Un instant à Montpellier...

tout-en-finesse

Les cris s'étouffent dans sa gorge, cette boule est bien plus pesante de jours en jours, elle ne comprend pas... Elle avait disparue. Elle a de plus en plus besoin d'oublier, d'être une autre, de s'éloigner de ce corps, de cette vie, de sa vie...

Elle veut connaitre d'autres personnes, vivre d'autres expériences... Elle veut vivre ces orgies entre amis, ses beuveries sans limittes, elle ne veut plus être consciente. Elle en a vue des choses, elle en connait des secrets... Elle en a pris des coups, et elle est là... Et pourtant tellement absente. Elle rêve d'autres quotidiens, d'autres journées, elle rêve d'un chemin qu'elle aurait construi avec des cartes qu'elle aurait choisi... 

Elle marche, il fait froid, elle a des vertiges et est obligée de s'assoir sur le rebord d'un muret. Elle a les écouteurs dans les oreilles, le regard au sol... Elle est assise au milieu des personnes qui passent sans la regarder, sans la voir, entre eux... En groupe. Elle est là et transparente, elle observe cette vie, celle qu'elle voudrait, celle qu'elle attends... celle qu'elle n'arrive pas à avoir...

La fatigue devenue trop dure, elle fait le reste du chemin jusqu'à la station de tramway la plus proche, elle monte, y a des gens, encore... Toujours... Les vertiges reviennent, elle est en tachycardie, elle a chaud, de la buée empêche la vision de l'exterieur, elle espeère arriver le plus vite a l'autre station, il faut qu'elle descende, qu'elle respire... L'arrêt approche, dans quelques secondes elle y est, il faut qu'elle tienne le coup, elle a peur de tomber dans les pommes, elle a peur de rester ici, il faut qu'elle sorte, absolument...

Quelques pas dehors ont suffit pour la démoraliser, elle aurait dût rester dans le tram quite à s'assoir, elle aurait dût car il y a cet homme blessé sur le bords du trottoir, il est ensanglanté et sûrement alcoolisé. Il a le visage déchiré par des filés de sang, les yeux a moitié fermé, il gémit, un homme a ses côtés appelle les pompiers... Qu'elle triste époque... Tous moyens pour oublier sont bons... Tous moyens pour s'enfuir sont valables... Elle continue son chemin, la boule au ventre prenant une grande place... Elle rentre chez elle, elle roule un pétard... elle aussi veut oublier, elle veut s'oublier, oublier les autres, la violence, la misère...

Ton sourire a éclairé ma journée.

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