Un homme -48-

aile68

Gérard et Marie-Claude se sont vus aux funérailles du patron. Tous les collègues étaient là, ceux de l'équipe des maçons également. Le bon Billard a fait un bref discours mettant l'accent sur le caractère innovant de la société depuis deux ans et la volonté d'un homme droit  respectueux de l'environnement qui s'était rapproché de ses employés depuis deux ans. Mélusine, la plus jeune des employées, a versé plusieurs larmes pendant qu'il parlait, combien de fois le boss avait bougonné dans sa barbe quand la photocopieuse tombait en panne même s'il savait qu'elle la réparerait de ses doigts de fée. Chacun avait un souvenir particulier à sa fonction, Marie-Claude, c'était les bilans à taper en un temps record, pour Billard, c'était les confidences et les doutes qu'il mettait un point d'honneur à dissiper et enfin pour Gérard c'était la bonté avec laquelle le patron l'avait pris sous son aile à une époque où ça allait mal pour lui-même. Après l'enterrement, Gérard a retrouvé ses anciens collègues de bureau au café près des anciens locaux où ils avaient passé plusieurs années. Des tas de souvenirs sont remontés à la surface, les pauses déjeuners où ils refaisaient le monde, où le bon Billard faisait son show, de même que les quelques rendez-vous secrets entre Gérard et Marie-Claude. Seul le comptable savait en fait pour eux deux depuis qu'il avait surpris une conversation entre eux, il a préféré gardé ça pour lui, mais en fait tout le monde sait. Il y a des regards qui ne trompent pas. Qu'importe après tout!  Ils ne travaillent plus dans le même bureau... Billard, Mélusine et bien sûr Marie-Claude voudraient qu'ils reviennent mais notre homme est à l'aise sur le chantier, il se trouve à sa place, en continuant dans la maçonnerie, c'est comme il rendait hommage au défunt a -t-il avancé.

"Mais tu ne peux pas te casser les reins tous les jours Gérard a dit Mélusine en exagérant malgré elle.

- Tous les jours, je ne crois pas Mélusine lui a-t-il répondu en souriant.

- Non mais tu comprends a-t-elle insisté.

- Ne t'en fais pas Mélusine, c'est gentil mais j'ai trouvé ma vitesse de croisière.

- Réjouissons-nous les amis! Gérard a trouvé sa voie, c'est le principal. Un jour il aura une femme et des enfants, on continuera à le voir e la nave va (et vogue le navire) affirme le bon Billard, philosophe.

- Hum hum toussote Gérard.

- Tu vois bien que tu le mets mal à l'aise ne peut s'empêcher d'intervenir Marie-Claude en souriant avec un petit air de reproche quand même.

- Bon, bon, je m'emballe. Pardon les amis!

- Y a pas de mal excuse Gérard."

A la suite de cette rencontre, les amants se sont retrouvés tous les deux.

"Va falloir quand même officialiser notre relation dit Marie-Claude.

- Oui, je crois que ça s'impose.

- Cela dit ils doivent être au courant, ça fait plus d'un an déclare la femme un peu songeuse.

- Oui... On peut aller au café près des anciens bureaux pour leur dire. Ils ne seront pas dépaysés.

- Oui, pourquoi pas. On va pas louer une salle quand même plaisante Marie-Claude.

- On leur dira quand? s'inquiète Gérard.

- Je ne sais pas... La semaine prochaine?

- Samedi, dimanche?

- Samedi, je préfère.

- Bon, si tu préfères.

- Ok alors!

- Ok!"

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