Un amour 2

aile68

Je n'ai plus reçu de lettres de la part du bel inconnu, de même que je ne l'ai plus aperçu derrière la barrière. Je me suis peut-être trompée, ce n'est peut-être pas lui qui m'a écrit ce courrier. J'aurais aimé pourtant, il était si beau! Mon époux m'ennuie avec ses affaires d'argent, je sais c'est grâce à lui que je mène grand train, que je porte les plus belles toilettes de la ville, c'est un homme influent, pendant deux ans environ je l'ai mis sur un piédestal quand je l'ai épousé, j'épousais son prestige, son argent, et en dernier lieu l'amour qu'il me portait. Si je l'aimais, je crois oui, je n'en suis plus si sûre à présent, je n'étais qu'une poupée qui voulait avancer dans la vie, hélas! dans mon milieu, une femme qui n'a pas fait d'études brillantes, n'avait pas beaucoup d'avenir. J'aurais aimé être médecin, avocate mais ce n'était que le fruit de mes idéaux. J'avais de grandes idées sur tout, mon époux disait que j'étais une idéaliste, que je ne pourrais rien faire de mes dix doigts, il a dit cela sur le ton de la plaisanterie mais je lui en ai voulu à mort. Il avait ainsi dressé un mur entre nous, nos relations se limitaient aux mièvres conventions de la riche bourgeoisie, j'avais besoin de véritables amies. Heureusement, hasard ou destin, jusqu'à présent nous n'avons pas encore d'enfants, raison de plus pour qu'il me range au rang de bonne à rien, à part briller en public et m'occuper de mes rosiers, je ne lui sert à rien en effet. La réception de la fameuse lettre d'amour, m'avait donné un regain de vie et d'espoir, tout retombe comme un soufflé, seule ma roseraie était ma raison de vivre. Comment nommer les gens qui m'entourent? Femme de chambre, bonne, jardinier, chauffeur, tous sont respectueux et aimables avec moi, moi je veux des relations vraies, authentiques.

à suivre

Signaler ce texte