T.T ( concours l'autoroute

adamski

                         T.T ( concours l’autoroute )

« -Maman….Maman…. T’as de la monnaie on a faim «  ces mots sortirent Catherine de sa léthargie, elle se retourna difficilement comme engourdie et aperçue ses enfants sagement assis a l’arrière de leur voiture, c’est en refixant ses yeux a l’avant qu’elle s’aperçue que le siège conducteur était vide. Ou était passé Charlie son époux ? Après quelques secondes elle compris que le véhicule était a l’arrêt sur une aire d’autoroute, c‘est bien la première fois qu‘elle s‘endormait ainsi, son mari devait sans nul doute être aux toilettes, ou en train de siroter une boisson chaude a l’intérieur du relais d’Autoroute quelle apercevait sur sa droite, mais pourquoi n‘avait il pas pris les clés avec lui, celles-ci était toujours sur le contact.

« -Claire, Nicolas vous avez vu Papa ? «  interrogea-t-elle ses enfants.Les deux adolescents après avoir échangé un regard lui répondirent par un signe de tête négatif.

« -Pas depuis qu’on s’est réveillé en tout cas » finit par lâcher Nicolas, un adolescent de 15 ans au long cheveux bruns et aux yeux verts dont le visage subissait les ravages de cet âge ingrat.

« -Y’a combien de temps que vous êtes réveillés environ ? »« -Je sais pas » continua se dernier »- Un bon quart d’heure je dirait », sa sœur acquiesça d’une voix fluette.

« -Bon écouter on va aller prendre un café et on va chercher votre père. »

Les deux adolescents ne se firent pas priés et descendirent en trombe, a peine Catherine avait elle fermée les portes qu’ils étaient déjà a l’intérieur du bâtiment.Les mètres la séparant de l’entrée du relais lui parurent des kilomètres, un bruit du coté de la station service lui fit tourner la tête mais ce n’était pas Charlie, elle fit un détour par les sanitaires appela son mari mais fit une nouvelle fois choux blanc.L’incompréhension suscitée par cette absence se muait de plus en plus en inquiétude, elle ne cessait de se répétée, comme pour se rassurée, qu’il était peut être a l’intérieur a l’attendre, tranquillement attablé avec les enfants. C’est cette pensée qui l’accompagnait quand elle poussa la porte d’entrée pour rejoindre Claire et Nicolas.


Sa déception fut grande, si ses enfants étaient tranquillement assis a siroter une boisson accompagnés par quelques viennoiseries et autres friandises elle ne vit nulle part son  époux.« -Vous avez croiser votre père ? » les questionna-t-elle en prenant une chaise a leur coté.« -Non » lui répondit Claire » En même temps on avait tellement faim qu’on a pas pris le temps de faire le tour du proprio, t’inquiètes il doit être dans le coin tu a vu le nombre de boutiques. Quand il verra la voiture vide il passera surement par la ».Ces quelques mots eurent l’effet d’un Onguent que l’on dépose sur une plaie avec Catherine, ne faisant pas disparaître son angoisse mais la calmant, du moins provisoirement.Après avoir pris son café auprès de ses enfants Catherine passa plus d’une heure a arpenter les moindres recoins de cette aire d’Autoroute, sans résultat, dépitée elle avait fini par rejoindre son véhicule laissant ses ados déambuler de boutiques en boutiques insouciant ou faisant semblant de l’être.Ou pouvait donc être son mari ? Pourquoi ne se souvenait elle de rien ? En regardant le compteur elle vit qu’il indiquait 200 km, son mari avait pour manie de remettre le compteur a zéro avant chaque passage a la pompe. Que c’était il passé pendant ce laps de temps? Elle avait interrogé Claire et Nicolas, ils ne se rappelaient de rien non plus depuis l’arrêt a la précédente aire de repos.


Soudain alors qu’elle farfouillait dans la boîte a gants elle vit son portable. Evidemment pourquoi ni avait elle pas pensée plus tôt, chaque membre de la famille avait le sien, elle avait remarquée ceux de ses enfants a table tout a l’heure sans y prêtée une attention particulière. Après vérification elle s’aperçut que celui de son mari était manquant, il avait donc pris son téléphone, le temps d’activer la communication via son répertoire et elle serait rassurée.Satané Smartphone maugréa elle, fichue technologie, la reconnaissance vocale ne fonctionnait pas, et elle se débattait maintenant sur l’écran tactile « -Tu verras «  lui répétait Charlie »- la technique va révolutionnée nos vies ». Tu parles, pensa elle.Après quelques errements sans doute dû a l’émotion le numéro de son époux se composa. Les secondes lui parurent interminables, enfin un bruit laissant penser que le téléphone décrochait, puis une voix féminine.
Sacré Charlie il devait encore être sur répondeur elle allait lui passée un de ces savons, cependant le message qui suivit n’était pas celui auquel elle s’attendait.

« -Le numéro que vous demander n’est pas attribué, veuillez le recomposez ou vous rapprocher des services techniques du réseau de télécommunications. Le numéro…….. »

Elle lâcha son téléphone de surprise.Elle recommença plusieurs fois, tantôt en sélectionnant l’entrée correspondant a son Mari dans son répertoire, tantôt en composant elle-même le numéro et la réponse fut toujours la même, le portable n’était pas répertorié.Prise de panique, elle appela Nicolas celui-ci composa le numéro pour un résultat identique. Ce dernier fit ensuite une recherche sur Internet, et la pourtant le numéro de son père apparaissait a coté de son nom « Charlie Alset » et l’adresse était la bonne.Qu’est-ce que tout cela voulait dire ?


Après avoir expliqué la situation a Claire les trois s’installèrent dans la voiture, ils devaient réfléchir posément, rassembler leurs souvenirs un détail une fulgurance mémorielle pouvait peut être expliqué cette situation, il y avait forcément une explication rationnelle. Ils se rappelaient qu’ils partaient pour les  vacances, Charlie grand amateur de nouveautés avait préparé minutieusement le parcours c’est lui qui avait imposé le chemin, il voulait absolument prendre cette autoroute l’A666 qui ouvrait précisément aujourd’hui. Il avait aussi prévu de s’arrêter a ce relais routier tout nouveau dont le nom l’avait amusé.


Comment s’appelait il déjà…….Ah oui, le Cirque.

Péage d’entrée numéro 1 Autoroute A666 5 heures plus tôt.

« -Excellent «  lâcha Charlie après avoir vérifier son ticket

« -On a le numéro 3 vous vous rendez compte, on est la 3eme voiture a empruntez cette Autoroute.

-Génial » plaisanta Claire «  Ca va changer notre vie, tu veut prévenir les JT pour cette info capitale. »

Il était comme ça Charlie, il s’émerveillait pour tout, et souvent pour rien. Ce néo quarantenaire malgré son physique imposant, ses cheveux longs, sa barbe naissante,  avait garder une âme d’enfant.Des qu’il y avait une nouveauté il voulait tout savoir, tout voir. De la simple série TV, a une nouvelle autoroute, il portait un intérêt énorme a tout ce que la société actuelle proposait.Il est vrai que son travail de projectionniste lui laissait beaucoup de temps libre, entre deux séances au Méga complexe cinéma ou il officiait, il se jetait sur sa tablette, ou sur n’importe qu’elle revue qui lui tombait sous la main et il dévorait toute les informations qu’il pouvait trouvé peu importe le sujet, tel un boulimique se jetant sur une tarte aux fraises.C’est cet attrait pour tout qui l’avait poussé a choisir ce trajet, «  rendez-vous compte » proclamait il a table «  une nouvelle autoroute, la plus grande de notre pays inaugurée le jour de notre départ, avec le numéro 666 c’est marrant ».Résultat les voila embarqué pour un long trajet sur cette autoroute qui, mis a part le numéro folklorique n’avait pas un grand intérêt, c’était une autoroute, une langue de bitume toute droite et ininterrompue pendant des centaines et des centaines de kilomètres.« Dans une heure on s’arrêtent, y’a le relais routier qui a l’air sympa, en plus le Cirque pour un restaurant c’est sympa, non ?? «  s’extasiait Charlie.« Oui, enfin un resto, reste un resto quelque soit le nom. » le coupa Nicolas.« -Ah, les jeunes d’aujourd’hui a peine 15 ans et déjà blasés ».
Le reste du voyage se passa sans un bruit hormis celui de la radio qui égrenait des flash d’informations toutes les 15 minutes.
Soudain se découpant du paysage une énorme  tête de clown, dont le nez rouge et les yeux clignotaient, apparue. Elle était entourée de la mention «  Le Cirque, relais routier «  ainsi que de divers pictogrammes indiquant les services disponibles.
En la voyant Charlie s’engagea dans la voie de dégagement et se dirigea vers la station service.Une fois le plein effectué, il trouva une place de parking, puis la famille au grand complet se dirigea vers l’entrée du relais routier.Chacun vaqua a ses occupations et se restaura. Les ados prirent d’assaut les nombreuses boutiques, les parents quand a eux s’offrirent un repos bien mérité allongés sur l’herbe près de l’espace réservé au pique nique.Après une sieste courte mais réparatrice les parents envoyèrent un texto a leurs enfants les enjoignant de rejoindre le véhicule, la route était encore longue il était temps de repartir.
Chacun pris un dernier moment pour faire des provisions et faire une ultime pause aux toilettes….

Aire d’autoroute. Temps présent.

 
Voila donc ou s’arrêtait leurs souvenirs, près de ce relais routier après l’arrêt prévu par leur père et époux.Plus rien malgré leurs efforts ne leur revenaient, ni comment il étaient arrivés ici près de 200 km plus loin, ni le moment ou Charlie avait disparu.Ils se creusèrent la tête encore un bon moment, sans succès, soudain Catherine eu une idée.« -Nous, nous n’avons aucun souvenir, mais il y a peut être quelqu’un qui a vu votre père et qui aura une explication, il faut retournez au « Cirque ». -De toute façon, ajouta Claire, on a pas vraiment le choix si on veut essayer de comprendre. »« -Et si jamais personne ne se souvient l’avoir vu ou qu’on ne le retrouve pas la bas, questionna Nicolas. -Il sera toujours temps de prévenir les autorités, lui répondit sa mère un trémolo dans la voix. »

Relais routier « le Cirque « . 2h plus tard.

 
Elle avait été aussi vite que possible, et enfin la tête du clown annonçant l’arrivée dans ce lieu qui leur apporterait sans doute des réponses se découpait dans la lumière déclinante du jour. Le véhicule pendant le trajet ressemblait a une cathédrale tant le silence était pesant, chacun était perdu dans ses pensées.Pourquoi Charlie avait disparu, cette question Catherine se l’était posée mentalement un nombre incalculable de fois tandis quelle avalait les kilomètres.Une double vie, cela lui semblait impossible, tant son mari était pris par son emploi et sa famille, de plus il était très démonstratif et l’inondait de sms ou de mails plus enflammés les uns que les autres.Des problèmes d’argent qui l’aurait poussé a « disparaitre » la aussi la piste s’effondrait vite en effet ils avaient un compte commun et c’est elle qui tenait les cordons de la bourse.Alors quoi, une mauvaise rencontre….sur une aire d’autoroute, le jour même de l’ouverture, peu probable. 
Que restait il comme hypothèse, un accident, il n’y avait qu’un petit étang aux abords de l’aire d’autoroute presque a sec, elle avait vérifiée elle-même. Si par mégarde il avait été percuté par un véhicule alors qu’il déambulait, les secours ou les services de polices seraient rentré en contact avec elle.De plus cela n’expliquait pas le fait que son portable était subitement injoignable et « inexistant » pour les services concernés.Décidément aucune version de la disparition ne semblait la bonne, a chaque fois et malgré la meilleure volonté du monde, un détail, une incohérence l’éliminait du champ des possibles.


Elle essayait de chasser toutes ces interrogations en coupant le contact de son véhicule, elle se devait d’avoir l’esprit clair pour interroger d’éventuels témoins.Avec ses enfants elle se dirigea d’abord vers la station service, l’homme en faction se rappelait leur passage et reconnu Charlie sur la photo qui lui était présentée. Cependant il ne pouvait dire s’il avait revu Charlie seul après le passage a la pompe.


Ils firent ensuite un passage dans la galerie marchande principale, malheureusement pour eux les effectifs du service de sécurité avaient été renouvelés depuis leur passage et ceux qui avaient pris leur service entre temps ne pouvaient rien leur dire de plus. Cependant devant le désarroi affiché par la famille il finirent par accepté le visionnage des bandes enregistrées par les caméras de surveillance.Sur celles-ci on voyaient la famille au complet, puis les enfants seuls passant de boutique en boutique.Enfin on apercevait Charlie seul les mains dans les poches, il ne semblait pas stressé ou inquiet, une scène de la vie courante en somme.Malgré une attente longue on ne revoyait plus le père de Famille, les dernières images de Charlie n’apportaient aucune explication. Il avait l’air serein, n’avait pas l’air suivi. Encore une fois la Famille restait avec ses interrogations.Une rapide investigation dans une boutique ou on le voyait rentré sur la vidéo ne permit pas d’en savoir plus.La vendeuse se rappelait bien de se client, elle l’avait bien reconnu sur la photo, d’après elle il était seul, il avait fait un tour dans la boutique, s’attardant sur la nouvelle collection de vêtements exposée en entrée de magasin, puis était reparti. 


L’angoisse montait au sein de la Famille, comment a notre époque un père de Famille de quarante ans pouvait il disparaitre sur une aire d’autoroute, sans être remarqué ni par les employés, ni par les caméras de surveillance.Des questions de plus en plus nombreuses se bousculaient dans leurs cerveaux, que fallait il faire ? Continuer a chercher, dans quelle direction, a quel endroit ? Puisqu’ il était avec eux dans la voiture avant cette aire d’autoroute, et qu’ils perdaient sa trace entre ici et le lieu ou ils s’étaient réveillés. Fallait il refaire toutes les aires d’autoroute sur ce parcours ? Prendre chaque sortie et voir s’il n’avait pas été aperçu dans un village alentour ? C’était une tache titanesque mais que leur restait il d’autres comme options ? Prévenir les forces de police ? L’idée leur avait traversée l’esprit, mais Charlie était majeur et sa disparition n’était même pas effective depuis 24 heures, autant dire que cette option ne servirait a rien dans l’immédiat.Les enfants abattus avaient décidés de refaire un tour de l’aire d’autoroute, laissant leur mère a ses interrogations.
Depuis leur rencontre, ils ne s’étaient jamais quittés, ou si peu, Catherine se sentait démunie devant cette nouvelle situation, elle se devait pourtant de gardée la tête froide pour ses enfants. Cette disparition l’angoissait, mais ce qui était pire c’était ce qu’elle avait imaginé, le retour de Charlie, du moins de son corps.Elle n’avait pu s’empêcher de voir des policiers venir lui annoncé que son mari avait été retrouvé et qu’elle devait venir a la morgue pour l’identification.Cette idée l’obsédait maintenant, depuis leurs réveils tout ce qu’ils avaient entrepris n’avait rien donné, il était de plus en plus illusoire de croire que les actions qu’ils envisageaient donnerait de meilleurs résultats.Comment vivraient ils sans lui, alors qu’ils ne savaient encore rien de précis sur cette disparition, elle ne pouvait pas ne pas imaginé leur vie sans lui.La rentrée des classes, Noël, Pâques tout ces moments qu’ils devraient vivre a trois désormais.


Pour chasser ces idées noires elle décida de s’octroyer un café bien serré.Ne voyant pas ses enfants elle leur écrivit un message et attendit leur réponse, une disparition pour la journée était bien suffisante.
Accoudée au comptoir elle commanda, un café, puis deux, ses yeux fixaient sans le voir l’écran installé juste derrière le serveur. C’est a ce moment qu’une photo attira son attention, la juste sous l’écran de télévision, cet homme a coté d’un autre plus âgé, il ressemblait a Charlie.« -Pardon, Monsieur, demanda-t-elle a l’homme derrière le bar, qui est sur cette photo ?  - Mon grand père, Madame.-Puis je la voir de plus près s’il vous plait.- Si ça peut vous faire plaisir.»Il lui tendit la photo, quand elle fut dans ses mains elle pensa défaillir, c’était bien lui Charlie, il avait les mêmes habits que lors de sa disparition.Alors qu’ils étaient a sa recherche Monsieur prenait la pose, mais pourquoi ?

« -Excusez moi, ou cette photo a-t-elle été prise ? 

 - Ici même Madame, enfin sur le terrain je veut dire. » Ces paroles la rassurèrent, Charlie était ici.

« - Vous me rassurez, car comprenez vous l’homme a droite sur la photo, c’est mon mari il a disparu dans la journée, et moi et ses enfants le recherchons sans relâche depuis… 

« -Impossible Madame. La coupa-t-il. 

-Je sait reconnaitre mon Mari, Monsieur, même si le stress peut altérer certaines de mes facultés je ne suis pas folle, ou est il ?

- Je ne dit pas que vous êtes folle, Madame, mais je vous dit que cela ne peut pas être votre mari, c’est tout, cette photo voyez vous a bien été prise ici, mais pas aujourd’hui, elle date de 1955, il y a près de soixante ans……………. »

                       Articulation
1 ) Jour 1 mise en place de la situation, disparition de Charlie. Découverte d’éléments expliquant sa disparition.


2) Jour 2 avec le point de vue de Charlie, découverte de sa situation.


3) Jour 2 avec le point de vue de la Famille, appel a un scientifique pour tenter de trouver une solution.


4 ) Jour 3, point de vue de Charlie, deuxième saut temporel.


5) Jour 4, point de vue de Charlie découverte de sa nouvelle situation, mise au point d’un « message »  a destination de sa famille.


6) Jour 4, point de vue de la Famille confirmation de la situation de Charlie, découverte de son « message ».


7) Jour 5, point de vue de la Famille découverte d’une solution avec l’aide du scientifique, ainsi que du « rôle » de Nicolas dans la résolution du « problème » de son père.


8) Jour 5, point de vue de Charlie troisième saut temporel, découverte de la solution qui pourrait le faire revenir près de sa famille.


9 ) Jour 6, point de vue croisés découverte de nouveaux messages de Charlie et mise en place du plan de retour.


10 ) Epilogue, point de vue croisés tentative de réunion de la Famille, fin ouverte.

Signaler ce texte