ses larmes coulées. Je ne savais pas vraiment comment réagir. Je ne l'avais jamais vu comme ça. Pourquoi, elle ressortait de ce bâtiment dans cet état? C'est dingue quand même comme la dedans il ne doivent pas avoir de cœur. Car arracher le sourire à mon ange c'est mettre sa vie en péril car personne, je dis bien personne, ne dois la toucher. Pourtant je sais qu'il ne lui ont pas fait de mal. Ce n'est pas dans leurs habitudes. Alors c'est pire. Pire à mes yeux!

Je la prends alors dans mes bras. La consoler est peut-être la seule solution. La calmer. Je n'ai que ça en tête. Elle écarte alors son visage de mon torse et me regarde droit dans les yeux. "Je n'ai plus que trois mois."  Lorsqu'elle prononça ces mots mon cœur n'a fait qu'un tour sur lui même. Plus que trois mois. Mais trois mois dans une vie ce n'est rien. Non ce n'est pas possible! Ils ont du se tromper. Je ne peux pas. Je ne veux pas. Je ne supporterais pas de vivre en sachant cela. Il faut refaire les examens. Je ne vais pas rester comme ça à attendre les bras croisés. Je vais faire bouger les choses. On va tout recommencer.

C'est alors qu'elle me fixa à nouveau et me redit cette phrase: "Il ne me reste plus que trois mois". A mon tour, je fondis en larmes. Je ne croyais pas ce qu'elle me disais. C'était pour moi impossible. Nous étions des âmes sœurs, on ne pouvait pas nous séparer comme ça. Elle me tourna le dos et commença à me dire qu'il fallait que je pense maintenant à refaire ma vie. On avait que 25 ans et il fallait absolument que je trouve une autre fille. Que je ne m'attarde pas sur elle. Mais ce qu'elle ne comprends pas c'est que c'est impossible à mes yeux!

Je l'ai alors prise dans mes bras et je me suis mis à lui murmurer à l'oreille: " Je ne pourrais pas t'oublier et refaire ma vie comme ça. Si nous nous sommes mariés l'an dernier ce n'est pas pour que tout cesse comme ça. Du jour au lendemain. Que ce serait la mère de mes enfants et pas une autre." J'espérais qu'elle comprendrait. Mais elle m'a regardé de ses si beaux yeux et m'a fait comprendre qu'elle ne voulait pas me faire souffrir. Qu'elle préfèrerait que tout s'arrête ici. Que je ne la vois pas s'enlaidir, s'amaigrir, bref tout perdre. Elle voulait que je garde uniquement les bons souvenirs. Seulement, on ne garde pas que les bons souvenirs dans une vie. Et que si c'est bien elle la femme de ma vie, si on s'est marié alors je resterais jusqu'au bout.  

[...]

Ça fait deux mois et demi que j'ai appris la triste nouvelle. Je suis cependant resté auprès d'elle. Je la surveille encore malgré ses réticences. Aujourd'hui, il y a un superbe soleil dehors. Je lui décris ce qui s'y passe. Je lui confis même mes espoirs. Ceux qui disent qu'elle s'en sortira et que l'été prochain nous verrons un enfant, le notre, courir dans le jardin. A ce moment là, elle m'attrape la main. Je la vois sourire. Le premier sourire depuis bien des mois. Je lis alors sur ses lèvres un immense merci. Mais un son s'échappe alors de sa bouche: "C'est le moment mon amour. L'ange Gabriel est venu... Adieu."

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