Un appel d'air
xcz
Un appel d’air
Une jeune femme, baignée de lumière
Et rivalisant de chaleur avec l’été,
S’était étendue non loin
- mais pas assez près -,
L’herbe sous elle, flattant de ses brins
Sa peau tout juste offerte, à peine dévoilée.
Viens à moi, le Vent, obéis
Aux yeux qui t’implorent
De les perdre sous ses vêtements.
Transforme l’œil en murmure déposant,
Mot à mot d’une voix très pure,
L’envie sur son bas-ventre.
Soulève-les, Tempête, emporte-moi
Que je me confonde aux courbes,
Aux flancs, aux cuisses que l’on devine,
A ce corps qui attend, réfléchissant
Le jour jusqu’à ce que le regard s’aveugle
Dans l’insistance de mes vœux pénétrants.
Exhausse-moi, Nature, reprends ton enfant
Contre toi. Enseigne-moi les métamorphoses du printemps,
Les mutations de la sève, laisse-moi devenir soleil
Ou juste brûlure ; que d’une seule pensée tout mon cœur
Près du tien, entrelacés l’un à l’autre par le va-et-vient, remonte
Du contre-courant de mes idées sous ses légers dessous,
Séparant - sans la craindre - ma vue
De ses jambes à demi repliées, presque entrouvertes,
Abandonnées peut-être aux prémonitions
De quelques baisers.
Apprends-moi, Maîtresse, sans rien retenir,
Je t’écouterai pieusement prêcher notre ivresse,
Colportant tes leçons quand d’autres chérissent,
En silence, la saveur d’une première étreinte
Qu’ils n’ont pas reçue, que tu me voleras
Et que je te rendrai plus de mille fois.
Île du moulin brûlé, 2/05/2006