Une histoire qui en vaut une autre

Jean Marc Kerviche

Nouvelle version de l'Evangile

Une thèse selon laquelle tout ne se serait pas passé selon les anciennes écritures :
La transformation d'une histoire honteuse en son contraire glorieux.
Marie... enceinte de son père, Joseph, doit fuir avec lui pour échapper à l'opprobre des voisins et des autorités religieuses. Le scandale et la honte de cette maternité liée à l'inceste sont niés par l'affirmation de la chasteté de Joseph et celle, ô combien heureuse et fortuite (quelle bonne idée !), d'une conception divine. Toute honte est effacée transformée en gloire par le caractère divin du nouveau-né. Cette jeune accouchée doit lutter contre le désir de tuer son enfant. Le vœu infanticide est rejeté sur une figure extérieure cruelle, Hérode, à qui l'on fait tuer tous les nouveau-nés innocents. Cette jeune mère sauve le sien au lieu de le supprimer honteusement. L'enfant nait dans une bergerie, lieu inaccoutumé entre l'âne et le bœuf. Belle histoire en vérité pour qui ne remet rien en question et avale tout cru ce qu'on lui a fait croire.

  • Grand rire ! J'adore !
    Autre version certainement proche de la vérité : A l'époque le nom de Jésus courait les rues, et les crucifixions, hélas, aussi. Donc, les hommes ont choisi un Jésus, l'ont fait naître dans une étable, à Noël, c'est mieux, et voilà c'est ainsi que la légende s'est formée ! Merci pour ce conte !

    · Il y a plus de 7 ans ·
    Louve blanche

    Louve

    • Les infamies trouvent toujours une justification qui les renverse car il est impossible de vivre dans la honte.
      Cette théorie est expliquée par Paul Denis dans un ouvrage "De l'exaltation" au chapitre "La négation de la honte" chez "Puf" collection Le fil rouge, et plus précisément dans le sous chapitre "La position du paria".
      Je tenais seulement à faire partager cette idée. Idée au demeurant pas aussi stupide que ce qu'on nous a toujours fait croire.
      J’ai visionné à une époque un film « La ballade d’Occi Byrne, le chant du cygne » et j’ai tout de suite fait le rapprochement de ce qui est contée dans ce film avec la théorie présentée par Paul Denis que j’avais lue peu de temps avant. Comme quoi !
      Le film retrace l’histoire d’une enfance malheureuse qui mène à une dépréciation de soi alimentée par le rejet d'une société formatée par les usages et les institutions. La différence est niée, conspuée, brimée.
      Tout est mêlé, la rage de l'ignorance, l'absence de mots pour expliquer la difficulté d'être, les épisodes dramatiques à l'hôpital psychiatrique. En quelques mots, une existence brinqueballée dans tous les sens sans pouvoir mettre de mots au mal être.
      Bref, une triste existence, une vie gâchée alors qu'elle aurait pu être transfigurée comme Jésus en son temps dans le sens d'une histoire honteuse en son contraire glorieux, comme je l'imagine aisément, Marie enceinte de son père, Joseph, qui doit fuir avec lui pour échapper à l'opprobre des voisins et des autorités religieuses. Le scandale et la honte de cette maternité liée à l'inceste sont niés par l'affirmation de la chasteté de Joseph et celle d'une conception divine ; toute honte est effacée transformée en gloire par le caractère divin du nouveau-né.
      Il aurait suffi de peu de choses pour qu'Occi Byrne, le héros du film devienne le nouveau messie.
      Aujourd'hui, une question subsiste : Peut-on encore croire à tout ce qu'on nous raconte, histoires, contes et légendes qui alimentent notre ignorance ?

      · Il y a plus de 7 ans ·
      Rerefaite d%c3%a9finie

      Jean Marc Kerviche

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