Un dimanche ennuyeux

nrik

J'ai beau rêver de toi
Notre amour n'en devient pas pour autant plus réel.
Et pourtant je ne peux pas te perdre
Pas maintenant,
Même si tu n'existes pas,
Car tu es le seul lien qui me raccroche à ma chaire.
La seule et unique preuve
Que je peux parler au futur,
Que je peux me permettre de dormir,
Sans avoir peur de la nuit
Et de son immensité.

J'ai beau tracer sur toi
Les lettres de mon cahier,
Tes mots n'en deviennent pas plus réconfortants.
Dans l'absurdité du vide
Où l'écho n'a pas de réponses
Il y a de quoi devenir fou.
Et pourtant c'est bien à toi que je me confie
Lorsque j'ai peur,
Lorsque le nœud de mon ventre résonne à mes oreilles,
Et m'empêche d'exister,
Pleinement. 

J'ai beau parler de toi
Le fantôme de nos corps n'en devient pas moins éphémère.
Et pourtant, c'est bien sur toi que je me blesse
Dans l'angle de l'obscurité,
Lorsque je me cogne à ton inexistence.
Et pourtant, c'est bien à toi que je me confie
Lorsque mon esprit dérive, 
Dans l'épais brouillard de mes vices.
Lorsque j'embrasse l'oisiveté
D'un dimanche ennuyeux.   

Signaler ce texte