Un étrange phénomène
Christian Nishoboza
Un étrange phénomène
Christian Nishoboza
Tome 1
Un étrange phénomène
Histoire réalisé
par:
Christian Laudes Nishoboza
Date de commencement:
22 avril 2020
Date de finalisation:
10 mai 2020
Dernière modification: 24 février 2021
En collaboration avec: Djenyolta Nelson
Note de l'auteur:
Je suis Christian Nishoboza, un adolescent de 16 ans qui apprécie la nature. Ce qui me rend unique c'est le fait que depuis mon jeune âge, j'ai toujours eu cette admiration pour la lecture. Les livres sont le reflet de notre propre imagination et je trouve cela fascinant à quel point notre simple imagination nous permet d'aller loin.
Cela dit, en ce temps de confinement, où tout le monde est isolé, j'ai eu cette merveilleuse idée de créer un livre. À noter que j'y ai mis du temps (mais pas d'argent). D'autant plus, il faut prendre en considération que c'était de la pure improvisation.
Tout compte fait, j'écrirais une deuxième partie lorsque j'obtiendrais un 4 étoiles.
Si vous avez des questions ou recommandations, veuillez me contacter par mon courriel ou par mon compte instagram ci-dessous:
nislau12@ecolecatholique.ca ou @christian_laudes
Chapitre 1
Ce jour restera à jamais gravé dans ma mémoire. J'avais 12 ans lorsque c'était arrivé. Une nuit normale dans la vie d'un pré ado. J'avais eu le ventre rempli après avoir dévoré trois assiettes de nouilles chinoises au restaurant. Revenu chez moi, j'ai dormi illico.
Cette nuit-là j'étais réveillé par un bruit très aigu et fort. Je croyais que toute la maison allait tomber en miettes en raison du fait que le bruit était retentissant. Toutefois, contre toute attente j'étais le seul réveillé. Mon petit frère et mes deux parents étaient toujours endormis. Je pensais donc que ce n'était qu'un simple cauchemar, par contre mes pensées étaient interrompues par une intense lumière qui jaillissait de ma fenêtre. Je croyais apercevoir une silhouette au milieu de cet amas de lumière. Apeuré, j'avais décidé de réveiller mon petit frère qui était toujours dans les bras de Morphée:
« David, réveilles-toi tout de suite! » ai-je dit.
Mais cette idée que je pouvais être dans un rêve me rattrapait. En même temps, ce dernier était si réaliste…
« Quoi, qu'est-ce que tu veux et pourquoi tu me réveilles si tôt?, » a-t-il dit d'un ton agacé.
« Il y a un truc dans ma chambre » ai-je répondu.
Il avait finalement décidé de m'accompagner et en effet la lumière était toujours belle et bien présente. Je l'avais pointé la lumière, mais contre toute attente il avait répondu:
« Est-ce que c'est une mauvaise blague, tu me réveilles pour me montrer ta fenêtre. »
« De quoi tu parles?, » ai-je dit perplexe.
« Tu ne vois pas la lumière et tu n'entends pas le son assourdissant. »
« Non! Je ne vois rien et si c'est tout ce que tu avais à me dire je m'en vais, » avait-il fini par dire.
Après cette phrase, mon frère est directement allé dans sa chambre. Je restais là, perplexe à regarder cette lumière. Étais-je vraiment le seul à voir cette lumière ou n'était-ce que le fruit de mon imagination? Stressé, je me sentais peu en sécurité.
Après avoir regardé par la fenêtre une nouvelle fois, je me suis vite rendu compte que la lumière n'était plus présente…
* * *
Le lendemain de cet événement, mes songes ont été interrompus par l'entrée de mon petit frère.
« En passant Sam, ne me réveille plus pendant la nuit pour des bêtises. »
À ce moment précis, je fus glacé sur place. Pleins de questions circulaient dans ma tête. Pour être certain, j'ai dit à mon frère:
« Euh, qu'est-ce que je t'ai dit? »
« Quoi! tu ne t'en souviens plus, » a-t-il dit.
« Euh, non. »
Il fallait que j'en aie le cœur net sans pour autant faire peur aux autres.
« Euh, tu m'as demandé de regarder ta fenêtre comme si tu voyais un extraterrestre… »
Un rire embarrassant s'affichait sur mon visage. Mon frère, lui par la suite il a fini par descendre en disant:
« Bon, moi je vais manger mon déj. Mais si tu me réveilles encore comme hier je vais dire à tout le monde ton petit secret avec Mathilde. »
« Oh non, tu n'oserais pas, » ai-je dit.
Mais son silence me faisait comprendre qu'il n'hésitera pas.
Génial, maintenant je dois me préoccuper de deux choses.
* * *
Après avoir mangé huit gaufres, deux verres de lait, cinq œufs, quatre croissants, dix quartiers d'orange et deux bols de céréales, je me suis rendu compte que quelque chose n'allait pas. En effet, je venais de manger quatre fois la portion de ce que je mangeais d'habitude. Le pire était que je n'avais pas l'air d'être rassasié.
Évidemment, ce comportement ne manquait pas d'attirer la curiosité de mes parents et de mon frère qui profitait de toutes les occasions possibles pour me poser un tas de questions. La plupart du temps j'esquivais les questions, tout en me disant que c'était tout simplement lié à l'adolescence. Heureusement, ce jour-là c'était samedi, donc je n'avais pas besoin de me préoccuper de l'école.
À partir de ce moment tout allait bien. Même si je mangeais comme un lion affamé à chacun de mes repas, rien d'autre n'avait changé. Mais j'étais loin de m'imaginer qu'un jour tout allait être chamboulé.
…
Chapitre 2
Trois ans ont passé, j'ai maintenant 16 ans. Une journée banale dans la vie d'une personne qui est débordée par les divers devoirs que les professeurs assignent. Comme à l'accoutumée après mon deuxième cours, je dîne avec mes amis. Je prends huit tranches de pizza au fromage tout droit sorti de la cafétéria avec trois Fanta. Faut dire que je n'ai pas la meilleure alimentation du monde. On discute de ce qu'on veut faire dans le futur tout en se taquinant avec le nom de certaines filles de l'école.
Quand la cloche de l'école sonne, je me précipite tout droit vers mon casier, mais aujourd'hui je sais que j'aurais des embrouilles. En effet, un groupe de trois gars tous trois plus âgé d'un an et plus costaud que moi se tient devant mon casier. Malheureusement pour moi, ils ont l'habitude de me déranger après les cours. Ces fameux trois garçons portent le nom de Terry, Alex et Lucas. Aucun enseignant ne peut les voir agir vicieusement car ils sont subtils. Quant aux élèves, ils ne disent rien, de peur qu'ils subissent le même sort que les victimes. Si vous voyez bien où je veux en venir, il est bien de spécifier que je fais partie de ces victimes.
Cette fois, ils se tiennent devant mon casier. Comme d'habitude je reste pas loin en me disant qu'ils partiront sous peu. Par malheur pour moi, ils ont l'air obstiné. Je prends alors mon courage à deux mains et je m'avance vers eux.
« Excusez-moi, est-ce que vous pouvez vous déplacer un peu s'il vous plaît, » dis-je d'un ton assez faible.
« OH OH OH, mais qui vois-je là, » dit Terry.
« C'est toi mon Samsam, ha ha ha ha ha, » dit Alex à son tour
En effet, ils ont l'habitude de m'affubler de noms plus ridicules les uns que les autres.
« Alors comme ça on dit que t'es amoureux de Mathilde, » dit Terry
En effet, ils m'ont eu cette fois-ci. Surpris, fâché, déçu, confus et gêné. Je vis pour la première fois un tas d'émotions, sans trop savoir comment les gérer. Mais avant toute chose, je suis surpris car les seules personnes à qui j'avais révélé ce secret étaient tous des gens de confiance… Toutefois je n'ai pas le temps de jouer les détectives, je dois me défendre maintenant et vite.
« Non! C'est n'importe quoi, » dis-je d'un ton emporté.
« Ah vraiment? En tout cas, c'est vrai que c'est clair que Mathilde ne t'aimera jamais, » dit Luca.
« Elle n'aimera jamais un gars comme toi, » ajoute Terry.
Ces mots ne me font rien. Évidemment, je sais que Mathilde ne pourra jamais s'intéresser à moi. C'est de loin la fille la plus connue de l'école et sûrement la plus belle. De mon côté, je ne suis qu'une pauvre victime qui ne sait pas comment se défendre. Même ces trois-là ont l'air de tenir aussi à elle. À ces pensées j'ajoute:
« Vous par contre vous l'aimez, » dis-je.
Après avoir prononcé ces mots, je finis par regretter sur-le-champ. Terry s'avance vers moi d'un air très énervé. Je prends une apparence de confiance, cependant tout au fond de moi je sais que j'aurais dû fermer ma grande gueule.
Après s'être suffisamment rapproché jusqu'au point que je ressens sa respiration et que j'entends son coeur battre, il dit avec un ton impatient:
« Ne prends pas cet air petit vaurien, tu vas voir »
Ses deux compagnons finissent donc par m'immobiliser avec force. Par la suite, Terry assène un coup de poing qui finit par heurter le milieu de mon visage. Ses coups de poings s'arrêtent lorsque je saigne terriblement du nez.
« On se reverra petit vaurien, » dit celui-ci.
Un jour l'auteur Wayne Dyer a dit « La façon dont les gens vous traitent est leur karma, la façon dont vous réagissez est le vôtre ». Cela dit, il est mieux pour moi de les laisser partir et de m'essuyer le nez pour prendre l'autobus.
Effectivement pour rendre ma fin de journée plus mauvaise qu'elle ne l'était, je devais bien sûr l'avoir raté. La seule solution que je vois c'est de courir de l'école jusqu'à chez moi. C'est donc dans une haine et une disgrâce intérieure que je rentre.
* * *
De retour à la maison, mon père et ma mère ne sont pas encore rentrés du travail. Mais en me fiant à l'horloge du rez-de-chaussée placé par-dessus la cheminée, je sais qu'ils ne tarderont pas trop longtemps.
Toutefois, mon petit frère qui est déjà à la maison finit quand même par se douter de quelque chose. Comme toute autre journée bien entendu, il me pose une multitude de questions dont je laisse sans réponse en essayant de changer de sujet. Par contre aujourd'hui, il persiste plus qu'à l'habitude.
« Pourquoi t'es rentré en retard?, » dit-il.
« En quoi ça te concerne?, » réplique ai-je.
« Ça fait trop de fois que tu esquives la question et ça a tendance à attirer ma curiosité, » dit-il.
« Ouais mais ça te concerne pas OK! »
« Je voudrais juste savoir. De toute façon tu ne dis jamais rien aux parents, mais moi je veux savoir. »
Mais avant qu'il me donne du temps pour lancer mon argument, il ajoute:
« Est-ce que tu… tu prends de … la drogue?, » dit-il d'un ton hésitant.
« Wow, wow! Tu vas un peu vite là. qu'est-ce qui te fait croire que… »
« Euh tu viens tard. On dirait que tu es abattu et tu es un adolescent. D'autant plus, ce n'est pas parce que j'ai seulement 12 ans que je n'y comprends rien à la drogue, » finit-il par s'empresser de dire.
« Bon ce n'est pas parce que j'ai l'air fatigué que je prends de la drogue. En plus tu me connais, tu sais très bien que je ne le ferai jamais, » dis-je.
« On pourrait avoir des doutes. C'est vrai, tu parles à personne, tu as l'air ailleurs et chaque fois qu'on parle d'un sujet sensible, tu l'esquives, » dit-il.
Je ne peux pas lui en vouloir parce qu'il est vrai que je ne suis pas vraiment quelqu'un qui parle de ses problèmes. Donc pour le rassurer je lui dis:
« Bon, bon, bon. La vérité c'est que je me suis battu à l'école. »
Je me suis rendu à un consensus avec moi-même que pour éviter une dispute le mieux est de dire la vérité. Évidemment que je ne rentre pas dans les détails lors de l'explication. Le minimum que je peux raconter c'est que je me suis battue avec trois garçons plus grands que moi à l'école. Bien qu'à vrai dire la vérité soit que je me suis fait battre vu que je ne me suis aucunement défendu physiquement. Tant bien que mal, il finit par valider l'explication de ma mésaventure.
* * *
Couché sur mon lit, je réalise à quel point ma journée a été basculée et mouvementée. Je finis par être exténué par les péripéties que cette journée m'a apporté.
C'est donc exténué que je passe le reste de ma journée jusqu'au soir venu. En effet, je dors épuisé et à la fois soulagé car je sais que demain c'est samedi. Ces circonstances me rappellent les événements d'il y a exactement trois ans que ma mémoire avait mis à l'écart. Toutefois, le sommeil m'a permis d'échapper à ce souvenir insolite. Cela dit, contre toute attente, j'ignorais complètement que j'allais vivre de nouveau une autre mésaventure de la sorte.
...
Chapitre 3
Un bruit brise le silence qui règne. Un bruit qui se fait de plus en plus fort. Pendant l'espace d'un moment, je crois reconnaître ce bruit, ce qui me fige d'un coup soudain. En effet, ce bruit puissant et retentissant, je l'avais déjà entendu. Dans un passé certes lointain mais tout de même présent. Ce même affreux souvenir d'il y a trois ans.
Je ne peux pas ignorer une nouvelle fois ce bruit, alors décidé, je me réveille afin de découvrir ce mystère. D'ailleurs, je suis bien conscient que je dois le découvrir seul.
* * *
En direction de la fenêtre, j'aperçois cette même lumière aveuglante. La peur m'envahit instantanément, mais je sais que je dois faire 4 petits pas pour me diriger devant la fenêtre. Premier pas, mon cœur commence à battre de plus en plus fort. Au deuxième pas, l'angoisse commence peu à peu à m'envahir et j'ai cette difficulté à respirer. Troisième pas, mon front commence à dégouliner quelque goutte de sueur. Quatrième et dernier pas, mon coeur se resserre. Toutefois, malgré cette sensation intense de peur, je finis par ouvrir la fenêtre à un angle d'environ 35°. À cet angle je vois une silhouette. Au moment où je continue à ouvrir la porte, je distingue que la lumière agit comme un trou noir.
Assez surpris, je me dis que ce n'est que le fruit de mon imagination débordante. Cependant, je vois et je sens que cette lumière m'éjecte hors de ma chambre. Mon cerveau est intact et ne comprend pas ce qui se passe. En effet, je me fais aspirer par ce trou. Je ne peux aucunement me défendre alors mon cerveau me fait perdre connaissance.
* * *
De tous les endroits où je pouvais me retrouver, je ne pensais pas me retrouver en plein milieu de la nuit au cœur d'une forêt. Évidemment, je prends du temps à me rendre compte de la gravité extrême de cette situation. En regardant autour de moi, je vois cinq autres personnes. Je remarque qu'ils sont tout comme moi des adolescents donc je me sens un peu plus rassuré.
Rassuré oui, mais ce silence me rend à vrai dire perplexe. Alors, je fais qu'analyser afin d'essayer de partir de ce lieu et de rentrer sous ma couette car effectivement la température est moins ambiante le soir dehors dans le cœur d'une forêt. En analysant, je réalise que nous sommes trois garçons et trois filles. Une de ces filles était Mathilde. Juste la voir me donne cette forte envie de sentir ses longs cheveux ondulés. Mais le but de tout cela, n'est pas de contempler Mathilde, mais d'aller sous ma couette. Alors voyant que personne ne souhaite briser ce lourd silence, je le brise moi-même pour bien sûr impressionner.
« Eh excusez-moi, suis-je le seul à penser qu'on a vécu particulièrement la même situation? Aussi vous voyez ça serait bien de se présenter vous ne pensez pas?, » dis-je d'un ton confiant, mais pas si confiant que ça.
À première vue, ils ont l'air d'hésiter et un peu gênés. Donc je prends la parole une nouvelle fois.
« On est tous dans le même bateau, donc ça serait bien d'affronter cette situation ensemble, » dis-je plus que confiant.
Mathilde et les quatre autres finissent par accepter ma proposition en disant oui de la tête. Donc je finis par ajouter:
« Alors si cela ne vous dérange pas, je vais commencer. Je m'appelle Sam, j'ai 16 ans et je vis à Orléans. Je vais à Mer Bleue et la manière dont je me suis retrouvée ici est assez unique. Tout comme vous je le suppose »
À ces mots, Mathilde me regarde et semble m'avoir reconnu. Je m'attends à cela puisque ça fait 4 ans que je suis dans au moins une de ses classes. Je finis par expliquer de manière générale ma mésaventure d'il y a trois ans et celle d'aujourd'hui, sans omettre trop de détails. Par la suite, le premier volontaire prend la parole avec une certaine incertitude:
« Euh... je m'appelle Justin... j'ai 16 ans et j'habite à Orléans aussi. J'ai vécu la même chose que toi il y a trois ans et aujourd'hui. Je vais à l'école Saint-Baptiste. »
À cette deuxième présentation, les autres voient qu'ils n'ont rien à craindre et commencent à se présenter peu à peu. Par simple petite analyse, on remarque que nous avons vécu la même situation. Cependant, j'ai vite discerné que comparativement à moi, ils n'ont pas développé une faim de loup. Le plus impressionnant reste quand même que nous habitons tous à Orléans. Cependant, nous venons de trois écoles différentes. Les trois écoles mentionnées ont été Mer Bleue, Saint-Baptiste et Lac-des-Rois.
En puisant un peu plus profondément, je remarque qu'une fille et un garçon représentent une école et que nous avons tous 16 ans. Dans mon cas, Mathilde et moi représentons Mer Bleue. Ce que j'aime malgré tout est cette absence de discrimination et ce repsect mutuel qui règne entre nous tous.
Certes, les présentations sont terminées, mais le petit hic dans tout cela est que je ne suis toujours pas sous ma couette bien au chaud.
À présent, nous devons trouver un moyen pour rentrer. Cela dit, je prends une fois de plus la parole:
« Bon au moins maintenant je sais que je ne suis pas fou. Mais si je résume la situation, on est perdu au milieu de nulle part sans savoir comment rentrer chez nous. »
Puisque je n'obtiens aucune réaction valable, je continue:
« Y a-t-il quelqu'un qui a son téléphone avec lui? »
Je sais bien que les chances sont minimes, cependant mieux vaut essayer que de rester là planté à rien faire. Sans plus attendre, un garçon affirme avoir son téléphone avec lui. Aussitôt dit, on se précipite vers lui et nous créons un cercle autour de lui.
Assez gêné d'être entouré, je lui demande de chercher notre localisation actuelle et il le fait en peu de temps. Une lueur d'espoir finit par éclairer mon esprit, mais elle disparaît aussitôt. En effet, le téléphone montre toutes les localisations possibles, sans tout de même signaler la bonne.
« Je crois que ton bidule est cassé, » s'empresse de dire une des filles.
« Non, non je suis certain qu'il fonctionne, regardez! »
Il fait une courte recherche au sujet des lions sur son navigateur web et tout semble bien fonctionner à la perfection. Le seul problème est que Google map est incapable de correctement discerner notre emplacement.
Nous finissons tous par perdre espoir quand tout à coup un s'exclame et dit:
« Euh les gens, est-ce que c'est normal que le ciel soit comme ça? »
Aussitôt dit, nous regardons tous vers le ciel et finissons par rester bouche bée. En effet, nous pouvons apercevoir deux lunes. Des frissons commencent maintenant à me parcourir l'échine et l'anxiété me rend incapable de parler. Tout mon courage et ma détermination partent subitement en bouilli. Pourtant, ce n'est pas le cas de Mathilde qui finit par prendre la parole:
« Tout le monde écoutez-moi, on a tous peur ok. Nous sommes tous effrayés, mais ce n'est pas en paniquant que ça s'arrangera. »
Sa voix plus douce que le miel me rassure et me rappelle la citation célèbre d'Albert Zilevou. Un jour, il a dit « Aucune bonne réponse ne pourra être trouvée dans l'affolement ou dans la panique. »
« Ah ouais alors dis nous ce qu'il faut faire pour sortir d'ici puisque tu as l'air de savoir, » dit une des deux filles.
À ces mots, le silence absolu finit par apparaître. Même si les secondes de silence me semblent des minutes, je garde espoir que Mathilde rétorque à cette fille. Cependant, il semble bien que Mathilde est bouche bée et ne sache aucunement comment interpréter sa réplique. Elle finit par me lancer un regard de désespoir et de souffrance, alors pour l'impressionner et pour prendre les devants je dis:
« Je sais qu'en ce moment, on est désemparé, je sais que vous avez peur. »
À ces mots, la même fille parle de nouveau et dit:
«Tu cherches à nous rassurer mais qu'est-ce qu'on va faire? »
« ON VA S'EN SORTIR, » dis-je d'un ton assuré .
Cette phrase bien que simpliste finit par donner un brin d'espoir aux autres.
« Je ne me considère pas comme votre chef, encore moins je ne m'attends pas à ce que vous m'écoutez. Malgré tout, il faut rester soudé sinon on n'a aucun moyen de survivre. »
À ces mots quelqu'un dit:
« Qu'est-ce que tu proposes? »
« Mon raisonnement est assez simple. Il suffit de se souvenir que normalement, on dort. »
Après avoir dit cela, tous finissent par me poser des questions et me demandent des explications plus concrètes.
Je dis alors:
« Avant d'être aspiré, j'ai remarqué que je dormais toujours. J'ai vu mon corps sur mon lit. Ce qui veut dire… »
« Ce qui veut dire que ce sont nos esprits qui sont ici, » finit par dire un des garçons.
« Exactement, tu as tout compris, » dis-je.
« Mais cela ne nous dit pas ce qu'on doit faire, » dit un autre.
« En fait, le seul moyen de se réveiller est de réveiller nos corps, ou soit de se focaliser sur retourner notre esprit dans notre corps. »
À cet instant, ils sont tous perplexes et je finis par dire:
« Euh en fait j'ai lu plusieurs articles dessus »
Sur ces mots, il est évident que je viens de gagner leur confiance. Je leur demande donc de se placer en cercle et de se tenir la main.
« Mais avant cela, Alain je remarque que ton sac à dos a aussi été aspiré avec toi, donc je me demandais si tu avais des feuilles et un crayon à me donner, s'il te plaît?, » dis-je.
Alain a évidemment des feuilles et un crayon dans son sac et il finit par me les donner. Je passe à chacun une feuille avec les noms de tout le monde et j'inscris aussi le nom de leur école. Je dis ensuite:
« Si cela fonctionne, je veux que nous nous rassemblions vu que l'on vit tous à Orléans. Il faut se retrouver et trouver la raison pour laquelle ceci nous arrive à nous. Avec cette feuille on devrait pouvoir se rencontrer. Dans un premier temps, essayez de contacter celui ou celle qui est dans la même école que vous, » dis-je.
Écoles et noms
Mer Bleue: Sam et Mathilde
Saint-Baptiste: Alain et Sophie
Lacs-des-rois: Noah et Victoria
Après s'être pris la main, je demande à tous de fermer les yeux et de s'imaginer dans leur corps, tout en suivant mes conseils. Bien entendu, comme j'y avais pensé, je tombe dans le vide. Quelque temps après, je me vois sous ma couette bien au chaud…
Chapitre 4
Aujourd'hui c'est dimanche. J'ai toute la journée pour repenser à ce qui s'est passé. Une partie de moi est vraiment excité à l'idée de participer à quelque chose d'aussi fou. Mais bon, il ne faut pas non plus que je partage mon vécu à une autre personne autre que les cinq adolescents. Même s'ils ne sont pas présents, je dois commencer cette enquête coûte que coûte. La première action que j'envisage en ce moment est d'aller m'informer avec les livres de la bibliothèque.
« Je vais aller à la bibliothèque. Je serai revenu vers l'heure du dîner. »
« D'accord à quatorze heures alors. Ne sois pas en retard, » dit ma mère.
« Ok c'est noté. »
« N'empêche que c'est étonnant de te voir aller à la bibliothèque durant la fin de semaine, » finit-elle par ajouter
« Euh… c'est parce qu'en fait, j'ai… j'ai un exposé demain et il me manque quelques livres, » dis-je.
Il est vrai que je me sens un peu coupable de mentir, mais vu la situation mentir ou ne pas mentir n'est pas la question qui me tracasse le plus. Je prends alors ma carte de bibliothèque et après avoir mangé comme un indigène affamé, je me dirige vers l'arrêt de bus. Avant de quitter la maison, j'ai ressenti une légère sensation de picotement sur mon dos, mais puisque je ne voulais pas rater le bus, je n'ai pas pris le temps de l'examiner et de le considérer. Ce n'est alors que quelques minutes que le bus arrive pour m'emmener à la grande destination de la journée qui est la bibliothèque.
* * *
Arrivé à destination, je me lance directement dans la recherche de tous les livres qui peuvent m'aider à mieux élucider la situation vécue hier soir. Il faut savoir que je suis un passionné de la lecture et qui s'en connaît en recherche. Par contre, aujourd'hui c'est différent. J'ai beau chercher, mais rien ne semble m'avoir permis d'avancer l'enquête.
Ça fait maintenant trois heures que je cherche un livre qui peut m'aider à mieux comprendre, mais je n'ai recueilli aucun indice. À maintes reprises, les employés de la bibliothèque m'ont offert leur aide, mais j'ai refusé à chaque fois. Cependant au bout de trois heures, je commence à perdre espoir et finis tant bien que mal par accepter l'aide offerte par une bibliothécaire assez svelte:
« Excusez-moi, puis-je vous aider?, » dit-elle.
« Oui oui, je me demandais si vous auriez des livres relatant des événements surnaturels qui se seraient déjà passés?, » dis-je.
« Euh je ne sais pas. Peut-être le trouverez-vous dans la section des sciences-fictions ou dans les livres d'histoire, » propose-elle.
C'est bien ce que je pensais. La bibliothécaire ne m'a pas aidé davantage car c'est dans ces sections que j'ai passé le plus de temps à feuilleter les livres. Malgré tout, je finis par la remercier en signe de politesse.
Découragé, je décide alors d'ouvrir mon téléphone pour m'informer sur le prochain bus qui va passer. Au moment même où j'ouvre mon téléphone, je ressens une sensation de brûlure dans mon dos, mais cette fois-ci elle est plus intense que ce matin. Comme premier réflexe, je me mets alors à gratter mon dos. En me grattant j'aperçois un vieil homme me fixer. Au premier regard, il semble un homme de 80 ans. Son regard me transperce et me rend tout d'un coup mal à l'aise. Afin qu'il détache son regard du mien, je fais mine de ne pas l'avoir aperçu, mais par le temps que je regarde l'écran de mon téléphone pour rechercher l'heure d'arrivée du prochain autobus, il a déjà disparu de mon champ de vision. Cet événement inconfortable a fait disparaître ma douleur au dos.
Tout compte fait, pas le temps de s'interroger, je sors immédiatement de la bibliothèque et prends le bus pour rentrer à la maison avant que mes parents me chicanent. Dans le chemin du retour, je me calme en contemplant l'horizon depuis la fenêtre.
* * *
De retour à la maison, ma mère et mon père se tiennent devant moi avec un air désespéré et déçu. Bien entendu, le temps a tellement passé vite que je n'ai aucunement vu l'heure passée. Ils m'ont dit de rentrer à quatorze heures et il est maintenant quinze heures. Malgré tout, il faut que je m'explique:
« Bon, je sais ce que vous allez dire, » ai-je dit.
« On avait convenu que tu serais de retour à quatorze heures, » dit ma mère.
« Je sais mais pensez-y, je me suis instruit en lisant des livres »
Par cet argument ingénieux, mon père finit par céder car pour lui l'éducation est primordiale. Donc en évoquant le fait que je me suis instruit, il finit par laisser tomber. Quant à ma mère, je consacre beaucoup plus d'explications pour qu'elle puisse finalement lâcher l'affaire à son tour.
Je décide alors de me diriger dans la salle à manger pour dîner, mais bien qu'il en soit, cette sensation de brûlure au dos apparaît une nouvelle fois ce qui me coupe l'appétit illico.
Cette fois-ci, cette sensation n'était pas comme les précédentes. Je ressens une douleur extrême et persistante. Je change donc de direction et me dirige vers ma chambre. Dans ma chambre, je verrouille la poignée de porte et retire mon chandail pour regarder mon dos dans le miroir.
Je suis incapable de voir tout mon dos, mais une partie de ce que je vois ne ressemble plus à une peau. Non, au contraire, on dirait plutôt un dos brûlé que de la peau. Le pire dans tout ça, c'est que la douleur continue de plus belle. Elle est tellement forte que je finis par perdre connaissance.
…
Chapitre 5
Avant d'avoir complètement repris mes esprits, un bruit récalcitrant dérange le calme qui régnait. Je finis par reconnaître la voix de mon père. Je vois la lumière revenir lentement. Petit à petit je reprends connaissance.
« Allez, ça suffit maintenant, ouvre!!! Ça fait quasiment une journée que tu es enfermé, » dit-il.
Tout à coup, je finis par me souvenir du fait que je me suis évanoui dans ma chambre avant d'aller manger mon dîner. Cependant, le problème était mon dos. Je me décide alors de me retourner pour voir ce qui en est de celui-ci. De tous les scénarios possibles et inimaginables que je me suis mis en tête, celui que je vis me laisse perplexe.
En effet, un énorme chiffre « 1 » se retrouve tout le long de mon dos. En y regardant de plus près, je me rends tout de suite compte qu'il est impossible de l'enlever comme s'il s'agit d'un tatouage. En y repensant, je me dis qu'il vaut mieux pour mes parents de ne pas le voir. Donc j'enfile mon chandail et regarde l'heure.
Je suis surpris de savoir qu'il est maintenant lundi et qu'il reste vingt minutes avant le départ de mon bus.
J'ouvre donc la porte à mon père et lui m'explique que je n'ai pas le temps de parler et que je suis actuellement en retard. Je prends donc mon petit déjeuner sauf que cette fois, je ne mange qu'une omelette et deux gaufres. À ma grande surprise, pour compléter le tout, un jus d'orange me suffit.
Je conclus donc que cet appétit vorace et récalcitrant m'a enfin quitté.
C'est alors à toute vitesse que je me prépare et me dirige vers mon arrêt de bus pour aller à l'école.
* * *
Arrivé dans l'établissement, je prends mes cahiers et me dirige directement vers mon cours de mathématiques. Rien d'anormal ne s'est réellement produit jusque-là. Cependant notre prof, madame Michelle, dit à la fin du cour:
« N'oubliez pas que dans une semaine le grand rassemblement des écoles d'Orléans aura lieu. »
Au départ, je n'ai pas prêté attention mais ce n'est que plus tard que je prends conscience de l'avantage de cette occasion. Cela permettra à mes compagnons qui ont vécu la même situation que moi ainsi que moi-même de nous rencontrer. Je finis tant bien que mal par prendre en note cette information qui finit par m'affecter tout au long de la matinée.
* * *
C'est l'heure du dîner et je me dirige vers la cafétéria pour commander de la pizza. Cette fois-ci, je ne prends que deux tranches de pizza ce qui surprend la dame de la cafétéria qui travaille d'arrache-pied pour nourrir des centaines d'élèves quotidiennement. En effet, j'avais cette manie de prendre de grosses quantités de nourritures sauf que cette fois, ma faim de loup avait disparu. Pour une quelconque raison, je n'ai pas besoin de manger autant.
Donc, je me dirige dans la direction de mes amis quand tout à coup, la voix d'une personne m'interpelle. Cela me prend du temps à la reconnaître, mais en me retournant je reconnais Mathilde. Sur l'expression de son visage, je peux lire qu'elle est préoccupée et inquiète à propos d'un sujet. Elle est assise dans un banc seul. Ce qui est surprenant car elle a l'habitude de manger avec ses amies.
Elle me fait signe de m'approcher. Je change donc de trajectoire et me dirige vers elle. Arrivé, je dépose mon assiette et m'assoie en face d'elle. Il est clair qu'elle a quelque chose à me dire mais elle a l'air à la fois hésitante. Je la dis donc:
« Bon écoute, je sais que tout ce qui s'est passé... »
Elle me coupe la parole et finit par dire:
« Je sais pas si c'est lié à ce qu'on a vécu mais quelque chose d'autre m'est arrivé. Quelque chose de terrifiant... »
« Maintenant ce n'est plus aussi terrifiant mais…, »
Elle s'arrête et je comprends vite qu'elle ne veut pas en dire plus. En même temps, il faut que je m'y fasse à l'idée que tout le monde ne réagit pas de la même manière que moi. Je viens à l'instant de comprendre que pour certains, ces événements anormaux les hantent et finissent même par les traumatiser.
Il faut alors que je la rassure, mais en même temps, je ne sais pas comment m'y prendre avec les filles. Cela dit, je me décide sans trop attendre et lui dit:
« Tu sais, j'en ai vécu des choses horribles, mais cette fois-ci, je t'avoue que c'est au-dessus de ce que j'aurais pu imaginer. »
Cette façon que j'ai à toujours vouloir apaiser les autres me surprend moi-même.
« Aussi si tu ne crois pas en moi, crois en toi… »
Oh non mince, c'est le contraire.
Sans m'en rendre compte, elle laisse paraître un rire qui détend l'atmosphère.
Elle me fait signe de la suivre dehors. Il nous reste encore vingt minutes avant la fin du dîner donc je la suis sans plus attendre.
* * *
Enfin sortie, elle me guide vers une petite place située dans une petite forêt pas loin. Après avoir vérifié que personne ne nous observe, elle se met dos à moi et lève son chandail pour me laisser voir. Il est vrai que je suis gêné à ce point et que je rougis, mais quelque chose attire davantage mon attention. En effet, on peut clairement apercevoir l'énorme chiffre « 5 ». Elle descend son chandail et dit:
« Ça m'est arrivé hier, c'était horrible, c'était… c'était... »
Avant qu'elle finisse sa phrase, je me tourne à mon tour et laisse paraître le chiffre « 1 » qui est transcrit sur mon dos. À ce geste j'ajoute:
« Tu vois, tu n'es pas tout seul, » dis-je en essayant de la réconforter.
Pour une deuxième fois, elle me sourit, ce qui me donne des papillons dans le ventre.
* * *
Il ne reste plus beaucoup de temps avant les cours, cela dit on se dirige vers l'école. Durant le chemin du retour, je lui fais mention de mon plan pour le grand rassemblement des écoles d'Orléans.
« D'accord, j'y participerais, » dit-elle.
« OK mais d'ici là, si on doit se parler, on fera comment si nous sommes pas à l'école?, » dis-je.
Elle prend une feuille et un stylo qui provient de son sac à dos et écrit son numéro de téléphone. Elle me tend le papier.
Son geste si simple me laisse toutefois bouche bée et joyeux en même temps.
Il faut me comprendre, c'est la première fois que j'ai le numéro d'une fille. Évidemment dans un tout autre but. Je reprends donc mon sérieux et me dépêche d'enregistrer son numéro dans mon téléphone.
« Bien, au moins ça c'est fait! » dis-je d'un ton tout à fait normal, tandis qu'à l'intérieur mon cœur saute de joie.
Dans l'établissement, je prends donc le reste du temps pour dîner avec mes amis. Je leur explique que la raison de mon retard est due au fait que j'ai eu une retenue. Étant donné que je suis un élève plutôt sage, ils ont du mal à le croire, mais finissent par laisser tomber.
* * *
Les derniers cours se passent sans que je puisse me concentrer. Il faut absolument que je trouve le moyen d'avancer mes recherches. Je sors donc à la fin du dernier cours et me dirige vers mon casier excité que l'école est terminée et de savoir que quand j'arrive à la maison je vais pouvoir élucider ce mystère. Malheureusement, l'excitation cesse dès que j'aperçois le groupe des trois adolescents qui se tient une nouvelle fois devant mon casier.
…
Chapitre 6
Juste en les voyant, une rage intense m'envahit. Il est certes vrai que je les déteste, mais cette fois, c'est différent. J'ai envie de les trucider, de les égorger, en d'autres termes de les voir meurtris. Je ne comprends moi-même pas cette rage profonde qui jaillit en moi. Je décide de m'y rendre directement sans essayer de les éviter comme les autres fois:
« Tien tien tien, on dirait que c'est le petit bouseux, » dit Terry.
« Qu'est-ce que vous me voulez maintenant? »
« Oh, tu fais genre que tu ne sais pas, » continue-t-il.
Je ne sais pas ce que j'ai fait et de toute façon, qu'est-ce que j'ai fait d'autant important pour que cela puisse offusquer de telles personnes.
« Puisque tu as l'air de faire ton innocent, je vais te le dire. Pourquoi tu te mets tout d'un coup à parler à Mathilde?, » dit Alex, qui est l'un des leurs.
À ces mots, j'éclate de rire. N'était-ce pas ironique de voir à quel point ces trois imbéciles qui ne cessent de reluquer une fille perdent la face juste à cause d'un simple ado moins âgé qu'eux?
Ces adolescents s'avancent vers moi et m'immobilisent.
« Alors comme ça, on rigole. Tu te fous de notre gueule c'est ça?, » dit Terry avant d'essayer de m'asséner un violent coup de poing au visage.
Cette fois je ne prends pas le coup. La rage, la haine et la vengeance, tous ces sentiments agissent d'un coup comme une pompe à adrénaline ce qui me rend déraillé.
En effet, après que Terry actionne son coup, je me fuis des deux gaillards qui me tiennent immobiles avec une facilité déconcertante qui me surprend moi-même. Malgré tout, je ne m'arrête pas pour y penser avec tous les sentiments négatifs qui me guident.
Je prends donc la main de Terry et le balance violemment contre les deux autres. Dans un puissant élan, je les propulse contre une rangée de casiers plus loin et en brise la moitié des casiers. En ce moment, je suis choqué. Choqué à quel point ma force physique semble avoir été multiplié. D'autant plus, ces bons à rien n'ont pas l'air de bouger, ce qui fait allusion au fait que je les ai tués. Je sais qu'il faut que je me dépêche de partir avant que quelqu'un ne vienne et soit témoin de cette scène de crime.
* * *
Je sors à l'extérieur de l'école et je réalise que les autobus sont toujours présents. Tout est bien, mais mon cœur ne cesse de battre à un rythme irrégulier. Tous les sentiments négatifs que je ressentais s'étaient maintenant volatilisés. Malgré tout, mon cœur bat de plus en plus vite. À une telle vitesse que je conclus que même les cardiogrammes ne sont pas en mesure de jauger sa vitesse. D'autant plus, un sentiment de culpabilité s'installe peu à peu dans mon esprit.
Il faut que je réfléchisse. Réfléchir, réfléchir, réfléchir, il m'est impossible de me concentrer. Je crois même que mon cœur va exploser. Je me dis que je vais perdre connaissance puisque la situation que je vis présentement ne m'avantage aucunement physiquement et mentalement . Toutefois, je suis bien conscient que ce n'est pas le temps de penser à de telles choses.
Réfléchissons à la situation. Les bus vont bientôt partir, mais faut-il vraiment que je prenne le mien? Il peut s'avérer que mon comportement colérique reprend de nouveau et cela ne ferait qu'empirer la situation. Je ne comprends pas ce qui m'arrive. Que dois-je faire?
C'est alors qu'une solution me vient à l'esprit. Je vais marcher jusqu'à chez moi. Comme ça je peux me calmer sur le chemin du retour et peut-être mieux comprendre ce qui m'arrive. Toutefois, je prends en considération mon petit frère qui va finir par me poser plein de questions. Je me mets donc à courir vite et encore plus vite.
* * *
Je ne sais pas comment, mais en seulement l'espace de vingt minutes je parcours ce que je mets normalement deux heures à parcourir. Ce qui fait en sorte que j'arrive même en avance.
La fin de journée se déroule normalement et j'en suis rassuré car l'école n'a pas appelé pour la bagarre de tout à l'heure. La colère en moi finit par diminuer et il est temps pour moi de mieux comprendre.
Il est certes vrai que je ressens une haine contre ces trois abrutis, mais de là à avoir envie de les tuer atrocement me semble absurde de ma part. Je me mets donc en tête que c'est relié aux événements passés.
Je me dis que si c'est réellement relié aux événements passés, cela doit aussi affecter les autres.
Je décide donc d'appeler Mathilde. En fait, je suis gêné, mais le danger est trop grand pour jouer les petits peureux.
Le téléphone sonne mais en vain. J'appelle plusieurs fois de suite, mais sans réponse. Je finis par me dire qu'elle est occupée.
Je termine donc le restant de ma journée à essayer d'en savoir plus, toutefois rien ne m'aide. Même si cette journée se termine par un échec, je ne peux m'empêcher de me dire que je dois encore survivre demain. Une nouvelle journée et surtout de nouveaux problèmes.
…
La suite est donc à venir prochainement.
Cela dit, je pense faire un total de trois parties.
Je vous remercie d'avoir lu jusqu'ici.
J'attends donc avec impatience vos questions et recommandations via mail ou instagram:
nislau12@ecolecatholique.ca ou @christian_laudes
Voici un texte que j'ai lu à voix haute, ce qui m'arrive très très rarement. Les personnages mériteraient d'avoir plus de dialogues ou de discussions les uns avec les autres, car tu le fais d'une bonne manière: dynamique et direct.
· Il y a presque 4 ans ·Bref, c'est vachement bien et j'espère lire une suite prochainement.
vionline
Merci beaucoup pour cette avis, j'essayerai de suivre votre recommandation pour la suite.
· Il y a presque 4 ans ·Christian Nishoboza