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Tu brûleras
le-fond-et-la-forme
Tu brûleras
Dans cet écrin vert de bonzaïs centenaires
Torturés par d’habiles jardiniers,
Derrière ces feuilles d’érables rougies par l’automne,
Se cache ma passion, mon trésor, ma perle.
Moi, Mizoguchi, je m’incline devant lui.
Il représente tout ce que je ne suis pas
La Beauté, la sérénité, la plénitude.
Petit bonze insignifiant et méprisable,
Sa seule présence m’obsède et me dévore.
Ses balcons et ses murs recouverts d’or pur
Se jouent de ma pauvreté, de mon indigence.
Je sens le regard moqueur du phoenix d’or
Se poser sur ma silhouette claudiquante,
Je l’entends rire de mon déshonneur.
Son aura illumine le ciel de Kyoto
Pavillon d’Or, je te hais, je te brûlerai.