Un café, le ciel d'eau

Louise Castelmio

Un café,

le ciel d'eau

mois d'avril décoiffé.

Dans ma main en berceau,

le froissé d'une tasse blanche

Dedans mon ventre et sur ma hanche

le café brûlant est plus doux qu'un baume,

     sa lente coulée, plus lente qu'un psaume,

en ses chaudes mains, le froid qu'on étanche.

                   Le mur a tremblé sous l'épaule nue,

   le plafond très blanc s'est voilé soudain

Les corps ont trouvé l'ombre bienvenue

d'un recoin frais comme un jardin.

La chemise était belle

    et bien amidonnée,

La chemise était belle

nous l'avons piétinée.

Du café, le  ciel  gris,

un bureau d'olivier

des soupirs

et des cris

J'ai joui

contre

l'évier

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