Un soir de juillet

Penser à tout, penser à rien, la vie s'écoule comme l'eau dans une gouttière, rattraper le temps perdu, le temps passé à s'aimer, faire des partages, créer des liens, boire à l'eau de la fontaine, jouer toute une après-midi de pluie. Passer à autre chose ou rester sur ses pensées, être calme ou agitée comme une puce, comprendre la vie ou la regarder comme une bête curieuse, tout mais ne pas la négliger, la dénigrer. C'est l'automne, les feuilles mortes se ramassent à la pelle, marcher dedans, shooter dedans, quel bonheur, quelle ivresse! Les immeubles en face de l'école, c'est drôle comme tout, on peut faire coucou à maman, ça donne envie de pleurer mais le soir tout sera fini après l'étude, les devoirs. Journées trop longues, journées à rallonges,  y en a qui ne respirent qu'après, dans quel monde vit-on? Laisser passer le bus, laisser passer le temps, pas pressée de rentrer, il fait encore bon, besoin de respirer.

Penser à tout, penser à rien, la vie s'écoule, la vie fait mal et fait du bien, mais pas en même temps, pas en même temps. Ecouter le voisin du dessus faire sa vie à travers différents bruits, c'est le matin, j'ai ouvert les volets sur la pluie, de la gouttière s'échappe de l'eau claire, j'ai oublié de vivre un soir de juillet.