Une Banale Histoire d'Adultère (Chapitre 1/8)
Pauline Doudelet
Ce texte a été écrit pendant le NaNoWriMo 2010, c'est une version brute et non corrigée. Vous le lisez à vos risques et périls ;)
Chapitre 1/8
La pénombre envahissait progressivement le hall d'entrée. Des pas résonnèrent dans le silence pesant. Le claquetis d'une semelle cloutée accompagnée d'un froissement d'étoffe contre le carrelage. Puis ce fut le tour d'une masse lourde que l'on traînerait dans l'escalier, butant sur chaque degré de marbre. Quelqu'un tentait de remonter péniblement son fardeau jusqu'au premier étage. Soufflant comme un boeuf, et même jurant comme un charretier. Pas le plus discret des personnages. Heureusement la maison était vide.
La maison était vide, inhabitée. Sans aucune autre âme que le vindicatif boîteux qui pestait contre le ciel et tous les saints. Et vous me croyez ? Bien sûr, puisque je vous le dis ! C'est moi qui raconte l'histoire donc je sais exactement ce que j'écris. Bon, après j'enjolive peut-être un peu. Voyez par exemple, quand je dis « La maison était inhabitée », ça fait mystérieux, plein de toiles d'araignées, de poussière qui volent au passage de mon étrange invité. Mais en réalité, elle était très propre cette barraque. Tout simplement par ce qu'elle appartenait à la mère Michelle – comment ça, vous trouvez ça bizarre comme nom la mère Michelle ? Moi je trouve que ça lui va bien... et puis c'est moi qui décide. Et donc que la mère Michelle était assez rigoureuse sur l'hygiène de sa bicoque. Maniaque même. Alors, puisqu'elle n'était pas là ce soir, mais qu'elle habitait bien la maison le reste de l'année, le bâtiment était très bien entretenu. Pourquoi n'était-elle pas là ce soir ? Franchement, on s'en fiche. La maison était vide, c'est le plus important. Vous n'avez qu'à inventer cette partie de l'histoire si vous voulez savoir TOUT ce qui se déroule, moi, je m'en fiche. La Mère Michelle n'était pas chez elle, ce soir-là, c'est tout ce qu'il y a à savoir.
Bon revenons à notre blasphémateur. Enfin, il n'était pas un blasphémateur. Pas le moins du monde. Je sais, je vous ai dit qu'il pestait contre le ciel et tous les saints. Mais c'est une image ! Saint Jean et Jésus Christ n'avaient rien à voir là-dedans. Non, mais je trouve beaucoup plus poli et flatteur pour notre ami de faire un jolie figure de style plutôt que de vous révélez abruptement qu'il avait prononcer les mots « Putain de bordel de merde » quand le poids mort qu'il portait lui avait glissé des mains pour s'écraser sur son pied. Voyez, c'était donc un honnête homme.
Avec toutes vos bêtises, j'ai perdu le fil. Surtout qu'il y a une chose que vous ne savez pas, c'est que moi, je suis pas dans la maison. Enfin pas dans la bicoque ultra-briquée de la mère Michelle, non, ma maison à moi est assez bordélique en ce moment. Les gamins ont foutus du bazar partout, je viens de m'éclater un pied sur un minuscule lego et mon mari est en train de faire un calcul mental tarabiscoté à voix haute pour savoir la quantité de farine qu'il doit mettre dans sa pâte à crêpes. Autant dire que je n'ai pas vraiment l'esprit à mon histoire. Ce n'est pourtant pas bien compliqué de faire une règle de trois : 6 œufs, 500 grammes de farine et 1 litre de lait, ça donne 2 œufs, 170 grammes de farine et 1/3 de litre de lait. Combien fait un tiers de litre ? On s'en fiche, le verre doseur est divisé en huitième... Commencer pas à m'embrouiller encore plus hein ! J'ai jamais aimé les maths !
Revenons à nos moutons ! Pas de poussière, je vous l'ai dit, y'a rien qui traine. Ne soyez pas borné ! C'est la nuit, y'a personne dans la maison à part un type qui a du mal à trainer un énorme paquet dans un escalier. Le type porte une chaussure à talonnette métallique, donc on peut supposer qu'il boîte. Et qu'il n'est pas un blasphémateur. Ça non, c'est même un bon catholique. Il va à la messe tous les dimanches.
Lorsqu'il réussit à tirer le lourd sac de toile sur le premier pallier, il prit le temps de s'éponger le front. Sortant une flasque de la poche interne de son manteau, il en bu bruyamment une gorgée avant d'exhaler un profond soupir de contentement devant ce whisky pur malt 12 ans d'âge. Puis il se remit à l'ouvrage, continuant à porter sa croix, ou plutôt le colis vers le deuxième et dernier étage. En réalité, il s'agissait plus d'un grenier. La mère Michelle n'y mettait jamais les pieds. Trop sale, trop risqué d'y attraper quelques miasmes mortels. Une cachette sûre et sans danger. Le temps qu'on retrouve son petit ami, le vieux boiteux serait bien loin.
Bon, là faut que je fasse une pause. Oui déjà. Pardon. Mais j'essayais de vous rendre l'ambiance mystérieuse d'une maison de campagne dans laquelle un homme étrange déplaçait un plus étrange fardeau et je n'y suis pas. Pas du tout. Excusez-moi, j'ai besoin de crier un coup.
« LES GOSSES VOUS ALLEZ JOUER DANS VOTRE CHAMBRE OU JE ME FACHE !!! »
Voilà. Ça fait du bien et puis, je vais avoir un peu de calme...
« T'ARRETES IMMEDIATEMENT DE TAPER SUR TON FRERE OU C'EST MOI QUI VAIS TE TAPER DESSUS ! »
Quoi ? Je vois pas pourquoi il serait le seul à avoir le droit de se défouler ? Bon, et puis, les menaces c'est pas comme si je le frappais vraiment. Je ferai jamais ça. Ou alors un jour où je serais particulièrement énervée... Mais je ne vois pas comment ça pourrait arriver. Je suis zen, je me remémore mes cours de yoga et tout ira bien. Zen...
« ATTENDS UN PEU QUE JE T'ATTRAPE ! »
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Kévin n'était pas de prime jeunesse. Mais il adorait se balader dans son jean slim délavé à la main qui lui avait coûté une fortune, et surtout son t-shirt moulant de Muse. Ça le faisait paraître plus jeune. C'était pour attirer les minettes. Ces petites ados qui avaient encore un corps tentateur et surtout pouvaient porter une mini-jupe et un top « ventre à l'air » sans vous retourner le cœur. Jeannine n'avait plus ce corps. Malgré tout, elle s'obstinait à vouloir ressembler à ces filles en fleurs, avec ses couettes, sa jupe trop courte sur ses cuisses trop grosses. Quant au t-shirt, il faisait plus brassière boudinée que haut sexy.
Jeannine portait fièrement ses quarante ans. L'opulence de sa poitrine était parfaitement mise en valeur par son magnifique top rose moulant siglé Totally Spies. Quant à l'œil des jeunes hommes, il était toujours attiré par ses cuisses galbées qui dépassaient de sa jupe fourreau blanche. Ils lorgnaient sans doute vers un triangle interdit qu'elle avait intégralement épilé afin que son string violet soit le seul indice discret de sa liberté de pensée. Elle était à son meilleur avantage ce soir. Contrairement à Kévin qui se trémoussait comme une vieille folle dans un pantalon qui lui irritait l'entrejambe à force de rétrécir à chaque lavage. Et Muse était devenu réellement ringard depuis au moins trois mois.
Franchement, ils se croyaient où ces deux-là ? Nous étions tous à peu près d'accord, que passé un certain âge, disons l'âge où l'arthrite commence à rouiller vos articulations, ils devraient être interdit d'entrer en boîte de nuit. Là, c'était le comble du ridicule. Ils se dandinaient tous les deux comme s'il avaient 15 ans, d'ailleurs ils ne devaient pas avoir changé depuis cet âge-là. S'ils en avaient jamais atteins l'âge mental. Lui tournait autour des filles comme s'il était le coq de la basse-cour, prenant leurs moqueries pour des gloussements de plaisir. Quant à elle, c'était à peine si elle n'avait pas indiqué sur son t-shirt : il me baise mal, prenez-moi sur le champ. À vous dégouter de vieillir.
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La pénombre baignait le champ. Il était aisé de s'y déplaçait sans être vu car la lune était nouvelle, c'est à dire parfaitement absente. Les étoiles n'étaient pas visibles car, bien que nous fûmes au beau milieu de nulle part, le ciel était envahit par la fumée de la toute nouvelle usine d'incinération de Marbrouq à dix bornes de là. Cette énorme usine débitait du dix milles tonnes de déchets à l'heure, et la fumée se voyait jusqu'à la côte, parfois jusqu'aux îles quand le vent s'y mettait. Mais ce soir, il n'y avait pas de vent. On s'en bat un peu puisque nous ne sommes ni sur la côte, ni dans les îles, mais dans ce champ noir où régnait la pénombre, l'obscurité, l'opacité et la nébulosité la plus totale.
Oui, je sais, la nébulosité, c'est étrange. Mais je ne fais que vous donner les exemples de mon dictionnaire des synonymes.
Le vieux boiteux, que tout le monde dans le pays appelait le père Lustucru, le traversa rapidement pour rejoindre sa propre ferme.
Encore une fois, ça peut vous paraître étrange que ce personnage s'appelle Lustucru. Je n'ai jamais eu aucune imagination pour les noms, donc pardonnez-moi cette faiblesse. Je vous rassure, il n'est absolument pas question de chat dans cette histoire. Du moins pour l'instant. Parce qu'honnêtement, je ne sais absolument pas de quoi il va être question. Mes personnages n'en font jamais qu'à leur tête et me cachent pas mal de chose. Comme la raison pour laquelle le père Lustucru ait pénétré par une nuit opaque chez la mère Michelle qui était absente pour y déposer un mystérieux sac assez lourd dans son grenier. Je n'en sais absolument rien, mais cela ne m'empêche pas de vous raconter le reste de l'histoire !
Pour en revenir à nos chiens de troupeau, le père Lustucru rentra chez lui aussi rapidement que son pas claudiquant le lui permit. Laissant dans la boue du champ fraichement labouré une trainée longue et évocatrice. Personne ne pourrait douter qu'il revenait de nuit, de la maison de la mère Michelle, et qu'il s'étala plusieurs fois dans la bouillasse, laissant tous les quinze à vingt mètres une profonde empreinte de son corps et surtout de ses mains lorsqu'il tentait de se relever avec difficulté. Ce qui laissait sur toute la distance, soit deux cents mètres, seize empreintes de mains, dont une petite dizaine parfaitement identifiable, treize énormes trous et environs cinq cents traces de ses semelles dont la moitié étaient cloutées et indiquaient clairement la présence d'une talonnette. N'oublions pas que lors de la troisième chute, il perdit sa flasque de whisky et ne la retrouva pas, à moitié bourré et à tatons dans le noir.
En tout cas, il faisait nuit et le calme qui planait sur la campagne environnante avant l'intervention du boiteux revint dès qu'il eut fermer la porte de sa longère. Un paisible environnement où parfois la chouette hululait si doucement qu'elle était presque inaudible, le vent soufflait une brise légère qui ramenait les embruns de la décharge publique qui accueillait les déchets que la superbe usine d'incinération ne pouvait pas traiter à cause de l'interdiction d'activité dont elle faisait l'objet, mais qui avait bénéficié d'un aménagement, pour rejet de dioxine dans l'air dépassant de cent-quarante-deux fois les normes autorisées. Bref, tout était calme et silencieux comme une nuit de campagne devrait l'être.
« BON MAINTENANT TU VAS TE COUCHER OU JE TE JETTES PAR LA FENÊTRE ! »
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Kévin avait le pas sûr et cadencé. Au milieu de la piste de danse, les bras en l'air, il balançait ses hanches de droite à gauche (droite, gauche, droite, droite, gauche, gauche...) en avançant prohéminemment son pubis vers cette fille de seize ou dix-sept ans. Et elle se collait à lui. Elles se collaient toutes à lui ce soir. Il était « the King of the Night » D'ailleurs pour l'affirmer, il le cria bien fort à plusieurs reprises. Ce qui provoqua des regards séduits de la part de toutes ces poulettes, et des éclairs furieux de tous les types à la ronde. Mais le Dieu de la Danse le possédait désormais et il commença à tourner les mains en petits cercles, les index pointés vers le ciel, effectuant, également un mouvement de spirales qui partait de ses épaules et descendait vers son bassin d'une manière fluide et coordonnée, le tout bien sûr en tournant sur lui-même et en poussant des « Wouh ! Wouh ! Wouh ! » Ils n'avaient qu'à bien se tenir les gentils minets, ce soir, elles étaient toutes à lui !
Jeannine apprécia que ce jeune éphèbe caressa son corps trémoussé par la musique. Elle lui maintenait les mains sur sa poitrine un instant avant de lui indiquer, en le guidant fermement, qu'elle appréciait également qu'on lui pelota les fesses et les cuisses. Elle scotcha un peu plus son dos contre le corps en sueur de son partenaire. Il lui lançait un regard de convoitise, c'était évident, mais également d'inquiétude. Non, pas possible ! Il devait être puceau. Cela excita un peu plus la pulpeuse blondasse, qui se mit alors à lui susurrer des insanités à l'oreille. Le troublant d'avantage, mais l'empêchant de s'éloigner d'un millimètre grâce à ses mains qu'elle plaquait désormais fermement sur son postérieur rebondi et musclé pour qu'il balança son corps en rythme avec le sien. Et puis cette proximité ne pouvait que provoquer une monumentale érection chez ce jeune étalon à débourrer.
Deux vaches au milieu d'un groupe de délicates biches. C'était à peu près comme ça qu'on pouvait les décrire. En tout cas, c'était cette même impression incongrue d'avoir là deux bouseux sortis de leur campagne pour faire la fête. Sauf qu'ils auraient été plus naturel de les trouver dans un bar karaoké ringard que dans la dernière boîte de nuit à la mode. Comment avaient-ils fait pour entrer, c'était un beau mystère. En tout cas, s'ils continuaient ainsi, ils allaient bientôt se faire jeter dehors. Lui pour pédophilie, tant il effectuait des gestes obscènes au milieu de ce groupe de jeunes filles venues fêter les dix-huit ans de l'une d'entre elles et au milieu duquel il s'était incrusté de force, et elle pour exhibitionniste et tentative de viol sur le pauvre type qu'elle avait agrippé et qui cherchait désespérément à sortir de ses griffes french manucurées et fuschia qui luisait sous les lampes à ultra-violets.
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La pénombre régnait dans la petite entrée lorsque le père Lustucru referma la porte. Il se prit les pieds dans le tapis et s'étala à nouveau en jurant (« Putain de Bordel de Merde de Fait Chier de Putain de Tapis » pour être bien précise – Voyez, il reste un honnête homme !) puis il tenta de se relevait immédiatement mais n'y arrivant pas, il roula sur le sol pour se retrouver allonger sur le dos. Il pouvait tout aussi bien dormir là, il y avait un tapis confortable. Il remua longuement avant de s'endormir finalement, dans un râle continu que provoquait sa bouche ouverte et surtout son palais vibrant sous le souffle exceptionnellement puissant et chargé. L'odeur se dégageant avec un sifflement aigu à travers l'espace laissé vacant par l'une de ses incisives manquantes, rappelait à la fois la force de la nature et ses bienfaits, surtout lorsqu'ils étaient distillés avec art. Ce qui n'était pas le cas, le whisky pur malt 12 ans d'âge qu'il s'enfilait à longueur de temps était de la pisse d'âne à peine bonne à désinfecter les plaies. Mais elle était vendue dans une belle bouteille en verre triangulaire et non dans un bidon en plastique comme l'alcool à 90° qui aurait tout aussi bien fait l'affaire. Le père Lustucru tenait à son apparence de patriarche respectable. Même s'il était actuellement vautré dans son entrée car incapable d'atteindre le salon et le canapé. Au moins, personne ne le surprendrait dans cette situation.
Il est bien non, vous trouvez pas ? Moi, je l'aime déjà ce personnage. Un gros poivrot avec un soupçon de moralité. Et un peu de mystère. J'aime bien les hommes mystérieux, c'est intrigant... Le mien n'a rien d'intrigant ou de mystérieux, alors le père Lustucru, c'était le bel et sombre inconnu qui allait me faire chavirer. Ok, si on oubliait sa tendance à boire. Et à jurer. Et son apparence physique plus que douteuse. Ah, et puis aussi son âge parce qu'il était plus tout jeune... Mais bon, dans l'obscurité, de loin, s'il ne bougeait pas, ne bronchait pas et était à contre-jour (contre-nuit plutôt, si ça se dit...) il aurait pu me faire rêver. En récitant du Mallarmé. Mon mari ne connait même pas Mallarmé de nom, alors...
« Oui, il est superbe ton camion-château-chien en lego, mon chéri. Tu me me laissais tranquille, s'il te plaît ? Tu vois bien que maman travaille non ? »
Ah, Mallarmé...
Contre la nudité peureuse de gazelle
Qui tremble, sur le dos tel un fol éléphant
Renversée elle attend et s’admire avec zèle,
En riant de ses dents naïves à l’enfant :
Et, dans ses jambes où la victime se couche,
Levant une peau noire ouverte sous le crin,
Avance le palais de cette étrange bouche
Pâle et rose comme un coquillage marin.
C'est beau hein ? Et c'est tellement plus poétique que de dire : il l'a bouscula sur le sol pour lui contempler le mignon. Mais bon n'imaginons pas le père Lustucru dire cela. Non, il était plutôt du genre à s'en fiche complètement de prendre le temps de l'observation, et encore moins de le déclamer en vers. À vrai dire, à part avoir renversé la mère Michelle, il y a vingt ans lors de la fête des vendanges, derrière le bucher dans lequel on allait brûler des chats errants (ah ben tiens ! Les voilà les chats de la mère Michelle), il n'avait pas beaucoup eu l'occasion dans sa vie d'en profiter.
Mais revenons à nos canards de barbarie. Le père Lustucru allongé dans le sol de son entrée, ronflant à décrocher les quelques tapisseries au point de croix que feu sa mère avait la passion de collectionner (surtout les sous-bois où les biches venaient s'abreuver à quelques ruisseaux) et totalement ignorant de ce qui se passait à l'extérieur de chez lui. Je l'ignore également, donc n'allait pas me le demander : je n'en sais rien. Et ça n'a pas d'importance. Puisque le père Lustrucru était bien à l'abri de tout danger, chez lui. Endormi pour quelques heures encore, donc laissons-le ou nous risquerions de nous ennuyer ferme pendant les prochaines heures.
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Kévin s'approcha du bar avec son sourire ultra-bright grâce aux ultra-violets. Il se savait à son avantage sous la lumière noire qui faisait ressortir son émail douteux d'un blanc flashant et augmentait l'impression de bronzage artificiel de sa peau sans la moindre séance d'U.V. Il avait repéré cette nana, peut-être vingt ans, mais bon c'était plus sûr pour éviter les embrouilles. Elle avait dansé non loin de lui deux ou trois chansons auparavant, et l'avait fixé avec ravissement quand il avait sortie les pas de John Travolta dans Saturday Night Fever. Sûr, il l'avait impressionné, surtout quand il avait tenté le grand écart. Bon, il n'y était pas arrivé, mais il avait réussi à se relever sans montrer combien son entrejambe avait souffert. Le tabouret du bar le lui faisait encore sentir, mais il conserva un sourire le plus naturel possible – c'est à dire crispé car désormais la toile de Nîmes élimé lui rentrait dans une autre partie du corps moins glorieuse que celle marquée par le pas de danse osé qu'il avait effectué. Après avoir avisé son regard, la jeune fille se tourna légèrement vers le barman, à l'opposé du comptoir, avec un geste de timidité évidente : elle dissimulait son visage et son embarras à être l'objet de ses attentions toutes masculines avec son bras, coude posé sur le zinc, main sur la joue. Elle aspira rapidement le contenu de son verre. Sans doute pour s'en faire offrir un autre. La petite coquine, elle savait s'y prendre.
Jeannine avait réussi à pénétrer dans les toilettes messieurs sans se faire voir. Entrainant au passage son cavalier de tout à l'heure. Ils avaient trouvé une cabine de libre, et elle l'y avait poussé alors qu'il la suppliait, encore hésitant, de le laisser partir. Un puceau, un vrai. Et un timide en plus. « Ne t'inquiète pas mon loulou, je vais m'occuper de toi. Tu n'as pas à avoir peur ! » Et elle s'était mise à lui caressait doucement l'entrejambe tandis qu'il se calait les fesses sur le réservoir de la chasse d'eau, provoquant plusieurs déclenchements successifs dans ses tentatives maladroites pour se déshabiller. Mais elle savait s'y prendre mieux que lui, pourquoi refusait-il de la laisser faire ? Une première fois, c'était impressionnant, mais elle était experte dans les préliminaires réussis. Et elle avait mis un magnifique baume à lèvres framboise écrasée waterproof qui lui laisserait un souvenir inoubliable de sa première pipe.
« Monsieur ? Monsieur, s'il vous plaît, veuillez me suivre. »
Non, vraiment ce type n'avait rien à faire ici. Il semblait ne pas vouloir m'entendre, mais difficile de ne pas me voir lorsque je vous prend le bras pour vous faire exécuter ce que je vous demande. Je ne suis pas le grand black baraqué à la porte pour rien. Videur. Alors, il esquissa un sourire à la jeune fille qu'il importunait depuis cinq minutes en se rapprochant de plus en plus d'elle, lui offrant un verre qu'elle refusait de toucher. Un sourire effrayant laissant parfaitement voir ses dents cariées et branlantes, mais également un relief de son précédent repas qui ornait l'une de ses incisives. Une tache noire se découpant nettement sur le reste de sa dent comme un trou béant. Je l'entrainais plus loin.
« Je n'ai rien fait de mal, je ne vois pas pourquoi...
- Connaissez-vous cette femme ? »
Évidemment qu'il la connaissait. Ils étaient arrivés ensemble. Et même s'ils avaient fait soirée à part, ils étaient tellement semblable dans leurs attitudes et surtout leurs fringues dépareillés au milieu de la foule, qu'ils n'auraient pas été plus discrets que s'ils s'étaient baladé toute la soirée avec un néon clignotant au dessus de la tête indiquant « Pecno ». Et comme chacun sait, les pecnos sont des oiseaux qui ne se baladent qu'en couple. Malgré tout, voyant la mine désolée qu'elle affichait, il hésita un instant avant de répondre. Un véritable connard prêt à laisser tomber sa femme pour retourner serrer de la minette dans un coin.
« Dois-je vous demander vos papiers pour être sûr que vous n'êtes pas le mari de cette femme ? »
Il me lança alors une grimace écoeurée.
« Ok, ouais, je la connais...
- Bien alors, je vous conseille de la ramener rapidement chez vous. Le jeune homme qu'elle a agressé n'envisage pas de porter plainte, mais nous souhaiterions que cela ne se reproduise pas chez nous. »
Et que vous foutiez le camp immédiatement sans jamais remettre les pieds ici. Mais c'était implicite dans mon ton et mon regard. Non, nous étions une boîte de nuit respectable, pas de ça ici. Il la pris par le bras, la leva brusquement et tout deux sortirent rapidement de l'établissement sans demander leur reste. Ouf ! La soirée pouvait enfin redevenir la plus cool de la ville.
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La pénombre était toujours là, chez le père Lustucru. À l'intérieur de la maison, comme à l'extérieur. Le bruit sonore d'une respiration sifflotante et rauque provenait toujours de l'entrée et une masse en couvrait toujours le tapis. Bref, rien n'avait changé chez le père Lustucru et c'était bien déprimant.
Pour moi, évidemment. Je dois vous raconter une histoire, il doit y avoir des rebondissements, de l'action... Ça avait bien commencé avec le côté mystérieux chez la mère Michelle, et puis cet épique
retour à travers les champs ! Mais soyons réalistes, là, maintenant, je n'ai pas grand chose à vous raconter de plus. Un vieux bourré qui s'étale dans son entrée et s'y endort, y'a vraiment pas de quoi en faire toute une histoire... Vous voulez pas que je vous récite un autre petit poème ? Ça serait plus intéressant et surtout beaucoup plus stimulant sur le plan intellectuel, vous ne trouvez pas ? Comment ça vous vous en fichez de mes poèmes ? Bon, ok, je dis plus rien alors.
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Kévin failli faire un écart. C'était de sa faute après tout, il n'arrêtait pas d'y penser. Qu'est-ce qui lui avait pris de l'emmener ce soir avec lui ? Outre le fait qu'elle l'aurait jamais laissé partir seul ? C'est vrai, quoi ? Il était sûr de conclure avec deux ou trois greluches ce soir, c'était son soir de veine et elle le lui avait gâché... Il ferma les yeux pour essayer de se concentrer sur la route. Tout ça pour tenter de violer un pauvre boutonneux ! Merde, Jeannine baisait mal. Qu'elle veuille s'envoyer en l'air à tout prix lui passer complètement au dessus de la tête : elle devait comprendre qu'un thon comme elle, qui était de surcroit un mauvais coup, ça baisait plus. Plus à son âge ! Elle aurait du déjà se trouver bien heureuse qu'il accepta qu'elle se fasse pardonner ainsi. Mais merde, qu'est-ce qu'elle suçait mal !
Jeannine était penchée sur son entrejambe. C'était pas exactement la fin de soirée qu'elle attendait. Mais bon, c'était toujours ça. Elle finirait par exciter suffisamment sa mollesse pour envisager, peut-être, un coït en bon et due forme sur le bord de la route. Quand elle arriverait à tirer quelque chose de cet animal. Elle ne comprenait pas comment il pouvait prendre son pied, et zig-zaguer ainsi sur le chemin, sans qu'il ne réussisse jamais à obtenir une érection satisfaisante... Même ses éjaculations étaient à l'avenant : sans envergure, clairette et peu savoureuse... Non, vraiment, qu'est-ce qu'elle fichait avec ce type qui la baisait si mal, était moche et ringard et conduisait en plus comme il baisait : comme un pied qui se prendrait pour la main gauche de Rachmaninov ?
La décapotable, décapotée, filait à grande vitesse sur la petite route de campagne. Visiblement, ce gars savait y faire car elle était en rodage et il ne passait jamais au delà de la troisième de peur de casser le moteur. Bref, s'il y avait eu un tracteur sur la route des bouseux, il aurait certainement klaxonné cet escargot qui de plus ondulait dangereusement sur la route. Ok, ils avaient bu, c'était plus prudent, mais tout de même. Ils n'auraient pas écrasés une poule tant l'allure était lente. Tout comme la fin de cette soirée d'ailleurs. La DK était flambant neuve avec ses sièges en cuir rouge et blanc (une assise sang de boeuf avec une rayure neige, une seule, large, au milieu du siège ) cela correspondait parfaitement avec la peinture bleu paillette métallisée (il avait payé un supplément pour que les paillettes réagissent aux U.V. et flash en vert efferversant dès qu'elles passaient sous la lumière noire (indispensable quand on compte draguer en boîte de nuit). Ce qui était stupide puisque la voiture restait toujours à l'extérieur... Les deux flancs étant ornés de deux immenses flammes oranges et violettes. Jeannine en avait presque défailli de plaisir en la voyant et Kévin ne faisait plus que de ronfler comme un chat dès qu'il s'en approchait. De quoi leur provoquer ces orgasmes qu'ils peinaient tant à trouver ailleurs.
Enfin, bref, ils roulaient – si on peut appeler ça ainsi... - sur cette route de campagne éloignée de tout quand Kévin eut l'idée (plus que l'envie avouons le) de faire un détour par ce petit chemin boisé pour trousser sa belle. Jeannine toujours penchée et à l'ouvrage n'en attendait pas moins, vu le mal qu'elle se donnait depuis presque dix minutes. Mais ce qui se passa alors contraria leur plan, du moins dans la manière dont cela se produirait, car je ne sais pour quelle raison (un blaireau traversant la route, une chouette piquant du nez sur un mulot dans un champ ou encore le fait que Kévin éjacula courtement mais subitement dans la bouche de sa belle) la voiture fit un bon en avant comme si quelqu'un (qui ne pouvait être que le conducteur) avait lâché soudainement l'embrayage, tout en appuyant sur l'accélérateur (mais en première) et avait également donné un coup de volant vers la gauche (mais ça, il aurait pu le prévoir, puisqu'il ne conduisait que comme un pilote, c'est à dire avec la main droite sur le haut du volant, la gauche toute occupée à d'autres besognes – à ce moment-précis un curage de nez intensif).
Bref, la voiture se retrouvant dans le fossé, au beau milieu de nulle part, dans un champ boueux avec deux pantins frustrés en tenues d'adolescents attardés à bord.
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La pénombre fut zébrée un instant d'une forte lumière. Malgré le fait que le père Lustucru fut presque sourd comme un pot et toujours bel et bien rond et endormi, il se réveilla au bruit de vrombissement suivi d'un énorme plop-breubbreoubbreub (j'aimerai vous y voir, vous, à écrire une onomatopée qui ressemble à l'incroyable son que peut produire un véhicule chamarré qui s'embourbe lentement mais sûrement dans le champ du père Lustucru). Il ne vit aucune lumière à l'extérieur, mais ce n'était pas évident puisqu'il était toujours plat dos sur sa moquette. Il tenta alors de se relever et fini par arriver, en passant par la position dos-flanc gauche – dos – flanc gauche encore mais ça marche pas – dos – flanc droit avec la main qui agrippe le pied de l'horloge comtoise et tire dessus – épaule droite avec appui de la main gauche pour s'assurer qu'il tomberait pas – quatre pattes pathétiques en cinq essai, mais heureusement qu'il y avait cette foutue horloge – puis tentative de se relever toujours grâce à l'horloge qui ondulait sous son poids (du père Lustucru, pas l'horloge, elle, elle ne faisait pas le poids ) - pestage contre la loi de Newton – pestage contre les pieds et un tapis – puis enfin la ferme et claire position de bipède assurée et vacillante jusqu'à la porte d'entrée.
« Oui mon chéri, c'est gentil de me montrer tes legos. Tu préfères pas les montrer à papa ? Ah, il regarde un film. D'accord, et c'est quoi ton truc ? Ah ! Une étoile de la mort- nounours-qui-crache des boules de feu ! Splendide mon trésor... »
Dehors, il faisait nuit noire. Quand je dis, nuit noire entendait qu'un mec bourré comme l'était le père Lustucru ne pouvait rien voir, même en laissant ses yeux s'habituer pendant des heures. Mais il entendait des bruits, même s'il était à moitié sourd, alors il commença à tatonner dans le vide en direction de ses gémissements de douleurs qui provenaient de la route. Encore un crétin qui s'était sans doute planter dans le fossé.
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Kévin s'activait autour de la voiture. Bon, le fais qu'elle se retrouve dans le bas côté n'avait pas été prévu. Mais il avait repris du poil de la bête et Jeannine était la seule femme à des kilomètres à la ronde. Le choc n'avait pas été violent. C'était plus comme enfoncer un doigt dans de la crème au chocolat que de percuter son poing contre un mur. Et heureusement que Jeannine avait eu le réflexe de tout recracher (le machin comme la cargaison) sinon, il aurait sans doute gagné un détour par les urgences ou en tout cas une grosse frayeur. Enfin, toujours était-il qu'il s'activait désormais parce qu'elle l'avait frustrée dans sa chasse de la soirée et qu'il n'y avait pas de raison qu'il se prive d'une partie en plein air, juste parce qu'elle l'obligerait à appeler une dépanneuse ou au moins un bouseux du coin et son tracteur pour sortir la DK du fossé. Sans compter le nettoyage complet pour lequel il allait devoir raquer.
Jeannine gémissait contre la carrosserie. C'était assez instable, le véhicule n'avait visiblement pas encore fini sa course car il avançait de quelques centimètres sous chaque assaut de Kévin. Où alors il avait oublié de mettre le frein à main. Ce qui aurait été stupide car le nez était bien embourbé dans cette boue marronnasse qui lui avait bousillé sa belle paire de talons aiguilles haut de quinze centimètres. Elle le savait parce que ses pieds soulevées de ce même sol par son mari et s'agitant dans les airs autour de ses épaules, ressemblait plus revêtus de deux énormes mount boots que des fines lanières de cuir synthétique blanc qui avaient plus tôt délicatement entortillées ses chevilles enflées. Mais elle gémissait quand même parce qu'elle ne voulait pas que ça dure trop longtemps. Il baisait réellement comme une limace ayant avalé un peu trop de bière. Et en plus, il cherchait à lui coller sa limace justement dans le creux de l'oreille, histoire de rendre l'affaire encore plus érotique et répugnante. Autant lui faire croire qu'elle jouissait rapidement pour qu'il ne se sente pas trop en devoir de prendre son temps. Plus vite ils en auraient fini, plus vite elle pourrait aller faire du stop sur la départementale qu'il avait quitté quelques minutes plutôt et qui devait regorgé de jeunes et beaux automobilistes.
Ils s'agitaient comme deux singes sans aucune retenue. Mollement certes, mais aucun doute sur la nature de ce qu'ils étaient en train de faire, là en plein air, sur la carcasse d'une décapotable dont le moteur s'était définitivement noyé dans la couche de sédiment gorgée d'eau à l'excès. Ils venaient d'avoir un accident de voiture, certes mineur mais complètement ridicule, et la seule chose à laquelle ils pensaient c'était d'offrir un spectacle peu ragoutant au monde. Bon d'accord, avec l'absence de lune et les nuages de l'usine d'incinération, il fallait n'être qu'à un mètre ou deux pour esquisser l'ombre d'une position obscène. Et croyait moi, ça ne valait pas le coup de se rapprocher. Mais soudain, au dessus des gémissements feints et féminins, des raclements de gorges ridicules et masculins, se firent entendre – en plus de la chouette qui hululait – des bruits inquiétants de pas. Métalliques, bancals, accompagnés de grognements peu amènes... Jeannine se figea instantanément en silence alors que Kévin se figeait mais pour une toute autre raison plus mécanique et terre à terre et dans un râle de soulagement (et puis félicitons-le, deux fois en quelques minutes, c'était un véritable exploit).
« T'as entendu ?
- Hmmlmllgleumle... »
Ce n'était pas la menace qui approchait, c'était la réponse de son protecteur de mari. Ne discutez jamais avec un tel homme juste après qu'il ait vidé ses sacs, son cerveau était aussi vide que ceux-ci.
Les bruits effrayants se rapprochaient et Jeannine cherchait à accommoder sa vision à la pénombre qui baignait encore et toujours le champ. Mais pour les mêmes raisons que je vous ais cité plus haut, comme personne ne pouvait les voir à moins d'un mètre, elle ne voyait pas beaucoup plus loin. Finalement, alors que les sons étaient si proches qu'ils purent sentir le souffle infernal de ce qui les menaçait, elle vit surgir un être démoniaque, les deux bras tendus vers elle pour la saisir et l'emporter, couvert de la terre même de laquelle il devait s'être extrait quelques heures plus tôt en brisant le couvercle de son cercueil pour revenir sur terre et s'abreuver de sang frais et de chair fraîche. Honnêtement, Jeannine et Kévin n'étaient pas un met de premier choix, ni même du second. Un sang épais de triglycérides et de gamma GT, mais aucune traces de drogue (ils n'avaient jamais réussi à trouver un dealer de cannabis... ) et une chair plus blette que comestible... Mais quand il est trois heures du matin, que vous êtes paumés en pleine campagne et surtout que vous avez l'imagination de Jeannine et le cerveau d'un bulot, vous n'en êtes plus à ces considérations !
« Un zombie !!!! »
Et les pieds de la blondasse immédiatement redescendus sur terre entraînèrent celle-ci et son Don Juan de pacotille qu'elle avait saisi par la main, à travers le champ. Ils s'étalèrent plusieurs fois, mais réussirent à décamper plus vite qu'ils n'étaient arrivés là (ce qui n'était pas difficile) et à disparaître dans la nuit noire. Loin du terrible monstre qui les poursuivait.
ooo
La pénombre était épaisse dans l'esprit du père Lustucru. Il n'avait pas bien saisi pourquoi deux personnes qui venaient de planter leur voiture dans son champ – son champ à lui qu'il était le seul à labourer, à ensemencer, à cultiver et à récolter depuis toutes ses années, et donc le seul à avoir le droit de bousiller, non mais ! – avaient décamper aussi vite en voyant venir de l'aide.
« Oui, quoi encore mon lapin ? Oh ! C'est un Starship-Entreprise-Dora-canon-lance-flamme ! Une pure merveille, mon petit cœur, une pure merveille... »
Nota pour moi-même : il faudra réellement que je dise à son père de faire attention à ce qu'il regarde comme film devant son fils de cinq ans...
Bref, revenons-en à nos extra-terrestres angora. Le père Lustucru, dans sa dégaine de poivrot embourbé, tapota la carrosserie un instant. Mais comme il n'y voyait goutte, et n'en avait plus une seule puisqu'il avait perdu sa flasque quelques heures plus tôt, il reprit le chemin de sa bicoque, s'étala à nouveau une ou deux fois dans la fange, puis réintégra sa demeure. Cette fois, il tomba près du canapé (il avait mal jugé la distance) et ne se releva plus avant le lendemain matin. Ce n'était pas grave, parce que là aussi il y avait un tapis épais... Ou peut-être était-ce son chien... Parce qu'une carpette qui bougeait, geignait et avait cette odeur humide et particulièrement écoeurante, c'était quand même étrange. Enfin, il était bien trop tard pour y faire quoi que ce soit. Demain, il y verrait plus clair.
« QUOI ENCORE MON LOULOU D'AMOUR ! Aaah... oui, c'est... c'est formidable... Et c'est quoi ? Un ? Un étalon-burné-bourreur-de-salopes ? QUOI ?! CHERI !! T'ES EN TRAIN DE REGARDER QUOI LA ? »
(à suivre !)
Ah ah ! Il ne faut pas parler d'auteur, c'est justement le sujet de l'histoire plus tard une belle dispute entre l'auteur et la narratrice au sujet de la narration (mais je me rends compte que je n'ai aps tout publié, faudrait que je le fasse)
· Il y a presque 13 ans ·Merci pour ton commentaire
Pauline Doudelet
Tu as une belle plume, je laisse ce commentaire bien que je découvre tout juste ton histoire qui anacoluthe d'un univers à l'autre, mais moi, j'y reste accroché, curieux, avec l'envie de savoir où tes lignes mènent. Sinon , je trouve que l'auteur s'invite trop dans la narration. J'entends par là que tu prends trop souventle lecteur directement à témoin dans la pensée et le déroulement de ton histoire, c'est déroutant, mais la qualité d'écriture demeure. Ce n'est que mon avis, qui suis-je pour critiquer - bref. Ce schéma doit faire partie de l'univers que tu crées dans ce texte, bon bref, je poursuis la lecture.
· Il y a presque 13 ans ·olive-le-poete