Un Coeur Fossilisé
axyohm
Mon cœur est un bourgeon, fringant plein de promesses,
Éclos en haut d'un arbre.
Impatient de s'éprendre, rêvant quelques caresses
Aimant sous les échardes,
Saisi du givre aiguë, de la bise assassine
Il cède au vents mauvais,
Abandonnant ses rêves, Il choit sous les racines
Et reste ainsi prostré.
Que de siècles passèrent sans que la moindre envie
N’éveille ce doux dormeur
Sables et sels pétrifièrent, l'enterrèrent en l'oubli
Le tinrent loin de ses peurs.
De ses arêtes vives, de ses angles saillants
Le temps eut il raison?
Que de vents, que de pluies que de rus érodants
L'usèrent sous les ponts
Peu à peu, l’élément comme de vie à trépas
Élima ce fossile,
Adoucit son manteau de quartz et de mica,
Triste amant malhabile,
Les hasards et les mers l’emmenèrent sous leurs ailes
Improbables voyages
Vers des cités où fuguent des gamines rebelles
Ces enfants pas si sages.
Que le caillou soit froid, inerte sous la semelle
N’inquiétât la coquine.
Que de dribbles, de shoots, de passes aux poubelles
De courses anodines
Lorqu'enfin fatiguée de l'avoir trop roulé
Elle le pris en sa main
Il sentit le frôler cette chaleur voilée
Du soleil du matin
Cette sale gamine l'allongea dans le cuir
D'un étrange lance pierre
Elle tendit l’élastique, le lâcha sans prév'nir
L'envoya dans les airs
Au sommet de sa course, il revit l'horizon
de sa première enfance
Les sommets canopée, les vagues floraisons
Mon cœur se mit en transe
Mon cœur est un bourgeon, fringant plein de promesses,
Aux écloses étamines
Impatient de m'éprendre, rêvant je la caresse
Cette sale gamine