Trust me

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Tu te réveil un matin avec une folle envie de commencer à avoir confiance en toi. Tu te répète sans cesse qu'il faut que tu te fasses confiance. Alors c'est jour après jour que tu t'atèle à cette tâche si compliquée parfois. Mais tu tiens le coup, et tes efforts commencent même à payer un peu. Décidée à te prendre en main, tu mets toutes les chances de ton côté pour réussir ce que tu entreprends désormais. Tu fais de nouvelles rencontres, tu t'investis corps et âme dans ton job, tu apprends à prendre le bon et laisser derrière le mauvais, même si c'est parfois plus facile à dire qu'à faire. Tu encaisses tes expériences. Bref, tu vis. Et plutôt bien. Tu aime ton quotidien même s'il t'épuise, tu sais pourquoi tu fais tout cela, tu te projette dans l'avenir et cela te motive davantage.

Tu cherches de temps à autres du réconfort auprès de tes proches, et tu le trouve toujours. Cela t'apaise et te rassures. Parents, sœurs, petit ami, meilleurs amis… Ils sont tous là pour te soutenir. La distance est parfois dur à gérer, mais les solutions ne manquent pas et cela te crée même certains objectifs, des points de chute également, ou dead line. Des étapes comme tu aime dire. « Je fais xxx choses et après que tout soit passé, je revois mes proches » ; ou encore « il faut que je passe xxx choses avant de les revoir ». C'est motivant. Ça fait tenir. C'est ton petit truc. Je parlerais bien d'une autre petite astuce pour passer ces différentes étapes de ta vie mais nous rentrerions dans un texte à caractère quelque peu morbide et ce n'est pas le sujet ici. Peut être un jour. Mais pas maintenant.

Et voilà que je ne sais plus ou j'en étais. Je perds le fil régulièrement en ce moment. Un nombre conséquent de jours s'est écoulé après mon dernier écrit ce qui provoque un amas de mots, de pensées et de sentiments au fond de moi. Cela s'emmêle et j'ai souvent du mal à remettre tout dans l'ordre. Surcharge cognitive, émotionnelle… Tellement de choses me sont venues en tête depuis ce dernier écrit que j'en arrive à ne plus me souvenir du réel sujet que je souhaitais aborder ici.

La confiance me diriez-vous ! Exacte !

Cela fait maintenant quelque temps que tu as pris confiance en toi. Tu te sens plutôt en forme et sereine. Equilibrée même. Et comme à chaque fois que tout vas bien, tu te retrouve un jour en face de millions de signaux t'indiquant que tout n'est pas si rose chez toi.

Aveuglée par ta quête de confiance en toi, tu t'es mise à refouler profondément le fait que cette confiance ne se généralisait pas aux autres personnes de ton entourage, proches ou moins proches. Peu importe. Tu as toujours refusé d'écouter tes amis lorsqu'ils essayaient de te dire que tu te méfiais trop, qu'il fallait que tu fasses confiance à tes proches et surtout que tout n'était pas dirigé contre toi. Bref, tu as ensevelit ce paquet de mots incompréhensibles pour toi. Manque de bol, ils viennent de remonter à la surface et c'est toi-même qui viens de ramener tout ce bordel chez toi, dans ta conscience. Dommage.

 On résume ?

Tu doute de tout et de tout le monde, tu te méfie sans cesse des paroles des autres envers toi. Tu interprète continuellement leurs dires comme étant dirigés contre toi. Tu cherches la petite bête, le mot de trop, le mot qui te fera penser que la personne en face de toi te ment, te dis ceci ou cela seulement pour te faire plaisir, que ce n'est pas réellement ce qu'elle pense. Tu ne supporte pas les compliments, tu les trouve fumeux, malsains et hypocrites. J'emploie le terme « personne » pour évoquer ceux avec qui cela se produit parce que tu le fais avec n'importe qui : cela va de ta mère à ta boulangère, de tes sœurs au coiffeur… Et c'est en discutant avec ton copain que tu t'es rendue compte de tout ceci. Parce que tu reproduits également cela avec lui. Tu as confiance sans avoir confiance. Comme tu lui as dit « il y a confiance, et confiance », moi je l'écrirais « confiance et Confiance », tu vois. C'est dommage et cela t'agace parce qu'il a beau te répéter maintes et maintes fois qu'il te dit la vérité, qu'il est honnête, etc. Tu l'entends, mais tu ne parviens pas à convaincre cette partie de toi qui résiste encore et encore. Résiste à quoi ? Tu ne sais pas. Tu as seulement conscience qu'il existe en toi des résistances, qui pour l'instant sont innommables, qui t'empêchent et qui mettent un frein conséquent à l'établissement d'une confiance envers les personnes de ton entourage.

Pour le coup, la vérité tu la connais et accepte d'en être convaincue : tu ne fais confiance à personne. Si ce n'est un peu en toi, mais ce n'est encore qu'en construction. Tout est une question de construction.

Je suis parano et je le vis bien.


                                                                        Coco – Nobody-Knows

 

 

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