Une Foi

mesnil-au-pain

Amen

Dans une encoche profonde, au demeurant intime
Je la conserve en icône, taillée dans ma mémoire
Protégée du temps, de son œuvre qui n'abîme
Aucun des traits qu'elle ne laisse à voir.

Là elle demeure toujours aussi belle qu'une inconnue
Que l'on a croisé et qui nous subjugue
Et c'est ainsi également parfois que dans la rue
Je crois la reconnaître dans une démarche, une fugue.

Je consacre à son effigie tout l'autel que j'ai bâti
Où j'épanche en prières des vœux inachevés
Projetant vers elle une dérisoire empathie
Que le néant reçoit depuis son ciel élevé

Foi sans échos, dont les sourdes réponses
Ponctuent le tableau du monde réel alentour
Mille pointes qui se répandent en ronces
Dans les moindres allées de mon parcours.

Sainte Parabole, je me souviens de tes paroles
Et marche de gré, pieds nus, ton chemin
Oublieux chaque jour des gouttelettes folles
Qui filent et perlent le trajet vers les lendemains

Vers un autre monde je tourne mes espérances
Libérant cette vie par une foi que je révère
Je m'élance exempt de toute défiance
Libre de cette chimère que j'espère.

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