Une douce noirceur

M Minosa

Je suis une masse flottante, me battant pour un souffle d'air. Je me noie avec les chaines de ma propre vie, je sombre dans les profondeurs marines. 

L'eau devient froide mais ce froid me brûle, paradoxale non ? Cela devient un manteau de glace qui me tient chaud. Je me noie de par ces boulets qui trainent à mes pieds et m'entrainent dans leur chute sans fin. Comment puis-je marcher avec leurs poids, je ne retrouve plus la clé alors me voilà prisonnier de ces émotions que je n'arrive pas à contrôler. Je me débats, je crie à l'aide dans cet immensité sombre mais sans entendre aucun écho, aucune réponse ne parvient à mes oreilles. Tout ce que je perçois c'est ce néant d'obscurité. Je ne ressens plus rien, la chaleur de mon corps est remplacé par une glace qui inonde mes veines, mon corps commence à se fondre dans cet amas bleuté. Mes yeux se ferment lentement, ma force ne parcoure plus mon corps, mon énergie s'évapore, elle l'aspire et s'en réjouit. 

Désormais aucun son n'arrive à sortir de ce tas de chair. Le silence est d'or comme on dit, mes cordes vocales est réduit en miettes. Je souris face à cette décomposition mentale et mes dernières réserves d'oxygène sortent sous forme d'écume blanche. Étrange, c'est blanc pourtant ce qui m'entoure n'est que noir, et sombre. 

Attends, j'entends des cris, on m'appelle ? Qui vient me déranger dans ce sommeil si paisible ? Je ne sais pas,  je me réveille ? ou je me repose de manière éternelle ? La décision est dure et mes chaines m'entrainent de plus en plus des les profondeurs abyssales. Je tends avec difficulté ma main, est ce un génie qui vient me sauver ? On me sort de ma torpeur. Les lumières sont fortes: le soleil vient de se lever.

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