une journée ordinaire partie 2

mamzelle-vivi

...

Trop tard pour fuir. Issus d’une espèce qui avait évoluée trop rapidement pour les chercheurs de la planète, ils étaient devenus incontrôlables .Le sénat les avait à sa solde, mais les dérapages étaient fréquents.

Vérona, dépourvue la première fois qu’elle en avait croisé, maîtrisait désormais les attaques rudimentaires de ce monde de combats perpétuels.

L’attaque joyeusement baptisée « piscine » par Vérona n’était pas évidente mais efficace contre les karnox.

Un coup de sabre l’effleura.

Rapidement elle plongea vers le sol, s’arrêta à raz de terre et lança ses jambes en direction des jambes de ses ennemis. Déséquilibrés, les deux Karnox tombèrent lourdement.

C’était le moment. Souplement, Vérona se jeta sur eux et trancha d’un coup leur antenne frontale.

Aussi stupide que cela paraisse, leur antenne était leur seul point faible. Leur trancher causait leur mort.

Vérona avait eu de la chance. Zorban moins. Il avait été touché par un sabre. Heureusement Zorban était un fils de la de l’élément de la terre, il est un des rares immunisés contre ce venin. Mais la douleur restait atroce.

L’attaque a été rude. Ce soir ils iront se repaître dans la tanière des Hox. Quasiment toutes les tribus finissent par « ox » ici, plaisanta Vérona, se rappelant ces comics dont elle était friande chez elle. Ces comics ridicules dont elle riait…

Epuisée, Vérona s’écroule en arrivant dans la tanière de Zorban. Et comme toutes les fois qu’elle s’endort, elle aperçoit la fillette tant recherchée.

Zorban la sort brutalement de son rêve.

Encore un songe avec cette gamine, cette fille pas comme les autres qui la ramènerait chez sa véritable patrie, se dit Vérona en revenant à elle.

Elle se rappelait son premier jour et sa rencontre avec Zorban. Lui seul ne l’avait pas vu comme une maudite parce qu’elle avait la peau claire et une poitrine. La normalité dans un monde est toujours l’anormalité dans un autre. Zorban l’avait trouvée dans une immense cuve, mais elle ne savait pas d’où elle venait. Elle avait dû tomber de haut, elle était pleine de plaies sur tout le corps. Sa mémoire était capricieuse. Elle se souvenait de tout, de son chat, là-haut, chez elle, de ses amis, des mecs avec qui elle avait flirté. Même de son dernier repas. Gnocchis au fromage devant une émission musicale assommante.

Mais aucun souvenir entre le moment où elle avait fini son repas et le moment où elle avait chuté dans cette maudite cuve.

Heureusement il était là. Elle avait appris à aimer Zorban et sa fratrie, à découvrir la population de cette « terre ».

D’étranges peuplades vivaient dans ce monde.

Les Hox, pacifiques et craintifs, vivaient en groupes dans d’étranges cahutes semi-enterrées.

Les Karnox étaient tout le contraire, s’en était pathétique. Les Anges étaient évolués et lui ressemblaient presque. Contrairement à ce que Vérona avait pensé, ils n’avaient pas d’ailes et tous n’étaient pas amicaux. On les voyait rarement mais le sénat, composé de toutes les tribus et  d’autres qu’elle n’avait pas identifiées, semblait leur obéir. Les Anges  avaient à leur tête Miron, qui semblait détenir une forte domination sur eux.

Elle se souvenait également de sa première requête auprès des Anges.

Le dialogue échangé resonnait encore dans sa tête, elle le revivait même.

-« Que veux tu chose maudite ? »(ici elle n’était pas une femme mais un accessoire)

-« Grands anges, on dit ici bas que vous lisez dans la mémoire de vos sujets. Je ne suis pas d’ici, je viens d’un autre monde. Je veux savoir comment je suis arrivé et comment repartir. »

Cette requête avait beaucoup désorienté les Anges, mais ils n’en laissèrent rien paraître. Une chose avait parlé sans se prosterner, c’était chose déjà assez rare. Elle demandait en plus de quitter ce monde. Soit ! les Anges savaient qu’il y en avait d’autres, mais ne voyaient pas en quoi ils étaient meilleurs que le leur. Guerre et sang y étaient également chose courante.

-« chose…nous ne pouvons pas te dire tout cela. Tu devras le découvrir à travers tes propres souvenirs cachés. Pour cela, nous allons te consentir une faveur. Tu auras le droit de plonger ton regard dans le Cercle. Mais celui ci ne te dira pas tout. Qu’on la conduise ! »

 Les anges ne s’exprimaient pas individuellement. Leur groupe parlait d’une seule voix. Pourtant Vérona avait senti que tous n’étaient pas d’accord dans cette décision.

-« Oh Anges, soyez bénis de votre grande grâce à mon égard. »

Les anges n’avaient pas saisi le sens du mot «  bénis » mais peu importe. Plus vite il se débarrasserait de cette chose, mieux cela irait.

Pour Vérona, « pas tout » était mieux que « rien ».Elle était entrée dans la salle du Cercle, objet de toutes les convoitises au sein de ce monde. Il était ‘la vérité universelle’. Elle avait imaginé une sorte de cercle magique où l’on posait ses mains, qui nous envoyait des réponses…le cliché quoi. Tout de façon, pensait Vérona, ce monde avait vraiment l’air d’un cliché de SF. Pas de soleil, des tribus guerrières, des grands manitous et des monstres. Si jamais elle sortait, elle pourrait même en faire un film ou une série. Avec des américains.. évidemment. Elle avait même quelques noms en tête.

Cette pensée la fit rire. Instantanément un Cercle immense apparut et se mit à flamboyer. Puis il sortit une lumière forte qui l’enveloppa.

Il se mit à parler en elle.

Le Cercle était vivant !! Il avait  conscience et douleur. Le Cercle ressentait ses émotions et avait mal.

Joie, peine, odeur des Gnocchis.. tous ses sens et sensations se mêlèrent. Puis une image apprarut. Une fille. Une fillette. Une fillette avec les yeux mauves qui lui disait de la trouver. Mais où ? la fillette répondit qu’elle était toute près. Dans ce monde obscur. La trouver c’était rentrer, retrouver sa place. Sa vraie place, insistait la fillette.

« Attends ! » cria Vérona, avant de ressentir une forte décharge dans le ventre.

A SUIVRE..

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