Un amour 6

Sonder les âmes, les esprits, je n'aime pas cependant c'est ce que j'avais envie de faire avec Gaston mon époux qui m'a trahie pour de l'argent. Quand il est revenu de son rendez-vous avec un important homme d'affaires, j'étais déjà couchée mais bien sûr je ne dormais pas. Je pensais à la fois à sa trahison et à ce Thibaut à la beauté si attirante. J'étais mal à l'aise en fait, entre le désir de tout dire à mon époux et de le tromper à mon tour en ayant une aventure avec ce jeune homme. Ma vertu me conseillait de rester fidèle à Gaston mais en même temps quelque chose me disait de commettre une folie sans précédent. Plus je pensais à cette alternative plus je me disais que c'était la solution la meilleure. Avant de se coucher, Gaston m'a embrassée sur le front, je l'ai détestée pour cela et j'ai décidé d'écouter toutes mes envies. Le faire chanter, le tromper, devenir la Virginie que j'avais envie d'être. Je me suis résolue à attaquer dès le lendemain, un dimanche.

Le lendemain, je me réveille calme et reposée mais à peine je rassemble mes esprits qu'un mauvais poison s'immisce en moi. Gaston dort encore, sa présence dans notre lit me dégoûte. Je me lève aussitôt pour me brosser les cheveux, pendant ma toilette j'imagine plusieurs plans pour lui présenter les choses, je lui ferai mal, ça c'est sûr. Il rira peut-être en disant que les paroles de deux jardiniers et d'une bonne ne valent rien mais comment réagira-t-il par rapport à Thibaut de Laville qui a pris ma défense lors du gala de la Rose.

"Je vais tout divulguer, l'ai-je menacé. J'avertirai la presse, le maire!

- Si tu fais cela je te répudie m'a-t-il répondu, tu n'en as pas le droit.

- Ah oui! Je te renverrai chez ta mère et tu me rendras tous mes biens. Tu pourras demander à ta bonne de te donner une de ses robes! Et d'ailleurs je vais  la renvoyer elle et le jardinier et tes rosiers je vais les brûler. 

- Tu es donc si cruel! Est-ce ainsi que tu te montres lorsque tu es en affaire? Mais je ne veux plus rien avoir à faire avec toi, mon pauvre bonhomme.

- Très bien, je te chasse!

- Bon vent! je lui ai répondu, furieuse".

Et voilà en une matinée, je me retrouve dehors avec quelques affaires que j'ai réussies à fourrer tant bien que mal dans une valise. Je ne peux qu'aller chez mes parents qui vivent dans la ville à côté. Comment y aller? A pied? Folle de rage j'abandonne ma valise sous le porche et je décide en effet de me rendre à pied jusque chez mes parents, et puis peut-être tomberais-je sur une charrette en route.

"Madame, Madame, ne partez pas comme cela! C'est la bonne qui me rejoint.

Monsieur m'a renvoyée.

- Il n'a pas perdu de temps! je réplique acerbe.

- Où alliez-vous comme cela?

- Chez mes parents, à la ville d'à côté.

- Mais vous n'y pensez pas! Venez avec moi, mon mari vous y conduira".

A suivre...