Un Adieu Heureux

thepurestlove

De la fenêtre de mon appartement je peux voir les rayons du soleil transpercer les vitres sales. De ces vitres, je peux également voir la ville qui s'étend à perte de vue.
Je suis assise là, à regarder ce qu'il se passe dehors par un temps pareil et de mon perchoir je vois ces gens marcher, le sourire aux lèvres ou encore les sourcils froncés.
De là où je suis, ces personnes me semblent minuscules et si vulnérables à faire ainsi confiance à la vie. Quelle naïveté magnifique! Aucun ne se doute de ce qu'il peut arriver en une fraction de seconde.
Ces personnes heureuses ou encore malheureuses me donnent envie ... Pourquoi? Parce que je suis dénuée d'émotions. Je ne ressens plus rien, tout me semble fade.
Je suis là, à les regarder envieuse de leurs sentiments. J'aime tellement cette naïveté qui les animes nuit et jour et j'aimerai tellement y goûter.
J'ouvre alors la fenêtre pour mieux voir ces personnes qui se promènent à proximité de l'appartement. Je prends appuie sur le rebord et grimpe dessus pour finalement m'asseoir.
Que ça fait du bien de sentir le vent et les rayons du soleil caresser ma peau en ce mois doux de Septembre. Voilà au moins une chose que j'arrive à apprécier comme il se doit!
Je continue alors ma douce observation. Je vois un enfant avec ses parents, ils abordent tous ce magnifique sourire que je suis devenue incapable de reproduire. Quand j'essaye, on a l'impression que ma bouche est tordue pour une quelconque raison. Pas très beau quoi.
En tournant un peu la tête vers la droite je peux apercevoir un couple de personnes âgées le sourire aux lèvres et la canne en main. Qu'ils sont mignons mais je n'arrive toujours pas à ressentir quoi que ce soit venant d'eux.
Je tourne alors de nouveau la tête vers la gauche et là le choque. Je vois cet enfant qui fait un câlin à ses parents et d'un coup je sens une douleur dans ma poitrine. Aurait-il transmis une émotion qui m'était inconnue? Cette sensation ... Elle me fait du bien.
Je sens un sourire arriver à se frayer un chemin sur mes lèvres et je ris. Quelle ironie de ressentir du bonheur avant de mourir. Je ferme alors les yeux, le sourire toujours collé aux lèvres et je me laisse finalement emporter vers cette naïveté qui anime ce monde.

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