Un amour 4

Je ne sais combien de temps j'ai attendu dans la cabane du jardin. Je tremblais, un peu par peur un peu parce que j'avais froid. Il faisait un petit vent frais qui annonçait peut-être un orage, des nuages noirs s'étaient concentrés au-dessus de la grande colline, le tonnerre ne saurait gronder. Et puis la porte de la cabane a grincé, c'est à ce moment que je l'ai vu entrer, mon Théodore, mon Théophile, mon Tristan, beau comme un soleil. A la lumière de la lampe vacillante, je voyais qu'il me dévorait des yeux, d'un bond il s'est approché de moi et il m'a dit:

"Pardonnez ma méthode peu cavalière pour vous accoster, je ne savais quel moment aurait été le meilleur pour enfin vous parler. Cela fait deux semaines que je vous épie le soir, vous et votre mari. Votre mari ne sait pas quelle chance il a de vous avoir pour épouse. Il ne vous considère pas plus qu'un vulgaire tas de bois.

Je l'écoutais à la fois subjuguée et en colère par rapport à la comparaison avec un vulgaire tas de bois. Je ne savais pas quel comportement adopter, j'ai choisi la colère malgré la fascination que j'éprouvais pour ce jeune homme au visage à la fois angélique et sauvage.:

- Mais je ne vous permets pas, comment osez-vous nous épier mon époux et moi? Vous n'avez pas le droit!

- Pardonnez-moi encore, je vous ai vue au gala de la rose il y a quelques temps de cela. Jamais rose n'a été aussi belle que vous.

- Oh jeune homme mais je ne vous permets pas je suis une femme mariée!

Encore une fois je feignais d'être outragée. Le jeu de la séduction peut être bien pervers quand on s'y met. Soudain il s'est mis à pleuvoir, d'abord quelques gouttes puis très vites des trombes d'eau. En un moment, mon visiteur a fermé la porte de la cabane et s'est présenté à moi.

à suivre...