Un appel au meurtre

Guillaume Creton

A trois heures du matin,
J’attends son appel,
Le pistolet à la main,

Je n’ai plus de nouvelles.

Mon doigt sur la détente,
Se crispe soudainement,
Dans cette nuit inquiétante,
J’attends impatiemment.

Une sonnerie légère,
Me sort de ma torpeur,
Ma chambre alors s’éclaire,
Je m’aperçois de l’heure.

Ça fait donc vingt minutes,
Que je l’ai dans la main.
L’arme de Belzébuth,
Fait couler le carmin …

Son nom apparaît,
Ainsi que sa photo,
Accepter ou refuser ?
Est-il encore trop tôt ?

Mon cœur me dit « Répond ! »
Mais ma tête me dit « Non ! »
Mais j’accepte l’appel,
Je sens pousser mes ailes.

Le canon sur ma tempe,
J’attends sa réponse,
Ma main saisie d’une crampe,
Alors j’y renonce.

Elle me dit « C’est terminé. »
Et je tombe des nues.
Je sens que je vais appuyer …
C’était tellement inattendu.

Sans une explication,
Elle me raccroche au nez.
C’est une humiliation,
De se faire larguer.

Par une de ses salopes,
Qui s’croit irrésistibles.
Putain j’ai été myope,
Je suis bien trop sensible.

Je déteste ses femmes,
Sans scrupules et sans âmes,
Qui n’savent pas ce que tu ressens,
Ces trois mots sont assourdissants.

J’aimerais que tu me pardonnes,
Je t’en prie prend ton téléphone,
S’il te plaît, rappelle-moi,
Je souhaite que tu fasses le bon choix.

J’attends encore un peu,
Les larmes ont embués mes yeux,
Elles roulent le long de mes joues,
Et descendent jusque dans mon cou.

Cette vie de misère,
Sans ma seule partenaire,
Une existence sans but,
A cause de cette pute.

Je n’ai jamais songé,
Que seul trois petits mots,
Puissent autant me blesser,
Venant de mon joyau.

Gâcherais-je ma vie ?
Pour une histoire comme-ci ?
Merde, cette fille je l’aimais,
Mais elle m’a abandonné.

J’n’ai fais qu’une seule erreur,
Elle me sera fatale,
Je t’ai offert mon cœur,
Commence le récital.

Une bouteille de Jack,
Versé sur le divan,
Mais cette immense flaque,
Ne serait-ce pas du sang ?

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