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SOIXANTE ET UNE SECONDES
Edgar Fabar
Je ne suis pas qu'un délavé
Qui imprime ses tapages
Au revers de petits nerfs bien secs
j'ai de l'acide dans les yeux
quand tu es seule
que les mauvais jours se pressent
quand tu grattes la vie jusqu'au sang
que les couleurs te font peur
Trois heures trente-trois
soixante et une secondes
deux taxis roulent
sur la route sans panneau
m'y accroche si je peux
aux images de ton cul
à tes poumons serrés,
aux méduses qui nous sucent
sans escale ni séquelle
Voilà la gifle
du piano qui lacère les ivoires
Plonge le silence dans le noir
Oui plonge,
Mes hanches maladroites avale
Viens tout en haut, que je t'aime,
Viens, arrosons les étoiles
Que la mer transpire
Là où le monde nous presse d'arrêter.