Une journée ordinaire
mamzelle-vivi
Une journée ordinaire
Une jeune femme avance, inexorablement.
Encore une journée passée à longer et parcourir ces couloirs immenses.
Encore une journée de perdue.
Vérona, se disait-elle en elle-même, tu cherches cette gamine depuis trop longtemps.
Et si tout cela n’était qu’un cauchemar. Si seulement elle pouvait encore croire à son réveil agité, dans sa chambre si douillette. Mais non. Avancer encore et toujours, trouver la fille, c’était son unique chance de sortir de ce monde devenu le sien depuis tellement de temps.
- Vérona ! que fais-tu encore? demanda Zorban, toujours inquiet pour la jeune femme.
- on n’est pas encore allés par là….répondit-elle, en désignant les sombres ruelles de la ville.
Depuis que Zorban avait découvert Vérona dans une des cuves de décompression, il avait du mal à comprendre son attitude. Elle s’obstinait à répéter qu’elle ne venait pas d’ « ici », comme s’il y avait pu avoir un « ailleurs ». Mais elle s’était peu à peu résignée.. sauf quand ses rêves revenaient.
Le premier jour elle n’avait pas arrêté de parler. Mon chat patati patata, les restaurants, la vente par correspondance, la nourriture chinoise.. n’importe quoi. D’ou sortait-elle tout ce charabia ? dans tous les cas, elle était trop bavarde pour les couloirs de la cité.
Tout le long de son premier jour dans ce monde, elle avait parlé longtemps, de son monde à elle, avec son soleil et ses étoiles. C’était une idée grotesque, aucun monde ne possédait un soleil naturel depuis ….il ne savait plus depuis combien de temps d’ailleurs.
Les couloirs de la cité. Si dangereux dès que le soleil factice s’éteignait. Quelle horreur, pensa Vérona, chez elle, le soleil se couche, il ne s’éteint pas comme une clope. Quand elle pensait à son monde, la douleur était plus dure encore. Des brides lui revenaient, rien que des furtifs et vagues souvenirs, rien qui aurait pu l’aider à mieux comprendre sa situation. Et encore ce jour là, elle traînait dans les recoins de la cité, à la recherche d’un indice sur sa vie, aussi minime soit-il.
-« Veo attention !! » cria juste à temps Zorban, tout occupé à admirer les courbes du corps de Vérona.
Des Karnox. Toute une troupe. Puissamment armés de leurs sabres empoisonnés. Les pires renégats de la garde senatoriale. Une seule coupure et vous êtes bon pour aller voir le grand intérieur.
Les Karnox étaient sur elle..
A SUIVRE
super
· Il y a plus de 14 ans ·Remi Campana