Un nouveau jour

-nicole-

Un jour succède à l'autre et sans bruit il s'achève.
Mêmes images, mêmes angoisses, mêmes cris qu'on étouffe.
En silence, sans révolte, on regarde ses rêves
se faner au soleil et mourir dans un souffle.

Un nouveau jour se lève comme un cri de détresse
sur l'image blanchâtre d'une rue sans soleil.
Et la vie recommence, tout l'espoir en sommeil,
Toujours la même angoisse sans la moindre faiblesse.

Le premier pas franchi dans une foule dense
de visages inconnus qui ne me sourient pas,
des visages sans nom, une foule sans voix,
Au regard sans puissance, aux pensées sans romance.

Et je sais qu'aujourd'hui sera comme demain :
Une journée qui glisse sans accrocher mes rêves.
Le temps d'imaginer que la lutte s'achève,
Ils sont déjà trop loin, me laissant sur ma faim.

Le vide autour de moi qui grandit peu à peu
Avale mes souffrances dans un vague murmure.
La lumière sans âme qui glace mes brûlures
Fait briller l'insouciance tout au fond de leurs yeux.

Il suffirait d'admettre qu'ils ne sont que brouillard,
Que leur froide présence ne pourra pas m'atteindre,
Pour renaître au matin sans avoir à les craindre,
Mais je cherche un regard dans ce sombre miroir.

Dans ce sombre miroir, moi, je cherche un regard.

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