Un homme -33-

Long week-end de mai au bord de la mer, sans penser au travail, aux collègues. Une béatitude née d'une escapade de trois jours, une envie de prolonger les vacances, faire durer l'amour tant que possible, déguster une glace pour deux, baisers sucrés, caresses furtives. Se sentir comme une mouette, un goéland légers, courir sur la plage vifs comme l'air. Vision d'un paradis à deux, prendre tout en double, les crêpes au chocolat, les bolées, les billets pour le pédalo. Les week-end à deux pour Gérard et Marie-Claude c'est la vie en rose, l'idéal, un mât de Cocagne. Serrer le bonheur sur un coeur léger, à moitié fou, refaire  le monde comme deux lycéens qui sèchent les cours. Bain de jouvence, rêves de feu sur la plage comme dans les films,  crépiter comme ces étincelles dans la nuit. Quand on voit les choses avec les yeux de l'amour, tout glisse comme sur des roulettes, tout est lisse, sans aspérités ni rugosité. Pas un mot plus haut que l'autre mais des rires à faire tomber les murs, les lustres. Même le chemin du retour semble facile, même si on a l'impression que le voyage est moins long qu'à l'aller.