Un toit pour tous, l'espoir retrouvé

Bernadette Dubus

Reprenons le cours de notre histoire, celle de la vie de milliers de personnes sur notre territoire dont, ne l’oublions pas, la devise est Liberté, Egalité, Fraternité.

 

L'Oasis à Eysines : un toit pour tous, l'espoir retrouvé.

 

Le Sherby ? Ça vous parle ?

Reprenons le cours de notre histoire qui n'est ni un conte d'horreur ni un conte de fée mais celle de la vie de milliers de personnes sur notre territoire dont, ne l'oublions pas, la devise est Liberté, Egalité, Fraternité.

 

Qu'est devenue notre Vicoise ? (lire les deux articles précédents)

 

http://www.thau-info.fr/index.php/associations/21482-quand-une-vicoise-choisit-l-humanitaire

http://www.thau-info.fr/index.php/associations/21563-quand-une-vicoise-choisit-l-humanitaire-suite

 

Nous étions restés à ce jour funeste où les habitants du Sherby ont été expulsés par les gendarmes. Ce jour-là, nous pensions, tout le monde pensait, que l'histoire était finie. Retour à la rue, misère, encore et encore. Personne n'imaginait qu'un élan de solidarité sans précédent allait faire voler en éclats tous les pronostics et les préjugés. En premier, la presse. La presse de Bordeaux et de sa région s'est retrouvée sur place pour faire entendre la voix de ces familles et enfants rejetés à la rue par une administration impitoyable. L'école de Blanquefort où l'association des parents d'élèves s'est mobilisée et se mobilisent encore pour défendre les enfants scolarisés dans l'établissement. La population. Ah oui, la population ! Sa détermination, son aide, son soutien peuvent faire venir à la première place de la devise de la France le mot « Fraternité ». Les réseaux sociaux qui ont diffusé les informations le plus largement possible. Et enfin, Madame le maire de Blanquefort qui s'est vu dans l'obligation de réagir face à la pression de la rue. Imaginez qu'elle recevait toute la journée des appels de citoyens indignés par cette expulsion ! Bel exemple de solidarité. Mais ce n'est pas un conte de fée, n'est-ce pas ? Toutes les familles n'ont pas pu être relogées. Après quelques jours d'hébergement dans des hôtels elles se sont retrouvées à la rue. Seule Cristina et sa fille Ajla se sont vu attribuer un appartement. Un cadeau somptueux pour Ajla qui vient de fêter ses trois ans. La procédure d'expulsion du territoire a été suspendue et sa demande d'asile est toujours en cours. Il faut continuer à se mobiliser pour elles. L'avocat de l'association a repris le dossier et fait une demande d'aide juridictionnelle.

https://www.change.org/p/m-le-pr%C3%A9fet-de-la-gironde-des-papiers-pour-cristina-et-sa-fille

 

Pendant ce temps, les associations « les enfants de Coluche » et « mille cœurs d'enfants » ne sont pas restées inactives. Les bénévoles du Sherby se sont retrouvés à la rue, sous des abris de fortune mais ont continué la distribution des denrées alimentaires, un jour ici, l'autre là, tout en se battant pour retrouver un logement pour eux et les familles toujours sans toit. La population a continué à les soutenir en apportant des vêtements chauds, des duvets, des couvertures, des repas pour qu'ils puissent de temps en temps faire un petit extra. 

Il fallait attendre… Attendre quoi ? La trêve hivernale. Pendant tout ce temps, les bénévoles du Sherby ne sont pas restés inactifs. Découragés, eux ? Certainement pas et bien au contraire.

« Finalement, dit notre jeune Vicoise, cela nous a obligés à nous bouger et ne pas rester endormis sur des acquis. Le mouvement s'est amplifié et notre projet a grandi. A présent, ce sont plusieurs collectifs qui seront ouverts et notre détermination s'est renforcée ».

C'est ainsi qu'est né l'Oasis, une maison appartenant à la région de Bordeaux réquisitionnée par les bénévoles. Ils s'y installent avec les familles déjà présentes sur le Sherby de Blanquefort : 1 couple de + de 60 ans, 1 couple de Nigérians avec 1 enfant, 1 famille avec deux enfants. Notre Vicoise explique « Il faut d'abord nettoyer, remettre en état, faire appels à des dons de meubles tout en continuant la collecte des denrées alimentaires et la redistribution dans la rue. Tout s'est bien passé avec la mairesse d'Eysines, la police municipale nous a réservé un accueil chaleureux, ainsi que les habitants du voisinage. Un réseau solidaire s'est constitué. Les gens ont besoin d'un toit mais aussi d'un suivi et de la mise en place d'outils pour vivre en communauté. Nous projetons d'instaurer un cadrage de la réquisition de logements avec signature d'une chartre pour les futurs résidants. Il faut essayer de travailler là-dessus. Nous avons créé un « business plan » un gros dossier à présenter à la préfecture et autres organismes pour plus de crédibilité. Aujourd'hui, ce sont 30 familles envoyées par Médecins du monde qui attendent un logement. Alors, des réquisitions il va falloir en faire ! »

La suite, elle ne la dira pas. Les bénévoles communiquent avec parcimonie et seulement quand ils ne risquent pas de mettre en danger les familles ou leurs projets. Alors la suite, ce sera pour plus tard.

Vous pouvez les rencontrer sur les réseaux sociaux :

https://www.facebook.com/EnfantsdeColuche/

 

Ce combat contre la précarité n'est-il pas contagieux ? A voir. N'hésitez pas à nous faire part de votre expérience sur la région. Pour que le mot Solidarité rime à tous les sens du terme avec le mot Fraternité de notre devise républicaine.

http://www.thau-info.fr/index.php/associations/22340-un-toit-pour-tous-l-espoir-retrouve



Signaler ce texte