Une aventure militaire Ch.1 BMC

loulourna

Une aventure militaire

Chapitre 1-BMC

Le mode d’emploi était simple. Un infirmier montait la garde à l’entrée du BMC. Chaque amateur pour tirer un coup, devait baisser son pantalon afin de montrer que sa queue ne véhiculait pas une chaude-pisse. Trois infirmiers, à tour de rôle se relayaient pour exécuter cette tâche.

—Ce n’est pas pire que traire les vaches, avait affirmé l’un d’eux, un breton du fin fond du Finistère. Avec beaucoup de propos graveleux, nous avions bien rigolé.

La note de service avait été affichée à l’infirmerie quelques jours plus tôt.

Bien sûr, faisant partie du service de santé, nous étions au courant depuis plus d’un mois, mais l’affichage, dans notre bureau, de la marche à suivre fut encore une bonne occasion de rigoler.

Note de Service

Objet : Directives médicales pour la visite de dépistage procédés par les infirmiers au BMC.

Tout sujet passera par la cabine prophylactique, où se tient l’infirmier de permanence, avant l’achat du ticket de passe. L’infirmier inscrira sur le cahier de la visite de dépistage, la date, le nom et prénom, grade et unité du sujet examiné et le numéro de la fille choisie, le résultat de la visite de dépistage. Ce cahier sera d’une tenue parfaite.

Pour la visite de dépistage, le sujet devra baisser son pantalon et non pas seulement ouvrir sa braguette, ce qui ne permet pas d’examiner correctement les organes génitaux

La visite de dépistage consiste à rechercher :

1°toutes excoriations ou ulcérations, sur la totalité des organes génitaux et en particulier au niveau du prépuce et du gland qu’il faut faire décalotter.                                                                        

2°Une parasitose possible dans les poils du pubis. Rechercher des morpions, petits parasites plats de la taille d’une épingle, grisâtres, fixés à la peau dans la région pileuse du pubis. Généralement des lésions de grattage, excoriations plus ou moins infectées, attirant l’attention sur l’éventualité de cette parasitose qui demande une certaine attention pour être trouvée.

C’est la raison pour laquelle le sujet examiné doit avoir baissé son pantalon.

3°Une goutte ou un écoulement urétral qui se trouve en tenant le gland de la main gauche et en massant d’arrière en avant le canal de l’urètre, pour faire sortir une goutte éventuelle au méat urétral.

Tout sujet suspect sera aussitôt consigné sanitaire et devra se présenter dès le lendemain matin au Médecin de son Unité.

L’examen restant négatif, la mention RAS est portée sur le cahier de visites et un bon de visite portant le cachet du Médecin Chef de la Place, le N° et le nom de la fille choisie, la date, est remis à l’intéresser pour lui permettre l’achat du ticket de passe.

L’infirmier de permanence ayant une fonction délicate, devra se montrer parfaitement discipliné, d’une tenue exemplaire, éviter toutes plaisanteries au sujet de l’examen qui lui incombe.

Voilà le principal de la note de service. Je l’ai sous les yeux, je n’invente rien et je ne rajoute pas un mot. 9a se passait en Algérie dans les années 50.

Nous avons fait circuler cette note de l’infirmerie à l’armurerie, au foyer et au bureau des effectifs. Une partie de rigolade dans toute la caserne. Mon copain de l’armurerie, Delacour Victor, clamait à qui voulait l’entendre avec un fort accent du sud-ouest, — Et vous avez lu le passage où il est écrit que l’infirmier doit tenir le gland de la main gauche en massant d’arrière en avant. J’ai trouvé le moyen de prendre mon pied sans me branler et sans sortir un centime. Si l’infirmier de service c’est toi Supiot, ajouta-t-il avec un sourire concupiscent, ce sera doublement bandant. Quand tu m’auras suffisamment tripoté, je n’aurais plus besoin d’aller aux putes. Encore un bon moment de rigolade. Ceux qui ne rigolaient pas, c’étaient Supiot François, Rochais André et Drieu Claude, nos trois infirmiers désignés par le Médecin Chef pour aller tirer sur le pis gonflé des «vaches» .

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