Tu l'enterres !

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   Ils n'étaient pas bruyants, mais ils parlaient entre eux  dans leur courette et le murmure de leurs voix sonores avivées par la fatigue et les alcools remontaient aux chambres des maisons mitoyennes  au point que les dormeurs les eussent crues au pied de leur lit même.

    Il était minuit neuf, neuf comme l'oeuf qui lui n'a pas d'heure, j'ai ouvert la fenêtre, j'ai dit; " L'on peut dormir s'il vous plaît. "

   Il y eut un silence. Ils cherchèrent la voix. Ils la virent dans l'ombre. Un visage se tourna je réitérais mon question ; " On peut dormir ?

   -   Ah parce que vous nous entendez ?

   -   Parfaitement ma chambre est là et c'est là que je dors .

   L'on s'excusa à peine et l'on parla et rit encore ....

   On ne s'excuse plus aujourd'hui et quand on renifle le vieux on se tord.

  ... ça promet pour les prochaines semaines, il y a eu en quelques mois un renouvellement complet de la génération des résidents, des jeunes,  enfin des presque vieux déjà, ils vont vite y arriver, des quadras, qui profitent de leurs trois mètres carrés de jardinet pour recevoir et au pied des maisons, pas bruyants mais bavards et aux éclats de rires souvent hystériques, ça va être la kermesse tous les soirs jusqu'aux alentours de deux heures du matin, je leur mettrai en force décibels le groupe Abba. 

     Je me recouchai, je haussai le son de ma radio ...

  Sur Europe 1 une algérienne racontait à Sophie Péters que son père avait dit à sa mère lorsqu'elle fut enceinte d'elle, si c'est une fille tu l'enterres.

  Ce fut une fille. La mère ne l'enterra pas, et la confia à sa propre mère qui l'éleva pendant douze ans et lorsqu'elle eut ses règles et quatorze ans cette fille fut contrainte à un mariage forcé, fut comme avec son père, battue, crachée, violée, et eut quand même six enfants .

   ça va faire plaisir à pas humain ces choses-là

   Vive le monde.

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