Une aventurière.

glow

C’était maintenant devenu un quotidien mondial. Les hommes qui font.

Faire. Qu’est-ce donc ? Faire. Est-ce obligatoire ?

La routine journalière nous pousse aux actes les plus méprisants qu’ils soient. La routine journalière ne cesse de m’étonner et d’me laisser, seule, dans un noir complet. Le soleil pourtant, essaye comme un petit enfant de se créer un chemin dans ma vie. Je le vois, je l’observe en cachette lorsque sa tête ronde se pointe face à moi. Mais, encore une fois, je ne sors pas. Je ne veux pas me laisser avoir, je ne veux pas faire. Chaque jour est une obligation sociale où les hommes et les femmes se prennent au jeu. Chacun à sa place et le dé se lance au fur et à mesure. C’est un spectacle misérable, douloureux que je ne peux simplement accepter. Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Alors, dans ce cas, je suis la première. La première imbécile, celle qui vous dépasse tous autant que vous êtes. Etudier, apprendre, travailler, manger, pleurer, sont de nobles causes à condition de respecter l’application correcte de chacune d’elles. Je parle là, de l’essence profonde qui demeure enterrée dans leurs âmes. Je vous parle là d’actes qui méritent ces adjectifs et non ceux qui les utilisent comme des prostitués de la vie. C’est en cachette que l’homme est le plus lui-même. En privé, le laisser-aller est supportable et la vraie face humaine se doit d’apparaître n’est-ce pas ? Combien sont ceux qui en public oseraient pleurer (je parle là surtout des hommes), oseraient parler des questions existentielles de la vie. Maintenant, c’est à votre tour de penser. Pourquoi lisez-vous mes écrits et puis quelque part,  beaucoup s’en foutent. Pourquoi se prendre la tête à écrire, à réfléchir alors que les vacances nous attendent, que le soleil brille et que les oiseaux sont de sortis. C’est bête, ces normes et ces hiérarchies. C’est pratique afin d’éviter l’anarchie, certes mais, c’est misérable d’être enfermé. C’est quelque part l’image d’un oiseau qui me revient encore. Celui qui se tient tranquillement dans sa cage car il sait que la règle est de ne pas sortir, de ne pas essayer. Il sait que s’il sort de cette cage, il piquera le crâne du premier venu, le bras d’un enfant peut-être et qu’il volera de ces propres ailes. Est-ce donc ça la vie ? Vivre sous des règles et penser dans le noir. Bien sûr, tout n’est pas négatif. Il existe de nobles causes. Je le sais, et je le répète. Et, si le travail n’existait pas ? Que feraient les hommes ? Seraient-ils plus heureux à s’occuper de leurs familles d’une autre manière, comme peut-être celle de la préhistoire ? Seraient-ils plus malin et plus respectueux envers les leurs ? Je ne sais pas. Nous vivons de liberté contrôlée par des normes. C’est beau, c’est simple et pratique. Mais, il manque ce petit quelque chose. A mon goût et à mes yeux. N’est-ce pas alléchant de discuter d’un livre, d’un film, d’une chose qui vous a réellement plu ? N’est-ce pas moins compliqué que de faire semblant ? Car oui, de nos jours, le monde est un mensonge. La vérité est cachée comme l’essence des choses. Il faut chercher et trouver la perle rare. Je pense que la vie d’aventurière me va bien. Je m’y sens bien, je m’y sens mieux. Je pense que la vie que je mène me convient et que dans quelques années lorsque sur mes genoux mes petits enfants se tiendront, je ne leur mentirai pas. Vivre simplement, en osmose avec soi-même. Vivre son époque, profiter, jouir de l’instant présent tout en respectant des règles. Peut-être que c’est c’qu’il faut faire en fin de compte. Nombreux sont ceux qui me prendront pour une folle jusqu’à ma mort. Nombreux sont ceux qui parleront de moi en mal et me cracheront dessus dès quej’aurai le dos tourné. Nombreux sont ceux qui haïssent mes origines, mon histoire et ma culture. Mais, je les aime. Ils seront là, je le sais lorsque je ne serai plus de ce monde. Ils viendront à mon enterrement, certains s’inviteront même à mon mariage et me montreront leurs sourires blancs remplit de haine. Je le sais. Mais, je les aime. Ils viendront manger, danser, rire et imaginer des plans pour me couler, me noyer car ils savent que j’ai cette phobie de l’eau, de ces profondeurs. Je le sais. Mais, je les aime. A quoi bon détester le monde entier ? A quoi bon éviter le monde entier ? Ils ne se montrent pas tels qu’ils sont, jamais en public. Je vous l’ai dis, en privé, ils pourraient vous tuer. Ils ne savent pas que vous savez tout ça. Oh non, pour eux, vous n’êtes qu’une bête à enfermer derrière une cage. Mais, ils seront là. Sachez-le. Près de vous, toujours et toujours à vous mentir et à profiter de chaque gouttes de transpirations que vous avez pu perdre au travail pour parfois les nourrir de votre bonté. Se dire que c’est la vie et que parfois c’est moche. Se dire que nous ne sommes que des hommes dominés par le temps qui de toute façon nous attend. Je ne serai pas là seule à partir. Nous y passerons tous. Toujours et toujours. N’est-ce pas ?

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