Un train pour Ballarat, Kerry Greenwood, éditions 10-18
La Bibli De Momiji
Dans l'Australie des années 20, la célèbre Phryne Fisher, détective et aventurière dans l'âme, sauve in extremis la vie des passagers de son wagon de train où du chloroforme a été répandu. Ce n'est pas tout, une vieille femme a été assassinée et jetée sur la voie. Et qui est cet enfant amnésique qui était à bord et que personne n'attendait ? Phryne prend l'enquête en main, mais elle va se révéler plus perturbante que prévu…
Ballarat, c'est la ville où mon amoureux a fait son MBA (et mon point d'arrivée quand nous avons ensemble sillonné toute la côté Est en voiture pendant presque deux mois). Il a ramené ce livre dont le titre l'a intrigué à la bibliothèque mais en bookinovore assumée, j'ai sauté sur cette lecture avant lui !
Je me suis donc replongée dans mon Australie chérie et ai fait un petit voyage dans les années folles, en compagnie d'une détective incarnant bien la figure féministe, indépendante et libre de ses choix. Phryne Fisher ne s'en laisse pas conter et on suit avec plaisir ses aventures. Riche et généreuse, mais également prête à dégainer son arme ou les coups aux malfrats et mal élevés qui s'aviseraient de s'en prendre à elle, elle nous fait passer un bon moment. Les personnages secondaires qui l'entourent sont aussi plein de caractère, ce qui vient soutenir l'ensemble du récit et le rendre plus dense. Dot, la femme de chambre, le docteur Macmillan sont chacune dotées d'une forte personnalité et l'enfant amnésique que Phryne recueille vient apporter une petite touche de douceur et un côté maternel à notre détective plutôt brut de décoffrage qui aime rouler pied au plancher dans son Hispano-Suiza.
Mandatée par la fille de la défunte pour retrouver le coupable, une jeune femme fragile, mal dans sa peau et amoureuse d'un homme qui semble louche à Miss Fisher, l'intrigue n'a cependant pas vraiment répondu à mes attentes. En effet, la résolution de l'affaire apparaît trop évidente, trop simple et ce côté cousu de fil blanc m'a un peu laissée sur ma faim. Paradoxalement, c'est l'enquête secondaire, celle relative à l'enfant amnésique, qui est riche en suspens et qui surprend davantage. De plus, deux compagnons assez comiques aidant Phryne dans cette affaire apportent une petite touche humoristique qui vient relever la saveur du récit.
Enfin, l'époque et les lieux nous sont bien retranscrits et on laisse sans effort notre imaginaire nous emmener dans les chapeaux, la musique, le décor des années 20 au pays des kangourous.
Une lecture pas totalement satisfaisante donc, mais qui vaut tout le même le temps qu'on consacre à le parcourir car l'idée est bonne, le style retient l'attention et Phryne est un personnage qu'on n'oublie pas ! Fort heureusement, ses péripéties se poursuivent dans d'autres tomes. To be continued…