Un air de pastiche
arnaud-luphenz
“La période est propice aux bilans et aux perspectives », comme dirait le conjoncturiste John Fortune. Suivant naïvement ce précepte, je me devais de vous livrer mon année culturelle. « Il est toujours important d’avoir des références, c’est ainsi que le béotien remplit les creux. » (petit apophtegme du Comte Lithrac)
Tout d’abord, ce fut douze mois fastes du point de vue cinématographique. Jugez par vous même : Bed and fire de Quentin Tarantino (inoubliable Kurt Mizievic), Shadows and purposes de Tim Burton (Johnny Depp en trapéziste obèse restera assurément dans l’inconscient collectif), Blood Flowers de Jane Campion, Mine de Spike Jones… Du lourd, on vous dit !
L’hexagone ne fut toutefois pas en reste. C’est ainsi que plusieurs longs métrages ont retenu mon attention : Sale Type d’Albert Dupontel, Le Cimetière des nains de Francis Kuntz (avec en guest numérique, Jean Lefebvre !), et Je mange ma main de Jacky Berroyer. Rarement la méchanceté gratuite et l’humour noir furent autant présents sur nos écrans. Merci à ces réalisateurs de talent et merci aux producteurs qui ont pris d’importants risques financiers ! Finalement, ce fut payant en terme d’entrées … Qui en doutait ?
Mille et une perles de créativité émergèrent en une année de bonheur intense pour les mélomanes. On peut bien entendu citer The Black Scissors avec leur tube planétaire The real love is equestrian, mais ce n’est que l’arbre cachant la forêt d’un renouveau majeur de la scène musicale. Ainsi, Emprise est devenu le groupe phare du Hazy Métal, faisant naître de nombreuses passions pour le tambourin électrique.
Par contre, on peut déplorer une année littéraire en demi- teinte, avec plusieurs déceptions de taille. Ainsi je ne puis décolérer après ma lecture de l’ouvrage Orgie de formol de Pauline O. Ca intéresse encore quelqu’un les aventures tumultueuses d’une jeune parisienne délurée ? Je ne m’étendrai pas sur son style catastrophique qualifié de ‘néo-réaliste’ par la presse et qui fleure bon le texto. La religion du supermarché de Frédéric Beigbeder est également d’une lecture pénible. La scène de mariage dans la chambre froide est l’unique passage véritablement littéraire. Dois- je vous torturer avec Adam de Dan Brown ? Non, de nature magnanime, je préconise d’en rester à la quatrième de couverture, vous aurez tout compris.
Je n’évoquerai pour finir qu’un spectacle digne de ce nom (en cette période écoulée), le seul qui a fait naître chez moi une émotion insoupçonnable : Les douzes travaux d’Hercule. Une vraie surprise. Qui aurait imaginé feu Professeur Choron dans une sorte de comédie musicale relatant la vie d’un demi- dieu ? Il s’est emparé du premier rôle avec brio. Luc Plamondon m’aura bluffé cette fois.
En direct du Morvan.
Votre serviteur…