(UNE) EDUCATION SENTIMENTALE

lollapalooza

Mademoiselle tentait une fellation plus que maladroite, lorsqu’entre deux halètements, elle essaya de m’expliquer qu’elle agissait de la sorte par « amour » pour ma petite personne. Mon sang ne fit qu’un tour en écoutant cela, étant déjà de bien mauvaise humeur à cause de la journée passée … Je ne pus réagir à cette ineptie autrement qu’en lui tirant violemment la tête en arrière, hurlant :

« POURQUOI ?! T’AI-JE DEMANDÉ DE ME FAIRE UNE PIPE, PUTAIN DE MEEEERDE !! POURQUOI ME DIS-TU ÇA ? Que sais-tu de l’amour, pauvre conne ?! Que veux-tu de moi, bordel ?! Que je ressente la même chose pour toi, là, maintenant ?! Penses-tu sincèrement que je sois en état d’éprouver quoique ce soit ?! Que veux-tu pour satisfaire ton impatience ?! Que je m’ouvre les veines sur ce putain de lit, que je prête serment ? Je n’en peux plus de devoir supporter de telles conneries ! Je ne peux plus supporter tes crises de jalousie, tes goûts de chiotte, ta suffisance et ta fierté mal placée. Tu veux le monde pour toi, et pourtant cela n’arrivera pas. Jamais !?! ».

Céline s’approcha peureusement de moi, essayant de me calmer. Rien n’y fit … J’en étais tout simplement incapable : « Je ne peux plus aimer, je ne veux plus. Cela n’a fait que me tuer, jour après jour. Voir grandir en moi cette souffrance, devoir continuellement s’arracher les entrailles pour calmer cette douleur. Dieu a déjà maudit le reste de mon existence pour avoir éprouvé un jour ce que tu me demandes de faire ! Ce n’est pas toi qui arrivera à changer cela … Je suis incapable de t’aimer, de te protéger, de te répondre dans le bon sens quand il le faut, de sacrifier mon énergie à une tâche qui me dépasse … Je ne sais pas même quoi penser de notre histoire, si ce n’est que l’on apporte rien l’un à l’autre … de la haine et du ressentiment peut-être. Que penses-tu de cela ? Ma réponse te convient ? Suis-je assez honnête pour toi ?! Répond Putain!!

Debout près du sommier, à moitié nue, Céline me regardait tristement, tenta de répondre, mais s’effondra en sanglots … Dix minutes lui furent nécessaires pour me dire ces simples mots :

«Tout ce que tu viens de dire, je le savais depuis le début … tu m’avais prévenu dès notre rencontre … »

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