Un jour d’avril, sous une pluie de printemps

Chrys

Texte réalisé pour le concours édilivre "48h pour écrire" sur le thème du pouvoir

Un jour d’avril, sous une pluie de printemps

C’était un jour d’avril, sous une pluie de printemps

Un arc-en-ciel fragile luttait contre le vent

La couleur s’effaçait esquissant la lumière

Et mon regard s’élevait vers l’envol de ma mère

Je recherchais des ailes pour voler à mon secours

Minuscule étincelle en pointillés d’amour

Tu t’es présenté comme la providence

Une porte à ouvrir, une réponse bienveillante

Tu disais me guérir, m’emmener bien plus loin

Mais la poignée de ta porte m’est restée dans les mains

Ton âme charitable, ta grande générosité

Exigence imposable en crédit d’intérêt

Tu t’es cru le sauveur ; Moïse sauvé des eaux

Habile imposteur des droits du très-haut

Au nom de l’amour, j’étais à ta merci

Et ma vie sous contrôle de tes rêves, tes envies

De toute mon impuissance, je voulais que tu m’aimes

Sans aucune exigence que celle d’être moi-même

Tes sourires du matin face au miroir de la salle de bain

Eclairaient ton visage d’entières satisfactions

Nourrissant le pouvoir de tes grandes ambitions

Tu résumais d’une phrase ta vision du bonheur

Amasser plus d’argent pour être le meilleur

Un jour moi aussi, j’ai voulu agrandir

L’espace de nos vies et du temps à venir

C’était un jour d’avril sous une pluie de printemps

Au plus intime de ma chair, grandissait un enfant

Tu as menacé, pleuré ou fais semblant

Puis exigé le droit de mon avortement

J’ai lu dans tes yeux le reflet de la peur

Quand j’ai résisté, défié Ta Grandeur

Ce n’était pas encore l’heure de la rébellion

Tu as saisi la faille, rattrapé ta domination

Puis les jours d’avril sous une pluie de printemps

Se sont succédé inexorablement

Je viens de m’éveiller, j’ai déjà 38 ans

Tu es à mes côtés sans l’être vraiment

Je suis parfois ta femme, ta chose, ton habitude

Soumise, aimante et fiable, tremblante de solitude

De cette lumière puissante qui comme toi éblouit

Je préfère la douceur d’une flamme de bougie

Je n’attendrai pas avril, ni une pluie de printemps

Je reprends le pouvoir, te laisse l’or et l’argent

Quand tu trouveras cette lettre, cette fois je serais loin

Des choses que je regrette et dont tu ne peux plus rien

Le pouvoir est immense quand on peut le donner

Une arme toute puissante dont tu as abusé

  • J'aime cette faculté que vous avez de transmettre des émotions et surtout à en maîtriser la mesure.
    Sur le fond, c'est toujours un plaisir de vous lire.

    Sur la forme, une bonne maîtrise de l'intensification de votre écrit et des émotions. on se sent emporté tantôt par le désespoir, puis par la désillusion, une vague de colère nous emporte et laisse place à un petit élan de nostalgie. Un instant de vie (à venir) nous conduit à une prise de conscience, une prise de position, un regain de confiance et "enfin" un nouveau commencement.
    J'adore ce tourbillon d'émotion en si peu de mots !

    Par contre ... En Avril ... votre plume a souvent le tournis non ? (référence au texte précédent) : étrange ;)

    · Il y a plus de 10 ans ·
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    Miriame Miriame

  • un plaisir de vous lire..

    · Il y a plus de 10 ans ·
    448159 nouvelle pub chupa chups la mini 200x200 2

    barbie_chou

  • J'aime beaucoup

    · Il y a plus de 10 ans ·
    Tyt

    reverrance

    • Merci à toi, cela me touche pour de multiples raisons, j'ai (re) lu le texte sur les mots et je n'en trouve aucun pour exprimer l'émotion, la beauté sur ce texte. Merci à toi.

      · Il y a plus de 10 ans ·
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      Chrys

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