Une histoire qui finit bien

petiteplume

Bobom. Biiip. Bobom. Biiip. Bobom. Biiip. Biiip. Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip...
Les médecins s'activent. L'appareil qu'ils manipulent est capable de ramener à la vie un corps tout juste mort. Une femme aux yeux rougis est entraînée hors de la pièce. On tire les stores.
« Mon bébé ! hurle-t-elle en frappant la vitre de ses poings. Mon bébé ! Rendez-moi mon bébé ! »
On passe près d'elle, on s'apitoie un peu, on hâte le pas, on est gêné. Cette femme dérange, avec sa douleur. La douleur, ça fait mal, mais quand ce n'est pas la nôtre, elle dérange.
La femme, réalisant que cela ne sert à rien, s'arrête soudainement. Elle aperçoit un banc, y laisse tomber son corps bouleversé, puis, ses larmes ne tarissant pas, fixe la porte. Cette porte derrière laquelle se joue le plus dangereux des jeux. Le jeu de la vie et de la mort. Un jeu dont l'issue peut-être une fin ou un début.
La femme attend, fébrile.
On ouvre la porte. On sourit, on tend le bras en arrière, on invite la femme à entrer. On dit des choses sur un ton joyeux, aussi, mais la femme n'entend pas. Elle se précipite au chevet de son enfant. Le jeu est terminé. Les médecins ont gagné. Dans le lit, il y a un corps, un corps encore jeune, un corps tout chaud et plein de vie. Avec ses cheveux blonds éparpillés sur l'oreiller, ses paupières fermées, sa bouche entrouverte, sa robe blanche d'hôpital, et sa peau pâle, toute pâle, qui reprend des couleurs, elle dort. Elle a tout l'air d'un ange.
C'est une histoire qui finit bien.

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