Un Jour Comme Les Autres...
reen
Ton réveil sonne. Ton regard se pose sur ton téléphone avec une lueur d’espoir en pensant voir un des innombrables messages que je t’envoyais.
Tu pousses un long soupir en posant tes pieds au sol. Tu te relèves en t’étirant avant de t’enfermer dans la salle de bain.
La forme de ton corps à travers le rideau de douche me fait penser à un spectacle d’ombres chinoises. Je connais tellement bien la chorégraphie de ce moment. Je l’ai étudiée si souvent. Après quinze minutes, tu t’enroules dans ton linge, avant de repartir dans ta chambre. Tu t’habilles simplement, comme à ton habitude, te parfume de mon flacon et te maquille légèrement.
Tu prends ton sac, mais t’arrête vers la chambre de ton coloc’. Il sort te tendant une plaquette avec deux fines lignes blanches. Mon regard se détourne de toi pour la première fois. Je ne veux pas te voir comme ça. Tu mets ton sac sur ton épaule et pars pour les cours.
Un tube à cancer à la bouche, tu t’approches de tes soi-disant amis. Ils te parlent, mais tu ne les écoutes pas, tu regardes dans ma direction, nos yeux se croisent mais tu ne me vois pas.
Un garçon te prend dans ses bras pour t’amener en cours. Tes yeux ne lâchent pas mon emplacement. On dirait que tu me cherches, mais tu sais très bien que ce n’est pas possible.
Je t’observe suivre tes cours, je te tiens par les épaules comme pour te soutenir. Je t’embrasse les tempes pour te donner l’envie de me voir. Tes mains effleurent les endroits où mes doigts t’ont touchée.
Monsieur Nicollier te demande de sortir, parce que tu ne suis pas le cours. Tu ramasses tes affaires et pars. Tu rejoins ton appartement. Ton regard se pose sur ton téléphone.
Tu ne le lâches pas. Je sais ce que tu veux faire, mais je ne veux pas que tu le fasses. Je ne veux pas que tu saches. Tes doigts composent le numéro. Tu colles le haut-parleur à ton oreille. Je n’entends rien, mais je sais que ma mère a déjà répondu.
Tu ne dis rien, mais tu sais qu’elle t’a reconnue. Ce n’est pas la première fois que tu l’appelles. Elle te parle, tu pleurs, tu lui demande la vérité et elle t’annonce, ce que tu as toujours voulu entendre.
Tu t’écroules, je veux te prendre dans mes bras, mais je ne peux pas…
Oui je me suis suicidé. Maintenant que je te vois, je sais que c’était une erreur.
Parce que je t’aimerais toujours et que je sais que toi aussi.
Moi aussi... C'est pour ça que je l'ai écrit. C'est quelque chose qui me touche énormément et j'avais besoin de l'extérioriser.
· Il y a environ 12 ans ·reen
Très douloureux! Un sujet qui me touche de très près.
· Il y a environ 12 ans ·yan--2